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Le « train des primeurs » entre Perpignan et Rungis est de retour sur les rails

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C’était trop bette. Des mil­liers de camions avaient pris le relais depuis sa fer­me­ture ; le « train des primeurs » qui ali­mente le marché de Rungis depuis le sud du Midi a enfin repris du ser­vice.

Il est par­ti de la gare de Per­pig­nan (Pyrénées-Ori­en­tales) ven­dre­di soir avant d’arriver same­di au petit matin en Île-de-France, au son de l’Ode à la joie. De quoi mar­quer le coup après deux années d’ab­sence : à l’été 2019, faute de clients, la tournée du « train des primeurs » avait été arrêtée, remet­tant sur la route des mil­liers de camions pour achem­iner fruits et légumes du sud de la France vers le plus impor­tant marché de gros du pays.

Le « train des primeurs », en 2013 © Nes­lo Sil­va / SNCF

Il aura fal­lu un regain d’in­térêt gou­verne­men­tal pour le fret fer­rovi­aire pour le remet­tre en marche. En juil­let 2020, le Pre­mier min­istre avait annon­cé un plan de relance en faveur du secteur, dont le bilan sur le plan envi­ron­nemen­tal est bien meilleur que celui des poids lourds ther­miques qui con­ges­tion­nent les routes. Seule­ment, un « sous-investisse­ment majeur de la nation pen­dant des décen­nies », comme l’a déclaré Jean Cas­tex ven­dre­di, avait eu rai­son de ce secteur, devenu de plus en plus vétuste et cher (Libéra­tion).

Depuis 2000, les vol­umes trans­portés par le train ont donc dimin­ué de 43%, au point que le fret fer­rovi­aire ne représente plus que 9% du trans­port de marchan­dis­es aujour­d’hui, con­tre 18% en moyenne dans l’U­nion européenne. Le gou­verne­ment s’est engagé à attein­dre ce chiffre d’i­ci 2030 et a décidé d’in­ve­stir 14 mil­lions d’eu­ros jusqu’en 2024 pour remet­tre le « train des primeurs » sur les rails. De novem­bre à juil­let, ce dernier assur­era cinq liaisons par semaine, qui trans­porteront cha­cune autant de fruits et légumes que 18 camions, soit 26 000 camions en moins sur les routes par an.