L'étude

Les risques d’apnée du sommeil vont augmenter avec le réchauffement climatique

Apnée pas peur. Une nouvelle étude révèle que le réchauffement climatique pourrait augmenter de 45% les risques de faire de l’apnée du sommeil. Ce trouble concerne déjà un milliard de personnes dans le monde.
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Coups de chaleur, déshydratation, malaises cardiaques… On connaissait ces effets de la chaleur sur la santé. On sait désormais que l’augmentation des températures augmente le risque de faire de l’apnée du sommeil, d’après une étude publiée le 16 juin dans la revue scientifique Nature – et identifiée par France info.

Les températures élevées augmentent de 45% la probabilité de faire de l’apnée du sommeil. © Diego Cervo

L’apnée du sommeil se caractérise par un arrêt de la respiration durant le sommeil et touche environ un milliard de personnes dans le monde. Pour leur étude, les chercheur·ses se sont appuyé·es sur les données de 116 620 personnes touchées par ce trouble, réparties dans 41 pays. Elles ont été équipées d’un moniteur d’apnée placé sous leur matelas, qui analysait la qualité de leur sommeil, en fonction de la température ambiante.

Les résultats ont montré que les jours de température élevée – au-dessus de 27,3 degrés (°C) – augmentaient de 45% la probabilité de faire de l’apnée du sommeil par rapport aux jours de température basse (6,4°C). L’ampleur de l’effet varie d’un pays à l’autre, mais l’étude alerte : «Cette probabilité est généralement plus importante dans les pays européens.»

780 000 années de vie en moins

L’apnée du sommeil peut mener à une «forte baisse de la productivité», des accidents de la route, de la mortalité… En 2023, les températures moyennes enregistrées dans l’hémisphère nord ont été les plus élevées depuis plus de 2 000 ans, avec des températures supérieures de 2,07°C à celles de la période préindustrielle (milieu du XIXème siècle). Cette année-là, estiment les chercheur·ses, l’apnée du sommeil a engendré une perte cumulée d’environ 780 000 années de vie en bonne santé – au total, pour l’ensemble des personnes touchées par la maladie. Cela équivaut à une «perte de 105 millions de jours de productivité sur le lieu de travail, soit l’équivalent de 98 milliards de dollars américains en moins», détaille l’étude.

Les politiques climatiques actuelles nous mènent vers une augmentation des températures allant jusqu’à 3,1 degrés par rapport aux niveaux préindustriels d’ici à la fin du siècle. Les projections des chercheur·ses montrent qu’une augmentation supérieure ou égale à 1,8 degré – bien en deçà de notre trajectoire, donc – pourrait «doubler la charge, les impacts et les coûts de ce trouble d’ici à 2100.»