Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, le monde doit renoncer maintenant à tout nouveau projet fossile

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Pas fos­sile. Dans sa nou­velle feuille de route pour lim­iter le réchauf­fe­ment cli­ma­tique à 1,5°C, l’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie (AIE) veut ban­nir les voitures ther­miques et l’ex­ploita­tion des éner­gies fos­siles.

Depuis la sig­na­ture de l’Ac­cord de Paris fin 2015, une cen­taine de pays se sont engagés à attein­dre la neu­tral­ité car­bone d’i­ci le milieu du siè­cle. Ne pas émet­tre plus de gaz à effet de serre que l’on peut en absorber à par­tir de 2050 : il s’agit de la seule façon de main­tenir le réchauf­fe­ment cli­ma­tique sous con­trôle. Or, les moyens mis en œuvre jusqu’i­ci par les gou­verne­ments ne sont pas du tout à la hau­teur, pointe l’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie, qui pub­lie une feuille de route en 400 étapes, beau­coup plus dras­tique que les poli­tiques actuelles. 

Pour com­mencer, le monde doit renon­cer « dès main­tenant » à tout nou­veau pro­jet pétroli­er ou gazier et inter­rompre ses investisse­ments dans le char­bon. L’a­gence recom­mande d’in­ter­dire la vente de véhicules ther­miques dès 2035 et de lim­iter l’usage de pét­role à des appli­ca­tions qui empris­on­nent le car­bone émis, telles que la fab­ri­ca­tion de plas­tique.

A Gar­danne en France, une cen­trale pho­to­voltaïque sur­plombe la cen­trale à char­bon. © Anne-Claire Poiri­er

D’i­ci à 2030, l’AIE estime néces­saire de mul­ti­pli­er par qua­tre le rythme de développe­ment des éner­gies renou­ve­lables, tout en tri­plant la vitesse actuelle de réduc­tion de la con­som­ma­tion. L’agence con­cède toute­fois que la moitié des baiss­es d’émis­sions de CO2 qu’elle a plan­i­fiées repose sur des tech­nolo­gies encore peu matures telles que l’hy­drogène vert ou les sys­tèmes de cap­tage et de stock­age de CO2 (lire notre arti­cle à ce sujet).

« D’i­ci à 2050, le monde de l’én­ergie sera totale­ment dif­férent. La demande d’én­ergie aura bais­sé de 8% par rap­port à aujour­d’hui pour une pop­u­la­tion en hausse de deux mil­liards d’habi­tants », prévoit l’a­gence. Mal­gré tout, elle estime que les investisse­ments déployés généreront crois­sance et emplois. Une analyse du FMI prévoit même 0,4 point de crois­sance par an du PIB mon­di­al si cette feuille de route est tenue.