À Marseille, l’UICN veut mettre le vivant sur « liste verte »

Espèces trébuchantes. À partir de vendredi et jusqu'au 11 septembre, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tiendra son congrès à Marseille. Un sommet qui servira de round de chauffe à la COP15 sur la biodiversité et qui vise à mettre la préservation de la biodiversité sur un pied d'égalité avec la lutte contre le réchauffement climatique.
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Espèces trébuchantes. À partir de vendredi et jusqu’au 11 septembre, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tiendra son congrès à Marseille. Un sommet qui servira de round de chauffe à la COP15 sur la biodiversité et qui vise à mettre la préservation de la biodiversité sur un pied d’égalité avec la lutte contre le réchauffement climatique.

160 États membres, 1 400 organisations non gouvernementales et 18 000 expert·e·s bénévoles… Comme elles et ils le font tous les quatre ans, les membres de l’UICN vont se retrouver pour discuter de l’état des connaissances sur la biodiversité et des mesures qui peuvent être prises par les gouvernements, les entreprises et la société civile afin de la protéger. De nombreuses conférences et expositions se tiendront tout au long des neuf jours (voici le programme).

Le Sommet mondial des peuples autochtones et de la nature aura lieu dès l’ouverture, manière de « mettre en valeur la question des droits humains, car il est important que les solutions en faveur de la biodiversité ne soient pas néfastes aux communautés locales », pour Marine Pouget, responsable des coalitions pour le Réseau Action Climat.

L’UICN est notamment connue pour sa « liste rouge des espèces en danger », créée en 1964. C’est l’inventaire le plus complet de l’état de conservation des espèces végétales et animales sur Terre. Elle recense aujourd’hui plus de 134 400 espèces en danger, dont plus de 37 000 proches de l’extinction. L’UICN effectue aussi un recensement des aires protégées à travers sa « liste verte », créée en 2014. La France est pionnière en la matière : sur les 59 aires protégées définies, elle en compte 22.

Le comité français de l’UICN compte d’ailleurs valoriser ce savoir-faire lors d’une réunion entre tous les acteurs de la francophonie, explique à Vert Maud Lelièvre, présidente du comité. La France soutient également une résolution, présentée à Marseille, qui visera à créer une commission sur le climat au sein de l’UICN. « L’objectif est de faire travailler nos experts de l’UICN avec des experts climat pour aboutir à des conclusions communes sur les crises climatique et de la biodiversité, qui sont interdépendantes » De nombreuses autres résolutions (listées ici) seront également étudiées, portant sur la protection des zones côtières, sur l’élimination du plastique dans les océans et les zones protégées ou la lutte contre l’artificialisation des sols.

Le congrès de l’UICN peut être vu comme une séance d’échauffement à l’approche de la quinzième conférence des parties de l’ONU (COP15) sur la biodiversité prévue pour le mois d’avril, où les États s’engageront en faveur de la protection du vivant. Pour Marine Pouget, « s’il n’y a pas de décision politique qui y sont prises, c’est une immense plateforme de réseautage pour les acteurs de la biodiversité, qui permet d’échanger, d’envoyer un signal d’ambition aux États présents, aux entreprises et à la société civile, en les prévenant de certaines conséquences et en leur indiquant les solutions à adopter ».

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