Transe 3. Dans un courrier interne en date du 27 mars, vu par un million de personnes sur Twitter, la société des journalistes (SDJ) de la rédaction nationale de France 3 a dénoncé le «mauvais traitement» dont feraient l’objet, selon elle, les contestations contre la réforme des retraites sur leur chaîne.
Casseurs et incendies en ouverture du journal télévisé, peu de couverture du déroulement pacifique et festif du défilé, encore moins des violences policières, l’association constate que «la hiérarchie de l’information s’inverse». «Nous avons été choqués par le 19/20 de jeudi 23 mars, qui débute avec un gros sujet sur les casseurs alors que ce journal a une réputation de sérieux, garant d’une information “pas paillette”», confie à Vert Marie-Pierre Degorce, présidente de la SDJ.
«On est dans la réaction de base, alors que le service public devrait proposer des explications et des analyses», détaille encore la journaliste. Pour elle, cela s’explique par une «dérive de l’information en général et un traitement de l’actualité devenu très en surface». Elle s’étonne aussi de l’absence d’organisation d’un vrai débat avant le vote de la réforme : «On a fait une soirée avec Caroline Roux mais seulement après le vote. On est frustrés de ne plus avoir sur la 3 cette spécificité de service public avec un boulot d’analyse et d’explication qu’on voit dans C ce soir et C dans l’air.»
La direction de la télévision publique n’a pas réagi. Qu’en sera-t-il mardi 28 mars, alors que de nouveaux rassemblements sont prévus partout en France ?