Le rapport

Poissons, œufs, lait… les PFAS s’invitent jusque dans nos assiettes, alerte Générations futures

Dans ta PFAS. Dans un rapport publié ce jeudi, l’ONG Générations futures révèle avoir détecté au moins un PFAS dans 69% des poissons, 39% des œufs ou encore 23% des laits. L’ONG appelle à un durcissement de la réglementation.
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Les PFAS, ces substances toxiques et persistantes dans le corps humain et l’environnement, se retrouvent jusque dans les œufs, le lait, les crustacés et la viande, alerte l’ONG Générations futures dans un rapport publié ce jeudi. L’association qui lutte contre les pesticides a compilé des données de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) disponibles pour la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, sur l’année 2023.

69% des poissons étudiés contenaient au moins un PFAS. © Paul Einerhand/Unsplash

Les résultats de l’étude révèlent la «contamination généralisée» de nos aliments, écrit l’organisation. Ils montrent que 69% des poissons, 55% des abats, 55% des mollusques, 39% des œufs, 27% des crustacés, 23% des laits et 14% des viandes contiennent au moins l’un des quatre PFAS réglementés par l’Union européenne (UE). Pour ces produits, L’UE a établi des teneurs maximales «seulement» pour le PFOS, le PFOA, le PFHxS et le PFNA.

Un enfant de quatre ans qui mangerait un œuf contaminé au-delà de la limite fixée par la réglementation européenne consommerait ainsi «140% de la quantité tolérable» de PFAS pour toute une semaine d’alimentation, indique le rapport. Pour un adulte de 60 kilos : la consommation de 500 grammes de viande au-dessus de la norme «correspond à deux fois et demi la quantité hebdomadaire tolérable».

«Les activités industrielles ont rejeté et rejettent encore des PFAS dans tous les milieux : eau, air, sol, pointe l’ONG. Ces produits sont alors disponibles pour les animaux et les végétaux, contaminant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire.» Ces «polluants éternels» se trouvent, à l’origine, dans des herbicides comme le flufenacet, très utilisé et récemment interdit dans l’UE. Mais aussi dans les emballages alimentaires et ustensiles de cuisine – comme les célèbres poêles Tefal.

Une réglementation «dépassée et inadéquate»

L’alimentation est la «principale source d’exposition aux PFAS pour la population», selon l’Efsa. Et pourtant : les données sur la teneur des denrées en PFAS manquent cruellement et la réglementation est «dépassée et inadéquate pour protéger la santé des consommateurs», selon Générations futures. Par exemple, sur les milliers de substances qui composent la famille des PFAS, la réglementation européenne ne prévoit la surveillance que de trois d’entre eux (PFOS, PFOA et PFHxS).

Et les limites réglementaires portent sur un nombre limité de type de denrées alimentaires (viande, poisson, crustacés, mollusques et œufs). Et pas sur les fruits et légumes, les céréales et les produits laitiers. «Alors que ceux-ci représentent une part majeure de notre alimentation», note Générations futures. L’ONG ajoute : «De manière surprenante, il n’y a pas non plus de limites réglementaires définies concernant les aliments pour nourrissons et enfants en bas âge qui sont pourtant des publics particulièrement vulnérables.»

Elle pointe aussi des incohérences dans la définition des limites réglementaires, qui «varient fortement selon le type de denrées et même au sein d’un même type de denrée alimentaire.» Par exemple : pour les poissons en général, la limite est fixée à deux microgrammes de PFAS par kilogrammes, mais certains d’entre eux ont une limite quatre fois supérieure, atteignant huit microgrammes par kilo pour le hareng et la lotte. Et même 45 microgrammes par kilo pour les anchois. D’après l’ONG, «il est évident que des considérations économiques et non pas sanitaires ont été prises en compte pour définir ces limites».

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