La quotidienne

Au phyto que possible

Chères toutes et chers tous,

🎁 Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres puisque nous avons un cadeau pour vous. Rendez-vous plus loin dans cette édition pour vous faire gâter 💚


Des ONG et parlementaires réclament une meilleure évaluation des produits phytosanitaires pour qu’ils cessent de polluer les corps et les terres.


Le gouvernement attaqué pour sa « sous-évaluation de la toxicité » des pesticides

Ni pesticides ni choléra. Après l’interdiction des dérogations pour les néonicotinoïdes, plusieurs associations environnementales et des parlementaires de gauche enfoncent le clou et demandent à la justice de contraindre le gouvernement à s’assurer de la non-toxicité à long terme des produits phytosanitaires avant leur mise sur le marché.

Jeudi, une trentaine d’ONG et près de 28 député·es de la Nupes comme Loïc Prudhomme (LFI) ou Sandra Rigol (EELV) ont déposé un recours auprès du Conseil d’État pour dénoncer les « carences dans l’homologation des pesticides » de la part de l’exécutif et « la sous-évaluation de leur toxicité ».

À l’heure actuelle, les pesticides utilisés en France peuvent obtenir une autorisation de mise sur le marché après l’étude des seules substances actives déclarées par les fabricants. Pas suffisant pour les requérant·es, qui demandent aux pouvoirs publics d’inclure dans les procédures d’autorisation l’examen des effets de tous les formulants qui entrent dans la composition du produit phytosanitaire. Des études scientifiques ont en effet démontré que les industriels fabriquaient leurs agrotoxiques avec de l’arsenic, du plomb ou des composés perfluorés. Des substances non déclarées dont l’effet cocktail pourrait être hautement nocif. Une exposition à ces produits pourrait potentiellement déclencher des maladies chroniques et notamment cancérigènes.

Les requérant·es reprochent à l'État la sous-évaluation de la dangerosité des pesticides utilisés dans les cultures françaises.

Les plaignant·es, parmi lesquelles Notre Affaire à tous, la Confédération paysanne, Générations Futures ainsi que des fédérations d’apiculteurs, réclament que l’État modifie la réglementation française et se mette en conformité avec la législation européenne. Dans un arrêté rendu en 2019, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) stipule en effet que « les procédures conduisant à l’autorisation d’un produit phytopharmaceutique doivent impérativement comprendre une appréciation non seulement des effets propres des substances actives contenues dans ce produit, mais aussi des effets cumulés de ces substances et de leurs effets cumulés avec d’autres composants dudit produit ».

· Avec 12,1% des ventes de véhicules neufs en 2022, il ne s’était jamais vendu autant de voitures électriques dans l'Union européenne, a révélé mercredi l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Malgré une augmentation record en un an (+28%), les véhicules électriques ne représentent encore que 1,5 % du parc automobile européen. - France info

· Mercredi, des habitant·es de l’île indonésienne de Pulau Pari ont déposé plainte contre le cimentier suisse Holcim, accusé d’être « coresponsable » des inondations de leurs terres. Soutenues par trois ONG, les plaignant·es reprochent au groupe « des émissions de CO2 disproportionnées » et demandent une participation au financement des mesures de protection contre la montée des eaux. - Libération

· Ce jeudi, le gouvernement présente son plan d’action pour développer la filière et l’usage de la géothermie. Pour inciter les Français·es à recourir à cette énergie extraite du sous-sol, la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a notamment annoncé doper les aides à l’installation de pompes à chaleur géothermiques qui pourront atteindre jusqu’à 90% du coût total pour les ménages les plus modestes. - Le Figaro (abonné·es)

Vous l’attendiez fiévreusement… Notre poster sur les ordres de grandeur du CO2 est enfin disponible en téléchargement gratuit sur le site de Vert ! Dans cet article tout juste publié sur vert.eco, vous pourrez librement télécharger et partager chacune de ces infographies (en prenant soin de mentionner Vert). D’ici peu, vous pourrez aussi choisir de vous faire expédier la version papier du poster. En attendant, vous trouverez également tous les liens de téléchargement pour récupérer le fichier du poster et l’imprimer chez vous, au travail, ou chez un·e pro ! Voici l’une des nombreuses infographies :

Cliquez sur le graphique pour l'afficher en grand © Vert

Peut-on décemment vivre en émettant moins de deux tonnes de CO2 par an en France ?

Ça détonne. Deux tonnes de CO2 par personne et par an à l’horizon 2050 : voilà l’objectif communément admis pour espérer maintenir le réchauffement climatique sous 1,5°C d’ici à la fin du siècle. Ce seuil est-il atteignable en France, où l’empreinte carbone moyenne avoisine actuellement les dix tonnes ?

En France, il est tout à fait envisageable d’atteindre les deux tonnes de CO2 équivalent (CO2eq,une unité de mesure qui permet de calquer le pouvoir réchauffant de différents gaz à effet de serre sur celui du CO2), à condition de corréler les efforts individuels et une stratégie poussée par les pouvoirs publics qui facilite les modes de vie décarbonés.

Premier poste d’émissions de CO2 pour un individu : les transports. « Vivre à deux tonnes ne veut pas dire ne plus se déplacer, mais se déplacer autrement. Pour les trajets courts, privilégier les modes doux (la marche et le vélo), pour les déplacements moyens, avoir recours à des véhicules légers (si possible électriques) et au covoiturage autant que possible. Et pour les longs trajets, utiliser le train et bannir l’avion », détaille Charles-Adrien Louis, ingénieur et créateur du cabinet de conseil BL Évolution, qui a notamment réalisé un rapport sur la faisabilité d’une vie conforme à un monde réchauffé de seulement +1,5°C.

Aujourd'hui, l'empreinte carbone moyenne des Français·es avoisine les 10 tonnes.

L’expert recommande un régime alimentaire peu carboné, qui donne la priorité aux légumineuses et aux produits végétaux, tout en laissant la place à un peu de viande (300g par semaine). Le logement peut devenir bien plus sobre à travers une meilleure isolation des bâtiments via la rénovation thermique et l’usage de chauffages efficaces. Enfin, réduire sa consommation des biens et services au maximum en privilégiant la seconde main fera baisser considérablement ce facteur d’émissions.

Malgré la bonne volonté des Français·es, une large part de leur empreinte carbone dépend de l’État (administration, santé, éducation, etc). Mais d’ici à 2050, les services publics ont pour ambition de réduire leurs impacts. La vitesse et l’efficacité de cette décarbonation dépendra aussi et surtout des gouvernements qui vont l'appliquer et des dirigeant·es que l’on portera au pouvoir. Si l’on veut vraiment diviser par cinq nos émissions en moins de 30 ans, il faudra mener de front des efforts individuels et un changement profond de société.

Pour lire notre décryptage en intégralité, rendez-vous  sur vert.eco

Les votes sont ouverts jusqu’à demain matin et les résultats seront donnés dans l’édition de vendredi. N'hésitez pas à nous envoyer vos questions les plus brûlantes en répondant à ce formulaire, tout simplement. À vos claviers !

Quatre mégalopoles au bord de la faillite écologique

Villes et vilaines. De Porto Velho (Brésil) à Jakarta (Indonésie) en passant par Accra (Ghana) et Bangalore (Inde), le groupe de youtubeurs Le Tatou explore les effets du dérèglement climatique dans quatre mégalopoles au bord du gouffre. Eau, air, terre et feu : en explorant à chaque fois l'élément naturel qui met la ville en péril, la mini-série expose la situation d’habitant·es résigné·es et interroge nos habitudes de consommation.

© France TV Slash

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Lou-Eve Popper ont contribué à ce numéro.