Au Texas, un avant-goût brutal du bouleversement du climat

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Texas cold’em. -18°C à Dallas, des millions de personnes sans eau potable ou électricité… La semaine dernière, l’Etat américain du Texas a eu droit à un aperçu brutal de certaines conséquences du dérèglement climatique.

Samedi, l’état de catastrophe majeure a été décrété afin d’aider le Lone star state à se relever de ce qui commence à ressembler à une crise humanitaire (Washington post). 

La semaine passée, comme tout le centre du pays, le Texas a été balayé par un blizzard historique. Isolé du reste des Etats-Unis, son réseau énergétique a été mis au supplice. Le gaz a gelé dans les centrales, provoquant une chute de la production d’électricité. Par endroits, les pales d’éoliennes ont cessé de fonctionner. Baisse de la production et hausse de la demande liée au chauffage : les ingrédients étaient réunis pour un blackout à grande échelle (voir l’infographie du New York Times). 

La semaine dernière, il a fait jusqu’à -18°C à Dallas, alors que les normales de saison se situent autour de 15°C. © Matthew T Rader

Au total, raconte le Monde, quelque 4 millions de personnes sont demeurées sans électricité pendant au moins 48 heures alors que la température chutait – il a fait jusqu’à -18°C à Dallas, par exemple. La panne de courant a également entravé le retraitement des eaux : des millions de personnes sont toujours invitées à faire bouillir l’eau avant de la boire ; quand les canalisations n’ont tout simplement pas sauté à cause du gel. 

A travers le pays, cet épisode inédit a fait au moins 58 victimes, mort•e•s d’intoxication au monoxyde de carbone, d’incendies domestiques ou d’hypothermie, selon un récent décompte du New York Times. Un tiers de la production nationale de pétrole a été paralysée et des campagnes de vaccination ont été interrompues dans une vingtaine d’Etats (NYT).

Même si cela peut paraître contre-intuitif, les épisodes brutaux de froid comme celui-ci sont voués à se multiplier sous l’effet du réchauffement. De fortes chaleurs en Arctique ont coupé en deux le vortex polaire situé au-dessus du pôle nord, dont les deux parties se sont rabattues sur l’Europe et les Etats-Unis (National Geographic).