Bâbord les éléphants. Depuis six mois, une quinzaine d’éléphants traversent la province chinoise du Yunnan pour une raison qui échappe toujours aux observateurs.
Des pachydermes qui déambulent en pleine ville, boivent 2 000 litres d’eau dans une station service, abattent les barrières d’une ferme et piétinent deux poulets ; ces scènes improbables sont devenues presque banales pour les habitant·e·s du Yunnan. En décembre 2020, une harde d’éléphants à quitté sa forêt tropicale de la préfecture de Pu’er, et se dirige vers Kunming, la capitale de cette province du sud-ouest de la Chine. Depuis, rien n’arrête la harde, ni les routes, ni les centres urbains.
Au cours de leur périple de 500 kilomètres, les pachydermes ont provoqué de nombreux dégâts, estimés à 6,8 millions de yuans (1,1 M€). Les autorités locales tentent désormais d’aiguiller les éléphants pour éviter de nouvelles destructions. Un feuilleton quotidien raconté par l’agence gouvernementale Xinhua. Dimanche, 14 drones ont été utilisés pour suivre la harde, pendant que 510 personnes et 110 véhicules barraient la route pour guider la migration loin de la ville. En début de semaine, coup de tonnerre : un mâle a quitté le troupeau pour faire bande à part.
Une telle migration n’a pas été observée depuis 400 ans, a expliqué la spécialiste Becky Shu Chen au quotidien South China morning post. Parmi les raisons avancées par certains : la fragmentation de l’habitat des éléphants dans cette région. Pourtant, la forêt y a été protégée il y a une vingtaine d’années, indique le SCMP. Les éléphants pourraient s’être adaptés à leur nouvel environnement, désertant les forêts pour se servir dans les champs et les villes où la nourriture est abondante.