Forêt parée. Dans cette épopée estivale conseillée à partir de 14 ans, l’autrice Catherine Zambon explore les racines de l’engagement militant face à un projet écocidaire. Elle interroge aussi les genres et les modèles familiaux, dans une fresque éco-féministe tout à fait réjouissante.
Les grandes aventures des ados se passent souvent l’été. Durant ces deux mois où le temps se dilate. Violette a 16 ans : «Juillet sera à jamais ce mois où la vie sauvage m’a engloutie», annonce-t-elle d’emblée. Celui où elle accepte, un peu à contrecœur, de passer quelque temps à la montagne, chez ce grand-père qui vient de surgir dans sa vie.

Elle est accompagnée de «Cassandre, qui n’est ni fille ni garçon, mais qui est tout pour moi», et de sa grand-mère Yann ; alors, il ne peut rien lui arriver. Mais ici se trame un projet qui va donner une tout autre tournure à ces vacances en pleine nature. Dans la forêt de Bois-Creux, une scierie géante doit voir le jour : les arbres et les animaux seront les premières victimes. Mais à l’abri des branches, la résistance s’organise.
Dans Si j’étais un arbre, l’autrice Catherine Zambon nous emmène au cœur d’une zone à défendre (Zad), aux racines de l’engagement militant. Une occasion d’explorer aussi les modèles familiaux, dans cette famille où «on attire les hommes mais on effraie les pères», comme l’énonce la mère de Violette, elle-même le fruit d’un «géniteur […] espagnol que maman a rencontré lors d’une manifestation cyclo nudiste».
Cet ouvrage au style fluide et léger nous embarque du début à la fin, grâce à une écriture très directe, presque orale, des personnages hauts en couleur, une bonne dose d’humour et de nombreuses péripéties. C’est qu’il s’en passe des choses, dans la forêt de Bois-Creux !
«Si j’étais un arbre», de Catherine Zambon, Actes Sud jeunesse, janvier 2025, 128 pages, 13,80 euros.
L’avis de Guilhem, 12 ans
«J’ai trouvé que le livre était bien écrit, il y a pas mal de suspense à la fin des chapitres, du coup ça donnait envie de lire un chapitre de plus. Au début, je ne comprenais pas tout mais petit à petit j’ai été happé dans l’intrigue. C’est quand même un bouquin réaliste, mais qui parle d’une chose assez incroyable : faire une action dans une forêt pour empêcher un projet, c’est un peu un truc de dingue. Ça montre que la lutte est risquée. Parfois l’histoire passait d’un moment à l’autre, ça revenait dans le passé, tout n’était pas expliqué tout de suite alors ça donnait envie de continuer à lire.
Le personnage de Cassandre était intriguant, c’est rare dans les histoires. On voit qu’elle a un lien super fort avec Violette, ça m’a plu. C’est écrit à la première personne, tu vois vraiment les émotions du personnage, et en plus c’est une ado normale, qui peut nous ressembler. Tous les thèmes – comme l’écologie, la lutte, l’amitié-amour, le genre, la nature, la famille – sont bien expliqués. C’est une thématique sur laquelle je n’avais pas trop lu de choses, qui présente un monde réel et d’aujourd’hui. Pas besoin d’avoir des dragons, des trolls et des baguettes magiques pour que ce soit intéressant !»
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