Bon vent au charbon

Un peu d'air, pour débuter la semaine. La production mondiale d'électricité issue du charbon connaît une baisse historique en 2019. Selon les calculs du site spécialisé Carbon Brief, au vu des dix premiers mois de l'année, le recul devrait être de 3%.

Parmi les raisons d'un tel revirement : la production croissante des énergies renouvelables, du nucléaire et du gaz, combinée à une demande énergétique qui stagne ou qui décroît, selon les pays. La baisse est particulièrement importante dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Aux Etats-Unis, tout d'abord, où 57 centrales à charbon ont fermé en un an. L'Allemagne et, plus largement, l'Union européenne, ainsi que la Corée-du-Sud ou le Japon connaissent également de fortes baisses. En Inde, poursuit Carbon Brief, le charbon devrait connaître sa première baisse « depuis au moins 30 ans ».

Cette baisse dans les pays riches ne sera pas compensée par la hausse – ténue – de la demande des pays d'Asie du Sud-Est. Depuis les années 1980, la production n'avait décru qu'à deux reprises : en 2009, à la suite de la crise financière mondiale, puis en 2015, après un ralentissement économique en Chine. En 2019, la baisse sera de 300 terawatts heure, soit l'équivalent de la production de l'Allemagne, de l'Espagne et du Royaume-Uni.

Voilà donc une bonne nouvelle, alors que cette énergie, très émettrice de gaz à effets de serre, produit toujours 40% environ de l'électricité mondiale, selon les données de la Banque mondiale. Pour autant, comme le rappelle Carbon Brief, les émissions de CO2 sont à niveau toujours très éloigné des objectifs de l'Accord de Paris pour rester sous 1,5°C d'augmentation de la température par rapport à l'ère préindustrielle. Plus d'informations à lire en français sur le site des Echos

 

L'éolien pourrait décoller

Souhaitons donc bon vent au charbon, pour faire place nette à l'énergie éolienne. Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), annonce le retour de vents plus forts, qui pourraient favoriser le développement de l'éolien, comme l'a noté le site Actu environnement

Depuis les années 1980, la vitesse moyenne des vents de surface avait décru, un phénomène appelé « accalmie éolienne globale ». Le développement de l'énergie éolienne s'en était trouvé pénalisé. Or, d'après une étude parue dans la revue Nature à laquelle a participé le CEA, la vitesse des vents est allée crescendo entre 2010 et 2018 pour retrouver des niveaux comparables à ceux des années 1980. Selon les auteurs de l'étude, ces changements seraient dus aux« variations décennales dans les circulations entre océans et atmosphère ».

Un« désastre sanitaire et environnemental » dont l'Etat est le « premier responsable » : c'est la conclusion sans équivoque d'un rapport parlementaire sur le scandale du chlordécone à paraître le 26 novembre et auquel le Monde a eu accès

Ce pesticide, destiné à lutter contre le charançon de la banane, a été autorisé pendant plus de vingt ans dans les Antilles françaises malgré son interdiction partout ailleurs en raison de sa toxicité reconnue. Aujourd'hui, les sols de Guadeloupe et de Martinique sont contaminés pour plusieurs centaines d'années. Leurs habitants, dont les taux de cancers de la prostate, notamment, sont les plus élevés du monde, tentent de faire reconnaître la responsabilité de l'Etat dans ce scandale sanitaire, comme Vert l'avait raconté. 

« L’Etat a fait subir des risques inconsidérés, au vu des connaissances scientifiques de l’époque, aux populations et aux territoires de Guadeloupe et de Martinique » : ce sont les mots de la commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone. Dans son rapport, celle-ci souhaite qu'une loi d'orientation et de programmation soit votée afin de « sortir du chlordécone », et qu'un délégué interministériel dédié à cette question soit nommé. Le Monde retrace en détail l'histoire pluridécennale de ce pesticide dans ce riche article
 

Des fleuves de plastique

La goëlette Tara, qui sillonne mers et océans à la recherche de polluants plastiques, est rentrée ce samedi à Lorient, son port d'attache. Et les nouvelles sont mauvaises. Après une mission de six mois passée à naviguer au gré de neuf grands fleuves européens, les membres de l'équipage ont « systématiquement trouvé du microplastique », comme l'a expliqué à France 3 Jean-François Ghiglione, chercheur au CNRS et responsable de l'expédition. 

Près de 50 scientifiques se sont succédés pour parcourir 45 sites, répartis sur 9 fleuves, de la Tamise à l'Elbe. Ils ont mené l'enquête en surface, dans les fonds ou sur les berges. Leur objectif : remonter à la source de ces polluants plastiques pour en comprendre l'origine et l'impact environnemental alors que ceux-ci se retrouvent dans les océans avant d'être ingérés par les poissons. Après de premières analyses, les chercheurs ont déjà relevé la forte présence de microbilles issues de dentifrices ou de produits cosmétiques.

Cette mission est la dernière en date de la fondation Tara Océan, qui sillonne depuis 2006 mers et océans pour comprendre les enjeux du réchauffement climatique et étudier l'impact de l'Homme sur ces éco-systèmes.
 

Les Koalas, victimes des feux de brousse

Les incendies qui ravagent la côté Est de l'Australie depuis deux semaines n'ont pas fait que des victimes humaines et matérielles. Comme le raconte Libération, ces feux, dus à une sécheresse hors norme et à des vents violents, ont provoqué la mort de centaines de Koalas

La réserve naturelle de Lake Innes, située dans la province de Nouvelle-Galles du Sud a été particulièrement touchée. Dans cette même région, le Koala Hospital de la ville de Port Macquarie a dénombré au moins 350 tués.

Blessés, déshydratés, brûlés... Depuis plusieurs jours, de nombreuses images de ces marsupiaux emblématiques de l'Australie ont circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d'émoi. Ces feux de brousse massifs ravagent actuellement deux parcs naturels et ont plongé la ville de Sydney sous un épais brouillard de fumée, comme le montre ce reportage de France Info.

Un pas de côté, dans l'eau. C'est le pénible quotidien des habitants de Key Largo, en Floride, qui pataugent dans l'océan depuis bientôt trois mois. La faute aux « marées royales » à répétition qui sévissent dans la région et qui exigent une logistique démentielle afin de continuer à vivre presque comme si de rien n'était. 

Cet été, l'ouragan Dorien, ainsi que d'autres tempêtes tropicales (dont la multiplication est le résultats du réchauffement) ont interrompu le Golf stream, ce courant qui éloigne l'eau des côtes floridiennes, causant le reflux à l'origine de ces nombreuses marées. La Floride est l'une des régions étasuniennes les plus directement menacées par la montée des eaux due au réchauffement climatique.

Le New York Times raconte le malheur de ces habitants, coincés puisqu'ils ne trouveront plus de repreneurs pour leurs maisons, dans un long reportage illustré.

Une poignée d'enfants vont-ils réussir à obtenir des droits pour la planète ? Mercredi 27 novembre, plus de 300 enfants issus de 10 pays européens présenteront leur projet de Déclaration européenne des droits de la planète et du vivant devant le Parlement européen

Parti d'une dizaine d'élèves de l'école Montaigne de Poissy, le projet a fait boule de neige pour s'étendre à plusieurs voisins européens comme l'Italie ou la Finlande, une histoire que raconte Libération. Ceux qui sont désormais 310 élèves, aidés par 27 professeurs, un avocat ou encore, une réalisatrice de documentaire, ont produit leur propre projet de « déclaration », comme celle des droits de l'Homme ou de l'enfant. En 18 articles, le texte balaie un large éventail de sujets comme les forêts ou les déchets. A l'invitation de Karima Delli, eurodéputée Europe écologie-Les Verts, une délégation de 60 enfants présentera son texte à Strasbourg.

Ce vendredi, comme en réalité depuis vendredi dernier, c'est le « Black friday » : le jour annuel de célébration de la consommation de masse. Un événement qui, en plus d'éveiller les plus bas instincts, n'est de loin pas sans conséquences sur l'environnement, comme Brut l'avait déjà noté l'an dernier.