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Stocamine : le gouvernement choisit d’enterrer les déchets toxiques pour toujours

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Con­finés. En ordon­nant hier le «démar­rage immé­di­at» de travaux pour garder enfouis 42 000 tonnes de déchets tox­iques sur le site de Sto­camine à Wit­telsheim (Haut-Rhin), le gou­verne­ment choisit de pass­er out­re l’op­po­si­tion his­torique des élus régionaux et les craintes des habitant·es.

En lançant le «con­fine­ment défini­tif» de Sto­camine, le min­istre de la tran­si­tion écologique, Christophe Béchu, tente de clore ce vieux dossier tox­ique. Sto­camine, c’est le nom d’une fil­iale des Mines de potasse d’Al­sace autorisée à la fin des années 1990 à utilis­er une anci­enne mine située à Wit­telsheim, à une quin­zaine de kilo­mètres de Mul­house (Haut-Rhin), pour stock­er des pro­duits haute­ment tox­iques. On par­le d’arsenic, de chrome, de mer­cure, de cad­mi­um, ou d’ami­ante. À sa créa­tion, le stock­age, conçu pour accueil­lir plus de 300 000 tonnes de déchets en 30 ans, est présen­té comme «réversible» et «tem­po­raire».

Instal­lés à 500 mètres sous terre, les déchets roupil­lent dans d’an­ci­ennes galeries de la mine. En 2002, un incendie con­traint à sor­tir une par­tie du stock et met un terme à l’a­jout de nou­veaux pro­duits tox­iques. L’en­tre­prise Sto­camine cesse son activ­ité.

Que faire des 42 000 tonnes de déchets tou­jours enfouies ? Depuis l’in­cendie, des voix de plus en plus nom­breuses plaident pour dés­tock­er tous les déchets du site. La présence de la nappe phréa­tique rhé­nane — plus grande réserve en eau potable d’Europe — au-dessus du site, con­stitue un argu­ment de poids.

Si, en 2012, un dés­tock­age par­tiel pour les déchets con­tenant du mer­cure est décidé, le gou­verne­ment qui gère désor­mais le site, se posi­tionne pour le con­fine­ment des déchets restants. Réu­nis au sein du col­lec­tif Desto­camine, élus régionaux, asso­ci­a­tions envi­ron­nemen­tales et anciens mineurs dénon­cent une cat­a­stro­phe écologique à venir.

Ce vieux dossier ne man­quera pas de rebondir au tri­bunal : le 15 sep­tem­bre, l’association Alsace Nature a déposé une plainte devant le tri­bunal judi­ci­aire de Stras­bourg pour «faux», «escro­querie» et défaut de main­te­nance.