L’électricité 100% renouvelable, c’est possible !

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Élec­trisant ! La France pour­rait tech­nique­ment se pass­er des fos­siles et du nucléaire d’i­ci à 2050, selon une étude com­mandée par le gou­verne­ment.

« C’est un rap­port qui fera date dans l’histoire énergé­tique française, et peut-être même mon­di­ale », s’est réjouie la min­istre de la Tran­si­tion écologique, Bar­bara Pom­pili, à la récep­tion du pré-rap­port com­mandé en 2019 au ges­tion­naire du réseau français RTE et à l’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie (AIE) sur la fais­abil­ité d’un mix élec­trique 100% renou­ve­lable.

Si de nom­breuses études sur le sujet sont déjà parues, la stature des auteurs per­met à celui-ci de don­ner une véri­ta­ble crédi­bil­ité au scé­nario. Mais pour y par­venir, RTE et l’AIE fix­ent des con­di­tions « strictes ». Il s’ag­it tout d’abord de garan­tir la sta­bil­ité du sys­tème à mesure que les cen­trales clas­siques seront rem­placées par des éner­gies renou­ve­lables, dont la fréquence est dif­férente. Les auteurs esti­ment qu’il existe pour cela « un con­sen­sus sci­en­tifique sur l’existence de solu­tions tech­nologiques » mais qu’ « elles doivent encore faire l’ob­jet d’une démon­stra­tion à grande échelle ».

A Gar­danne (Bouch­es-du-Rhône), un champ pho­to­voltaïque sur­plombe la cen­trale à char­bon. 
© Anne-Claire Poiri­er

L’autre défi est de garan­tir la sécu­rité d’al­i­men­ta­tion alors que les éner­gies renou­ve­lables ont, pour la plu­part, une pro­duc­tion irrégulière, liée par exem­ple à la présence de vent ou de soleil. Pour com­penser cette vari­abil­ité, RTE et l’AIE recom­man­dent de dévelop­per le pilotage de la demande, le stock­age à grande échelle (bat­ter­ies, hydrogène, …) et de ren­forcer les inter­con­nex­ions trans­frontal­ières. Enfin, les éner­gies renou­ve­lables étant, par déf­i­ni­tion, répar­ties de façon dif­fuse sur le ter­ri­toire, les auteurs recom­man­dent « des efforts sub­stantiels » con­cer­nant le réseau d’élec­tric­ité.

Les 56 réac­teurs nucléaires qui four­nissent actuelle­ment 70% de notre élec­tric­ité ont été con­stru­its dans les années 1980–1990 et arriveront en fin de vie d’i­ci à 2050. Pour main­tenir un mix élec­trique faible­ment émet­teur de CO2, le gou­verne­ment doit décider dans les prochaines années de lancer la con­struc­tion de nou­veaux réac­teurs ou de les sub­stituer inté­grale­ment par des renou­ve­lables. Les deux insti­tu­tions livreront en octo­bre prochain une éval­u­a­tion socio-économique des dif­férents scé­nar­ios. Plus d’in­for­ma­tions dans Le Monde.