Aux Etats-Unis, les nuées bibliques de cigales « magiques »

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Les cigales four­mil­lent. Une gigan­tesque généra­tion de Magi­ci­ca­da sep­ten­dec­im, ces cigales qui sor­tent de terre une fois tous les 17 ans, inonde l’est des Etats-Unis depuis plusieurs semaines.

Depuis le début du mois de mai, de l’In­di­ana à New York des mil­liers de mil­liards de cicadas font un foin de tous les dia­bles. Et pour cause, elles n’ont pas de temps à per­dre. Ce n’est qu’une fois tous les 17 ans qu’une nou­velle généra­tion de Magi­ci­ca­da sep­ten­dec­im émerge de la terre. Quit­tant leur chrysalide, ces cigales « mag­iques » se hissent sur les arbres. Les mâles se frot­tent l’ab­domen pour attir­er bruyam­ment leur parte­naire, et cop­u­lent furieuse­ment.

Une fois fécondées, les femelles font une entaille dans un arbre, où elles déposeront plusieurs cen­taines d’œufs avant de mourir. Les larves se lais­seront ensuite tomber sur le sol, dans lequel elles passeront les 17 prochaines années.

Les images des nuées de cicadas aux Etats-Unis © Nature Con­ser­van­cy

Ce cycle extrême­ment long ponc­tué de brèves émer­gences con­stitue une stratégie pour débor­der les nom­breux pré­da­teurs. Ceux-ci n’ont pas assez d’ap­pétit pour dévor­er toutes les cigales lors de ce court cycle, qui dure quelques semaines à peine. Après s’être mul­ti­pliées avec ce fes­tin de cicadas, les pop­u­la­tions d’écureuils, d’aigles ou de ratons laveurs auront retrou­vé des niveaux habituels lors de l’é­clo­sion suiv­ante.

Aux Etats-Unis, ces nuées bibliques d’in­sectes extrême­ment bruyants (jusqu’à 100 déci­bels – le niveau sonore d’un con­cert sonorisé) et qui ressem­blent à des cafards aux yeux rouges pas­sion­nent ou dégoû­tent, c’est selon. Des chefs cuisiniers ont décidé de met­tre ces cigales – qui ont un goût d’asperge – à leur menu (New York Times).

Sur les réseaux soci­aux, de nom­breux inter­nautes améri­cains ont posté des images des cicadas présents dans leur jardin © Compte Twit­ter d’it­sautum­ntbh

Mal­gré leur nom­bre, les cicadas de la cou­vée X (c’est le nom de cet essaim), con­nais­sent un impor­tant déclin en rai­son de l’ar­ti­fi­cial­i­sa­tion des sols et de la destruc­tion de la forêt. Une autre cou­vée appa­rais­sant tous les 17 ans, la XI, peu­plait autre­fois les Etats du Con­necti­cut ou du Mass­a­chu­setts. Elle a été déclarée éteinte en 1954.