La quotidienne

Barrage, ô désespoir

Chères toutes et chers tous,

Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres pour nous puisque Vert publie son tout premier rapport d'impact! Un grand exercice de transparence que nous avons tenu à réaliser, pour vous permettre de comprendre ce que Vert fait de vos millions (ou presque) et comment vos dons changent le paysage médiatique. Vous saurez tout de cet important document plus bas dans ce numéro. Bonne lecture !


La Russie fait sauter toutes les digues, y compris et surtout celles de l'indigne.


L’explosion du barrage de Kakhovka en Ukraine, une «bombe environnementale de destruction massive»

Mardi, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, au sud de l’Ukraine, a été détruit par des explosifs, entraînant le déversement de milliards de tonnes d’eau dans le fleuve Dniepr. Une catastrophe humaine et écologique aux conséquences encore difficiles à appréhender.

«Une bombe environnementale de destruction massive» : c’est par ces mots, forts, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrit la rupture du barrage de Kakhovka, survenue mardi. Ce réservoir fournit la région en eau potable et permet l’irrigation des terres agricoles du sud du pays. Les 18 milliards de tonnes d’eau qu’il contenait se déversent actuellement dans le Dniepr et dans les localités situées en aval, dont la ville de Kherson.

«Les occupants russes ont commis un nouvel acte d’écocide qui fait planer la menace de conséquences environnementales sans précédent sur le sud de l’Ukraine et toute la région de la mer Noire», a réagi l’ONG ukrainienne Ecoaction. Dans une liste effarante, cette dernière énumère la mort d’animaux d’élevages, domestiques ou sauvages, la destruction des écosystèmes aquatiques et terrestres à proximité, la perturbation de l’approvisionnement en eau de nombreuses infrastructures, la pollution des ressources hydriques, les inondations de maisons ou d’entreprises ou encore les risques pour les terres agricoles.

Les autorités aident les habitant·es de Kherson à évacuer dans des rues inondées, ce mercredi 7 juin. © Ercin Erturk / Anadolu Agency via AFP

La rupture du réservoir laisse aussi craindre un nouveau risque pour la centrale nucléaire de Zaporijia, située en amont du barrage et qui utilise l’eau pour refroidir les combustibles. La situation est sous contrôle, d’après l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) : «Il n’y a pas de risque à court terme pour la sûreté nucléaire», a confirmé le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, soulignant les systèmes alternatifs de refroidissement disponibles.

«Il est actuellement impossible d’évaluer la situation» et les conséquences de cet événement, a simplement commenté le Groupe ukrainien pour la conservation de la nature. Il faudra attendre la décrue des inondations pour établir l’ampleur des dommages causés à l’ensemble des écosystèmes.

· Un alignement de 39 menhirs, candidat à une inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, a été détruit à Carnac (Bretagne) pour construire un magasin Mr Bricolage, a alerté vendredi l’association Sites et monuments. Un couac dans le référencement du Plan local d’urbanisme (PLU) serait à l’origine de la disparition des stèles, parmi les plus anciennes de Bretagne. - Ouest France (abonné·es)

· Ombrières, brumisateurs, toits peints en blanc, végétalisation… après l’été le plus chaud jamais enregistré en 2022, la ville de Paris a présenté, ce mardi, son plan pour s’adapter à la chaleur estivale. La capitale mise notamment sur la recensement des îlots de fraîcheur, des accès à l’eau et à l’ombre pour faire face à un réchauffement deux fois plus rapide au niveau local que la moyenne mondiale.

· La glace de mer pourrait disparaître de l’Arctique dès les années 2030, soit près de dix ans plus tôt que ce qu’estimé jusqu’à présent, alertent des scientifiques dans un article paru ce mardi dans Nature Communications. Si la fonte de cette glace ne provoque pas directement l’élévation du niveau de l’océan (contrairement à celle de la calotte glaciaire et des glaciers), elle risque d’aggraver le réchauffement de l’Arctique en ne renvoyant plus les rayons du soleil vers l’espace. - Libération

En forme pour le climat. Le Centre national d’enseignement à distance (Cned) a lancé ce mercredi une formation en ligne et gratuite pour permettre à «toutes les personnes qui le souhaitent, d’acquérir les connaissances fondamentales sur le changement climatique et la biodiversité». La plateforme s’appuie sur le travail des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), de l’IPBES (sorte de «Giec de la biodiversité») et de l’Ademe (Agence de la transition écologique). D’une heure à une heure et demie, les cinq modules, émaillés de vidéos, textes courts et questions-réponses, peuvent être réalisés de manière séparée. Plus d'informations à lire sur le site de Vert.

Média 100% indépendant ET transparent, Vert publie son premier rapport d’impact

Qu’est-ce qu’on a fait de tout votre argent ? Ce mercredi, nous publions notre tout premier rapport d’impact, pour vous expliquer en toute transparence comment nous sommes financés et comment vos dons participent à transformer le paysage médiatique.

En feuilletant ce document important, vous découvrirez que Vert a perçu 234 509€ en 2022, dont 70% de dons de particuliers. Le reste, ce sont des aides à la presse en ligne (automatiques et sans contreparties), des formations de journalistes et des aides à l’embauche d’alternants.

Grâce aux 3 600 personnes qui nous ont soutenu en 2022, nous avons pu :

→  Continuer d’informer gratuitement et en toute indépendance des dizaines de milliers de personnes sur des sujets vitaux pour notre avenir.

→ Payer 150 000€ de salaires pour l’équipe permanente et les pigistes, qui ont confectionné 242 newsletters et 726 articles. Au total, une douzaine de personnes ont été rémunérées régulièrement - et correctement - par vos dons en 2022.

→ Fabriquer un véritable site d’actualité en ligne pour près de 20 000€ et créer un archivage automatique des plus de 800 éditions passées de la newsletter, pour que vous puissiez y faire des recherches.

→ Initier et rédiger la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique avec nos confrères et consœurs de France info, Reporterre, Blast, France télévisions, la Relève et la peste, et bien d’autres.

→ Former des dizaines de journalistes professionnels avec nos ami·es de Samsa.fr et Imagine 2050 sur les enjeux de climat et de biodiversité.

100% des dons ont servi à financer du bon journalisme qui sert l’intérêt général et à transformer le paysage médiatique, 0% à rémunérer des actionnaires.

Vous le voyez sur ce graphique, en 2022, nous avons réalisé un déficit de 17 000 euros. C’est un choix : il nous a paru indispensable de mettre les moyens pour améliorer notre couverture de l’actualité à l’heure des crises écologiques. Nous aurions pu choisir de solliciter le soutien de fondations ou d’entreprises qui aggravent la crise climatique, mais nous ne l’avons pas fait.

Chaque année, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’euros auxquels nous disons “non”, pour vous assurer la meilleure information. Cette indépendance a un coût et c’est pour cela que nous avons absolument besoin de vous.

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Venise touche le fond

Venise au milieu de l’eau, c’est beau. Mais Venise sous l’eau, ça l’est beaucoup moins. Face à la montée des eaux et à l’enfoncement de la ville dans le sol, Venise mise sur une énorme digue amovible, fascinante mais pas assez efficace, explique avec humour David Castello Lopez dans cette courte vidéo diffusée sur Arte.

© Arte

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Johanne Mâlin et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.