Les ONG montent au créneau contre les nouveaux OGM

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Organismes génétiquement énervés. Les associations environnementales demandent des garanties aux gouvernements avant la révision de la réglementation européenne sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Elles et ils sont arrivé·e·s ce lundi matin, leur botte de paille à la main et se sont installé·e·s sous les fenêtres du ministère de la Transition écologique. En érigeant un mur de 2,60 mètres à l’aide des ballots, les militant·e·s de Greenpeace veulent alerter sur le silence de la ministre Barbara Pompili à propos des nouvelles techniques de sélection des plantes (new breeding techniques en anglais). 

Les NBT sont un vaste ensemble de techniques d’édition du génome employées pour développer de nouvelles variétés de plantes. A la différence des OGM « classiques » obtenus par transgénèse, ces techniques n’impliquent pas d’introduire dans la plante un ADN qui lui est étranger mais modifient son génome ou l’expression des gènes (mutagénèse). C’est pour cette raison que les semenciers et l’agro-chimie poussent pour qu’ils échappent au cadre réglementaire en vigueur sur les OGM.

L’action menée par les militant·e·s de Greenpeace devant le ministère de la transition écologie, lundi matin © Greenpeace

Mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) n’est pas de cet avis, de même que le Conseil d’État français qui a estimé en octobre 2020 que les NBT relèvent bien du droit des OGM. En l’occurrence, leur culture à des fins commerciales devrait donc être interdite en France jusqu’à nouvel ordre. Mais la lenteur du gouvernement à se mettre en conformité avec cette interdiction a poussé le Conseil d’État à rouvrir en avril la procédure contentieuse à son encontre (Actu Environnement).

Cette attitude est d’autant moins rassurante que le gouvernement français, ainsi que les vingt-six autres États membres de l’UE, s’apprête à réviser la directive 2001/18 sur les OGM. Les organisations écologistes s’inquiètent du risque que représenterait une dérégulation des NBT. Dans un courrier envoyé au vice-président de la Commission Frans Timmermans, plus de 150 d’entre elles demandent notamment de veiller à ce qu’il n’y ait pas de dissémination de ces gènes modifiés dans l’environnement.

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