A la bonne heure. Des voix s’élèvent pour tenter de sauver la forêt sous-marine d’Alabama de la prédation d’industriels.
Elle a poussé il y a quelque 60 000 ans, à une époque où les températures – et les océans – étaient bien plus bas•ses qu’aujourd’hui ; puis, elle fut submergée par la montée des eaux dans le Golfe du Mexique : la forêt sous-marine de l’Alabama constitue un paysage à nulle autre pareille.
Un paysage fait de souches de cyprès colonisées par une riche vie subaquatique qui attire les scientifiques. Dendrochronologues (ces spécialistes de l’âge des arbres), paléoclimatologues et autres biologistes défilent dans ce lieu unique au monde pour en tirer le maximum d’informations sur le climat et la biodiversité, comme le raconte le Guardian. Certain•e•s espèrent aussi y trouver de nouveaux remèdes.
Cette improbable forêt a été redécouverte en 2004, lorsque d’immense vagues provoquées par l’ouragan Ivan l’ont révélée. Depuis, elle attire les convoitises d’industriels qui espèrent pouvoir y puiser du bois d’ameublement haut de gamme, rapporte encore le Guardian. Une demande de permis pour récolter ce bois préhistorique a été déposée en 2020.
En octobre 2020, un élu Républicain d’Alabama, Bradley Byrne, a proposé à la chambre des représentants la création d’un sanctuaire marin. Ce qui permettrait aux scientifiques et touristes de continuer de s’y rendre mais la préserverait des intérêts privés.
Chercheur•se•s et élu•e•s espèrent que la nouvelle présidence fera sienne leur préoccupation. Elles et ils espèrent avoir trouvé leur championne dans la personne de Deb Haaland, la nouvelle secrétaire à l’intérieur des Etats-Unis. Responsable de la gestion des ressources naturelles et des parcs nationaux, cette femme améridienne s’est toujours battue pour la préservation des espaces publics et naturels.