BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, vire au vert

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Le vert de la guerre. Quand, dans une société dirigée par l’ar­gent, le plus puis­sant ges­tion­naire du monde — Black­Rock — se décou­vre des ambi­tions cli­ma­tiques, ça peut (un peu) chang­er la donne.

A côté de Jeff Bezos ou d’Elon Musk, Lar­ry Fink est qua­si­ment un anonyme. Cet Améri­cain gère pour­tant une for­tune qui équiv­aut à celle de tous les mil­liar­daires réu­nis. La société qu’il dirige, Black­Rock, gère pas moins de 7 800 mil­liards de dol­lars, soit près trois fois le PIB de la France. Aux États-Unis, elle est action­naire d’une société sur cinq, en France on la retrou­ve au cap­i­tal de 18 des 40 sociétés du CAC 40.

Le 25 jan­vi­er dernier, la let­tre de Lar­ry Fink aux dirigeant•e•s d’en­tre­pris­es et à ses client•e•s a fait l’ef­fet d’une petite bombe. En 2021, il entend deman­der à près d’un mil­li­er d’entreprises dont il est action­naire de pub­li­er leur tra­jec­toire de réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre pour attein­dre l’objectif de zéro émis­sion nette en 2050.

Black­Rock est la bête noire des asso­ci­a­tions sociales et envi­ron­nemen­tales. 
© Twit­ter / @HainigueMarc

D’autre part, le patron de Black­Rock s’en­gage à pub­li­er d’i­ci fin 2021 le scé­nario de hausse des tem­péra­tures impliqué par ses dif­férents fonds et indices, ain­si qu’une feuille de route jusqu’à 2030 et 2050. Enfin, il promet d’u­tilis­er les assem­blées générales des action­naires pour deman­der des engage­ments cli­ma­tiques, révo­quer des admin­is­tra­teurs, et soutenir les réso­lu­tions con­traig­nantes.

Sa stratégie est en réal­ité prag­ma­tique : la val­ori­sa­tion des entre­pris­es cli­mati­cides et/ou exposées au risque cli­ma­tique risque de chuter dans les prochaines années, menaçant ain­si les prof­its de Black­Rock. En début de semaine, l’a­gence de nota­tion finan­cière Stan­dard & Poor’s a indiqué la rétrogra­da­tion prob­a­ble des notes du secteur pétroli­er et gazier, dont la prof­itabil­ité économique est men­acée par la tran­si­tion énergé­tique (AFP).