Chronique

Les leçons d’espoir de Jane Goodall

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Les grandes leçons se lisent avec délec­ta­tion. Dans Le livre de l’espoir, la légendaire nat­u­ral­iste Jane Goodall livre un témoignage vibrant pour nous redonner du souf­fle et bâtir un nou­veau con­trat avec le vivant.

Elle est la pre­mière à avoir mon­tré que les chim­panzés util­i­saient des out­ils. Con­tre l’avis de tous, elle a défendu que les ani­maux ressen­taient des émo­tions. Dans les années 50, alors qu’elle était une jeune femme sans nul diplôme uni­ver­si­taire, Jane Goodall a été choisie par le paléo­pri­ma­to­logue Louis Leakey pour par­tir étudi­er les chim­panzés en Tan­zanie. De la (longue) vie passée au cœur de la nature et au plus près d’autres ani­maux, elle a tiré une grande sagesse. Une sagesse qui lui per­met de garder espoir alors que la destruc­tion de nos écosys­tèmes est chaque jour plus vaste.

Dans son témoignage, elle iden­ti­fie qua­tre raisons d’e­spér­er pour répon­dre aux angoiss­es de notre temps : les ressources phénomé­nales de l’intelligence humaine, la résilience de la nature, le pou­voir de la jeunesse et la force indompt­able de l’esprit humain. Pour­tant, la nat­u­ral­iste n’emprunte ni le reg­istre de la foi religieuse ni celui de l’optimisme for­cé. « L’espoir, dit-elle, ne nie pas le mal : il y répond ».

A tra­vers une maïeu­tique habile, menée par l’auteur améri­cain Dou­glas Abrams, la sci­en­tifique relate son expéri­ence plutôt qu’elle ne bran­dit des chiffres et l’on sent une chaleur nous gag­n­er à mesure que les pages se tour­nent. « Si nous avons mal­mené notre mère Nature, explique-t-elle, ce n’est pas faute d’intelligence, mais faute de com­pas­sion envers les généra­tions futures et la san­té de la planète ». Cette vieille sage nous apprend à ne plus faire la gri­mace.

Le livre de l’espoir, Jane Goodall, Dou­glas Abrams, Flam­mar­i­on, octo­bre 2021, 304 p., 21,90€