Les grandes entreprises manquent de « vigilance climatique »

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Cata40. Les multinationales françaises ne remplissent pas leurs obligations en matière de lutte contre le bouleversement climatique, révèle Notre affaire à tous. 

Depuis l’adoption de la « loi sur le devoir de vigilance », en 2017, les sociétés mères de grands groupes sont tenues de prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement. Le climat n’y fait pas exception.

Parmi leurs obligations : publier un plan de vigilance. Celui-ci doit présenter les risques que font peser l’activité de l’entreprise, ainsi que les actions à mener pour les réduire. Or, 7 des 27 entreprises passées au crible de Notre affaire à tous n’intègrent toujours pas le climat à leur plan de vigilance. Et la moitié des 20 autres « ne le font que très partiellement », indique l’ONG dans l’édition 2021 de son rapport « vigilance climatique », publié lundi.

Notre affaire à tous a noté les entreprises sur leur respect des obligations en matière de vigilance. 18 sur 27 n’ont pas la moyenne. Total, Natixis, Casino et Auchan sont les pires cancres.

Par ailleurs, les entreprises ne comptabilisent qu’une faible part de leur impact climatique. Certaines banques – comme Natixis – ne comptent que le carbone émis dans leurs bureaux et non pas par les activités qu’elles financent (comme des centrales au charbon). Les cinq banques étudiées retracent moins de 5% de leurs émissions. En mesurant leur impact réel, et celui de 22 autres entreprises, les émissions atteindraient 4 889 millions de tonnes de CO2, soit onze fois les émissions nationales de la France.

Hormis le Crédit agricole, les entreprises étudiées ne reconnaissent pas, ou peu, les conséquences de leurs émissions et leur contribution au changement climatique. Par ailleurs, elles prennent des engagements très insuffisants. Seules 5 d’entre elles se sont engagées pour rester sur la trajectoire qui doit permettre de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C.

Enfin, les multinationales sont censées rendre publiques les mesures adoptées pour lutter contre la crise climatique. Mais celles-ci « concernent rarement l’ensemble des activités émettrices des groupes et nombre d’entre elles sont basées sur des technologies indisponibles à l’heure actuelle, telles que les technologies de capture et de séquestration du carbone ».

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