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« Se jeter à l’eau », parce que nous sommes des océans

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N’en point per­dre une goutte. Avec Se jeter à l’eau, Gwéno­la Morizur et Elléa Bird sig­nent une bande dess­inée poé­tique, qui invite à se recon­necter à ses « vagues intérieures » pour chang­er sa vie, sa façon de voir le monde, et s’engager.

La vis­ite de Leïla, guide dans un aquar­i­um, est inter­rompue par des mil­i­tantes de l’association Save the Ocean, qui débar­quent pour sen­si­bilis­er le pub­lic à la pro­tec­tion des écosys­tèmes marins. Une goutte qui fait débor­der le vase de cette jeune femme qui, au milieu d’un quo­ti­di­en sans vague, achète des crabes vivants pour les « sauver ». Guidée par toutes sortes de signes qui pren­nent notam­ment la forme d’un jeune homme du passé, bringue­balée par les événe­ments – dont une chute dans l’un des bassins de l’aquarium –, en proie à de vifs remous intérieurs, l’héroïne retourne en Bre­tagne, dans la mai­son de ses grands-par­ents, pour se rap­pel­er qu’elle sait nag­er.


© Elléa Bird, Gwéno­la Morizur, Se jeter à l’eau, Jun­gle, mars 2022

« Notre corps est fait à 60 % d’eau. Tu te rends compte ? Tu es un océan, Leïla. Avec des vagues, des tem­pêtes, des ciels, des êtres vivants. Ça bouil­lonne là-dedans. Si tu laiss­es tout ça s’endormir, un beau jour, ça va s’éteindre », lui intime son alter ego. Un superbe con­te mod­erne sur la quête soudaine et sans retour de ce qui, pro­fondé­ment, nous rend vivant·e.

Elléa Bird, Gwéno­la Morizur, Se jeter à l’eau, Jun­gle, mars 2022, 80 p., 18€.