Une bonne piste. L’usage du vélo a explosé dans les métropoles qui ont déployé des pistes cyclables temporaires à l’occasion de la pandémie.
Étonnant, non ? Quand on crée des pistes cyclables, les citoyen·ne·s les utilisent. C’est le principal enseignement d’une étude parue ce mois-ci dans la revue PNAS. Pour s’en convaincre, les scientifiques ont passé au crible les données issues de 106 villes européennes.
Il apparaît que l’utilisation des pistes cyclables a bondi, entre +11% et +48%, dans les villes qui ont mis en place des « coronapistes » depuis le printemps 2020. En moyenne, celles-ci ont construit 11,5 kilomètres de pistes supplémentaires, avec un sommet atteint à Paris : plus de 60 kilomètres tracés en quelques mois. La capitale française est l’une des villes où le trafic a le plus augmenté. Les villes d’Avignon, Grenoble, Lyon ou Rouen ont également agrandi leur réseau.
C’est dans les métropoles les plus denses et où les transports en commun sont les plus développés, que la hausse a été la plus notable. Dans les villes moins serrées, où les usagers ont plus souvent recours à la voiture, l’accroissement du trafic fut plus modeste. Pour éviter tout biais, les scientifiques ont tenu compte des variations de météo et des changements dans l’offre de transports en commun.
Plus de pistes = plus d’usagers ; ce constat, d’une logique a priori implacable, n’est toujours pas évident pour de nombreuses municipalités, qui rechignent à faire de tels investissements. Or ceux-ci permettraient de réduire le trafic routier et ses émissions de polluants et de CO2, et d’améliorer la santé des citoyen·ne·s : si les coronapistes étaient toutes pérennisées, les économies en matière de soins atteindraient entre 1 et 7 milliards d’euros, notent les auteur·rice·s de l’étude.