Air France, OKLM


Quand on aime, on ne compte pas, comme en attestent les 10 milliards d'euros offerts à Air France-KLM sans aucune contrepartie en matière d'emplois ou d'écologie. 


Les milliards accordés à Air-France KLM sans contreparties

Air France, OKLM. Vendredi 24 avril, les gouvernements français et néerlandais ont annoncé un soutien d'au moins 9 milliards d'euros au groupe Air France–KLM, durement touché par le confinement instauré en réponse à la crise du Covid-19. 

La France soutiendra sa compagnie nationale à hauteur de 7 milliards d'euros : 4 milliards de prêts bancaires garantis par l’Etat et 3 milliards de prêt, a fait savoir Bruno Le Maire, ministre de l'économie au journal de 20h de TF1, vendredi. Une heure plus tard, le ministre néerlandais des finances, Wopke Hoekstra, annonçait une enveloppe de 2 à 4 milliards d’euros des Pays-Bas à destination de KLM. 

© Air France-KLM

L'aide française « n'est pas un chèque en blanc », a promis Bruno Le Maire. « Nous avons fixé des conditions à Air FranceDes conditions de rentabilité, car c’est l’argent des Français […], et des conditions écologiques, a-t-il encore déclaré sur le plateau de TF1. Air France doit devenir la compagnie la plus respectueuse de l’environnement de la planète. C’est la condition à laquelle je suis le plus attaché. » Le ministre s'est toutefois gardé de détailler la marche à suivre pour rendre une compagnie aérienne à la fois compétitive et écologique. La nationalisation n'est pas envisagée. 

Comme d'autres, les Etats français et néerlandais ont donc décidé de soutenir massivement le secteur aérien sans réelles contreparties environnementales. Ce, malgré les demandes des 250 ONG rassemblées au sein du réseau Stay Grounded dont Vert s'était fait l'échoou du Haut-Conseil pour le climat

Dans le même temps, Air France a annoncé la mise en place d'un plan de départ volontaire. Une aide de l'Etat français à hauteur de 5 milliards d'euros au constructeur automobile Renault est également à l'étude. A lire dans le Monde (AFP). 

Aux États-Unis, les avions forcés à décoller à vide

Toujours plus loin. Aux Etats-Unis, les compagnies aériennes sont forcées à faire voler des avions vides en échange de l'aide financière de l'Etat

Comme partout ailleurs, le secteur américain de l'aviation civile est à l'arrêt depuis qu'un confinement quasi-mondial a été instauré en réponse à la pandémie. Jeudi dernier, raconte le site Grist, seuls 95 000 passagers ont emprunté les portiques de sécurité des aéroports contre 2,6 millions à la même date, un an plus tôt.

Fin mars, le congrès américain a voté un plan de sauvetage de 25 milliards de dollars à destination des compagnies aériennes nationales. Or, comme l'a expliqué le ministère des transports, cette aide ne sera accordée qu'en l'échange du maintien d'un« service minimum ». Si une compagnie proposait un vol quotidien sur une ligne, au moins cinq jours par semaine, avant le 1er mars 2020, elle doit continuer à le faire. A moins de demander une exception. 

Comme l'explique encore Grist, neuf compagnies américaines ont déjà demandé des exceptions, refusées pour la plupart par les autorités. Une situation kafkaïenne qui explique peut-être pourquoi malgré la chute de plus de 90% des passagers, le nombre de vols n'a baissé que « de 50 ou 60 pourcents », selon Daniel Rutherford, de l'ONG spécialisée International Council on Clean Transportation. A lire sur le site de Grist (en anglais). 

Le gouvernement publie ses feuilles de route sur le climat et l'énergie

Le gouvernement vient de publier deux documents importants qui constitueront des feuilles de route pour réduire l'empreinte carbone française.

La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), dont le décret a été publié en milieu de semaine dernière, fixe des objectifs pluriannuels de réduction des émissions de CO2. Pour la période 2019-2023, la France se donne pour but d'atteindre un bilan carbone de 422 millions de tonnes (Mt) de CO2, contre 445 Mt en 2018. Puis, 359 Mt de CO2 à l'issue de la période 2024-2028 et enfin 300 Mt entre 2029 et 2033. Les buts à atteindre sont fixés secteur par secteur. 

La SNBC grave également dans le marbre l'objectif de neutralité carbone en 2050. Autrement dit, l'ensemble du CO2 encore émis par la France à cette date devra être compensé, par exemple, en plantant des arbres.

Autre texte très attendu, qui doit contribuer à remplir les objectifs de réduction de CO2 : la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) a été publiée jeudi dernier. Celle-ci donne les grandes lignes de la politique énergétique du pays jusqu'en 2028 :

Votée en 2019, la loi énergie-climat fixait l’objectif de réduire la part du nucléaire au sein du mix électrique à 50 % d'ici 2035 (contre plus de 70% aujourd'hui). Pour ce faire, la PPE prévoit la fermeture de 14 réacteurs nucléaires (dont les deux réacteurs de Fessenheim). 

« Alors que le Haut Conseil pour le Climat recommandait hier de relancer rapidement certains secteurs comme la rénovation des bâtiments et les infrastructures de transport alternatif et ferroviaire, le Gouvernement n’en tient pas compte » ; dans un communiqué, les quelque 30 associations membres du Réseau action climat (RAC) ont dénoncé des textes trop timorés. Les organisations déplorent quele Gouvernement se soit refusé « à intégrer les mesures complémentaires nécessaires à l’atteinte des objectifs […] – pourtant insuffisants » contenus dans l'accord de Paris. Plus d'informations dans Actu-environnement (abonnés).

Plus de 50 ours dans les Pyrénées 

Ils partirent cinq, mais par un prompt renfort, ils se virent 50. La barre des 50 ours peuplant les Pyrénées a été atteinte en 2019, selon les décomptes réalisés par plusieurs associations.

Un ours brun (ursus arctos arctos) © Malene Thyssen

En 1995, avant les premiers lâchers d'ours, on ne dénombrait plus que cinq individus dans ce massif montagneux à cheval entre Espagne et France. 25 ans plus tard, selon les calculs effectués par les associations Pays de l'Ours-Adet et Ferus, les Pyrénées comptent 52 plantigrades, dont dix oursons nés en 2019, rapporte le Parisien. 

Un tel chiffre « prouve que la reproduction est un succès au niveau biologique et qu'il y a une bonne survie des oursons » a expliqué Sabine Matraire, vice-présidente de l'association Ferus au quotidien. La population n'est pas sauvée pour autant : il faudrait atteindre 50 femelles pour assurer la pérennité de l'ours des Pyrénées. A lire dans le Parisien

Valérie Masson-Delmotte, voix montante du climat

Directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), coprésidente du groupe de travail du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) consacré aux bases physiques du changement climatique, coordinatrice du rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C... Le CV de Valérie Masson-Delmotte la précède. En quelques années, cette paléoclimatologue est devenue l'une des voix les plus écoutées dans le monde au sujet de la crise climatique.

Dans un riche entretien accordé à France Info, elle s'exprime au sujet de la pandémie et du « jour d'après », de la relance économique contre le climat, du court répit que connaît la biodiversité et du long combat mené par la jeunesse. Le verbatim de l'interview est également lisible sur le site de France Info

© France info