Les terres arides ne devraient pas s’étendre (tant que ça) à cause du réchauffement

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Con­traire­ment à ce que prédi­s­aient de précé­dentes pro­jec­tions, les régions arides de la planète ne devraient qua­si­ment pas s’é­ten­dre sous l’ef­fet du réchauf­fe­ment, indique une nou­velle étude. 

Il n’ex­iste pas de déf­i­ni­tion uni­verselle pour les régions arides. Glob­ale­ment, il s’ag­it de zones présen­tant un cli­mat chaud, peu d’eau et de végé­ta­tion. On y inclut les déserts, les savanes ou cer­taines prairies. Elles cou­vrent env­i­ron 40% de la sur­face ter­restre du globe.

En l’ab­sence d’indi­ca­teur unique pour les étudi­er, de précé­dents travaux se sont basés sur l’« indice d’arid­ité ». S’il en existe plusieurs ver­sions, celles-ci mesurent générale­ment les con­di­tions atmo­sphériques en sur­face.

De ce fait, les études récentes ne se seraient basées que sur les évo­lu­tions de l’at­mo­sphère (pré­cip­i­ta­tions, humid­ité), omet­tant les pro­jec­tions liées au cycle de l’eau sur et dans les ter­res, jugent les auteur•rice•s d’une nou­velle étude, pub­liée le 11 mars dans Nature cli­mat change. « Puisque les mod­èles [cli­ma­tique — NDLR] prévoient que l’air se réchauffe et s’assèche dans de nom­breuses régions, ces études font état d’une expan­sion poten­tielle­ment énorme des zones arides sous l’ef­fet du réchauf­fe­ment », a expliqué Alex­is Berg, auteur prin­ci­pal de l’é­tude, à Car­bon brief

Son équipe a mis sur pied un nou­v­el indi­ca­teur : l’indice éco­hy­drologique (IE). Celui-ci prend en compte les pro­priétés des ter­res, par­mi lesquelles leur réac­tion au stress hydrique, ou la réponse des végé­taux à l’aug­men­ta­tion des niveaux de CO2.

Vari­a­tion des zones arides entre les péri­odes 1970–2000 et 2070–2100 d’après le scé­nario RCP 8.5 et selon l’indice éco­hy­drologique (IE). En rouge, leur expan­sion, en bleu leur con­trac­tion. © Berg et McColl (2021)

En se bas­ant sur le scé­nario le plus pes­simiste du Groupe d’ex­perts inter­gou­verne­men­tal sur l’évo­lu­tion du cli­mat (RCP 8.5), qui prévoit un réchauf­fe­ment de plus de 4°C d’i­ci la fin du siè­cle, l’é­tude anticipe un élar­gisse­ment de 0,6% des régions arides en 2100. Con­tre 6% en se bas­ant sur l’indice d’arid­ité. 

Ce qui ne veut pas dire que le réchauf­fe­ment n’au­ra pas d’ef­fet : les zones arides s’é­ten­dront et se con­tracteront selon les régions du globe. Mais leur sur­face totale devrait peu évoluer. Plus d’in­for­ma­tions dans Car­bon brief (anglais).