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Avec ses transports en commun en illimité, l'Allemagne fait saliver.

«Ticket Allemagne» : les transports en commun en illimité au nom du pouvoir d’achat et du climat
Le coup de la Bahn. Pour 49€ par mois, les Allemand·es peuvent désormais emprunter leur réseau de transport local, comme les trains régionaux, à volonté.
Il s’agit de «la plus importante réforme des transports de l'histoire», s’est félicité le ministre des transports Volker Wissing. Ce lundi 1er mai, l’Allemagne a inauguré son nouveau Deutschlandticket : cet abonnement unique permet d’emprunter tous les transports en commun locaux (bus, tram, métro), ainsi que les lignes de train régionales - l’ICE (le TGV allemand) en est exclu. Ainsi, depuis Munich, on peut emprunter le tram jusqu'à la gare, puis prendre les trains régionaux jusqu’à Berlin et s’y déplacer en métro avec un seul et même pass.
Ce «ticket Allemagne» prend la suite du «ticket climat» à 9€ par mois expérimenté à l’été 2022. Question climat, celui-ci avait eu un impact relativement modeste, avec 1,8 million de tonnes de CO2 évitées en trois mois - ce qui correspond tout de même aux émissions annuelles de 180 000 Français·es. La raison de ce succès mitigé : le nombre de kilomètres parcourus en train avait augmenté quand les trajets en voiture avaient stagné. En Allemagne, les émissions de CO2 du secteur des transports ont encore augmenté en 2022 (Les Échos).

Ce nouveau tarif doit à la fois permettre de dissuader celles et ceux qui n’en ont pas besoin de souscrire à cet abonnement en plus de leurs déplacements en voiture, et aux opérateurs de ne pas y laisser trop d’argent. Car le dispositif coûte cher, à un moment où l’Allemagne doit moderniser un réseau de chemin de fer vieillissant et de moins en moins fiable. Le ticket Allemagne sera financé à 50-50 par l’État fédéral et les Länder.
Outre le climat, ce pass a été instauré pour lutter contre l’inflation. Moins cher que de nombreux abonnements locaux de transports en commun, il permet aux plus modestes de se déplacer plus facilement, pour aller au travail, comme en vacances. Au 25 avril, plus de 750 000 tickets avaient déjà été écoulés, d’après la Fédération des régies de transport (VDV). Celle-ci parie sur un total de 16 millions d’abonné·es à terme, rapporte l’AFP.

· De nouvelles restrictions d’eau entreront en vigueur le 10 mai dans certaines zones des Pyrénées-Orientales, qui basculent dans le niveau de «crise», a annoncé le préfet du département, Rodrigue Furcy, vendredi. Le département vit sa sécheresse la plus aiguë depuis 1959. Quatre communes n’ont plus accès à l’eau potable depuis plusieurs semaines. - France bleu Roussillon
· Un collectif de personnalités issues du milieu médical et de la protection de l’environnement appelle à interdire les cigarettes électroniques jetables (les «puffs»), dans une tribune publiée dans Le Monde dimanche. Les signataires dénoncent l’impact sanitaire de ces produits, qui ciblent un public jeune, mais aussi le «fléau environnemental» de ces nouveaux déchets électroniques mal recyclés.
· Lundi, plusieurs associations environnementales ont porté plainte contre le régulateur aérien américain (Federal aviation administration) après l’explosion en plein vol de la fusée Starship de SpaceX, dix jours plus tôt. Les organisations, dont l’American bird conservancy ou le Center for biological diversity, reprochent à l’agence américaine d’avoir mal évalué l’impact écologique de l’essai. L’accident a notamment causé des incendies aux alentours de l’aire de lancement, située à proximité d’aires protégées. - Ouest-France (AFP)



Les co-peints. Lundi matin, des militant·es d’Extinction rebellion ont aspergé de peinture la façade de la Fondation Louis Vuitton, à Paris. Une action menée contre le groupe de luxe LVMH, accusé d’optimisation fiscale, et en solidarité avec les revendications des cortèges intersyndicaux du 1er mai. Un peu plus tard dans la journée, des activistes de Dernière rénovation ont éclaboussé de peinture orange le ministère de la justice et l’hôtel du Ritz. Elles et ils ont tancé «le ministère de l’injustice climatique et sociale» et une réforme des retraites qui servirait les intérêts des «ultra-riches» et des pollueurs au détriment des travailleurs. - Ouest-France (AFP).

En mai, on lève le pied sur la tondeuse !
Baisse d’un tond. Lancée au Royaume-Uni, la campagne #NoMowMay (ou «mai sans tondeuse») appelle à laisser pousser son gazon à l’arrivée du printemps. Biodiversité, climat et gain de temps, cette action simple présente de nombreux avantages.
«Nous encourageons tout le monde à libérer les pelouses comme jamais auparavant». En Angleterre, l’association Plantlife appelle à une petite révolution des jardins avec son événement #NoMowMay. Au pays du gazon toujours à ras, des milliers de particuliers laissent depuis plusieurs années leur tondeuse au garage et observent ce qu’il se passe dans leur jardin. Cette campagne de science participative confirme que s’abstenir de couper sa pelouse en mai a de nombreuses vertus.
Un geste pour la biodiversité mais aussi pour le climat
Si, pour les humains, la pelouse est avant tout ornementale, elle constitue un garde manger et un abri pour de nombreuses espèces. En mai, alors que le vivant s’active à la sortie de l’hiver, ne pas tondre la pelouse aide d’abord les insectes pollinisateurs à conserver leur repas. «100 mètres carrés de pelouse non tondue produiraient suffisamment de pollen pour alimenter six cellules de couvain d'abeilles minières», estiment les scientifiques de l’association Plantlife. Les oiseaux peuvent aussi y trouver une nourriture plus abondante.
Les herbes hautes conservent également l’humidité, de quoi mieux protéger la terre de la sécheresse, et permettent de stocker du carbone. Au total, si tout le monde au Royaume-Uni participait au mois sans tondeuse, ce serait près de 100 000 tonnes de CO2 équivalent en moins dans l’atmosphère, estime Plantflife. Soit environ ce qu’émettent 10 000 Anglais·es en un an.
Un changement culturel
Laisser pousser la pelouse de son jardin est également bénéfique pour les humains, considèrent les spécialistes britanniques : «Cela permet aux gens de disposer d'un peu plus de temps pour profiter de nos glorieux espaces verts et se rapprocher de la nature». A bas les pelouses vertes et géométriques, vivent les hautes herbes peuplées de milles insectes et plantes sauvages !

L’extrême droite et l’écologie sont-elles compatibles ?
«J’incarne depuis dix ans la vraie écologie», s’est vantée Marine Le Pen lors de son discours du 1er mai depuis le Havre (Seine-Maritime). De quoi remettre dix écus dans la machine, deux semaines après le passage très commenté du journaliste Hugo Clément à la soirée du magazine d’extrême droite Valeurs actuelles, où ce dernier voulait débattre avec l’extrême droite, voire «enrichir» son programme sur l’écologie. Xénophobie, repli sur soi, poujadisme… L’extrême droite est-elle vraiment compatible avec l’écologie ? Vaste question à laquelle a tenté de répondre la journaliste Paloma Moritz dans l’une de ses dernières vidéos pour Blast.

+ Loup Espargilière et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.