La France ne tient pas ses objectifs de transition énergétique

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Volt face. En 2020, la France a manqué les objectifs de production d’énergies renouvelables qu’elle s’était fixés dès 2009, et la trajectoire à dix ans ne sera pas tenue non plus.

L’an dernier, les énergies renouvelables ont représenté 19,1% de la consommation finale d’énergie en France, selon les données provisoires publiées en avril par le ministère de la Transition écologique. Depuis 2005, les éoliennes, panneaux solaires et autres carburants alternatifs ont vu leur part progresser de dix points dans le mixte énergétique tricolore. Toutefois le « caractère exceptionnel de l’année 2020 » a permis à lui seul un bond de deux points, « le recul de la consommation énergétique [ayant] affecté davantage des secteurs relativement peu consommateurs d’énergies renouvelables, tels que les transports ».

A Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône,  une centrale photovoltaïque surplombe la centrale à charbon. © Anne-Claire Poirier

Cette progression récente et spectaculaire n’a pas suffi à combler l’objectif de 23% que la France s’était fixés en 2009, en lien avec les autres États membres de l’Union européenne. Dans son rapport sur l’état de l’Union de l’énergie, publié en octobre 2020, la Commission européenne prévoyait ainsi que la France, avec les Pays-Bas et la Pologne, ferait partie des pays en retard sur leurs objectifs de transition énergétique.

Bien que le gouvernement ait établi, il y a un an, une nouvelle feuille de route pour la période 2019-2028 – la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), celle-ci ne devrait pas être respectée non plus, comme l’explique le Monde en détail. La PPE prévoit un quadruplement des capacités photovoltaïques d’ici à 2028 et un doublement de l’éolien terrestre. Mais la lenteur des délais d’instruction freine le déploiement des projets. Dans l’éolien, terrestre et maritime, les recours en contentieux plombent les temps de réalisation. Les premiers projets éoliens en mer devraient ainsi entrer en service à partir de 2022, soit dix ans après leur attribution lors de premiers appels d’offres. La PPE prévoit aussi la fermeture de douze réacteurs nucléaires d’ici à 2035, sur les 56 que compte l’Hexagone, mais rien ou presque ne semble être mis en œuvre pour respecter ce calendrier.

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