Cessez ce chalut ! Avec Petit pêcheur, grand appétit, métaphore-filet de la surpêche industrielle, Suzy Vergez offre un superbe conte sur la sobriété à destination des enfants.
Petit pêcheur est le plus heureux des pêcheurs. Car « personne ne peut être plus heureux que celui qui jardine avec sa femme, fait la sieste avec ses enfants et pêche avec ses amis ». Un poisson pour chacun suffit. Un jour, il ramasse une bouteille en verre et libère le roi des crabes qui y était enfermé. Pour le remercier, celui-ci lui promet d’exaucer le souhait de son choix. Pressé par ses enfants, petit pêcheur forme le vœu de remonter cent poissons à chaque prise. Une fois exaucé, il devient gourmand. Petit pêcheur achète chalutier et grand filet, commence à vendre son poisson sur les marchés, construit une usine et pêche, pêche, jusqu’à ce que la mer se transforme en désert. Petit pêcheur et sa famille sont alors contraints de quitter leur île et cherchent une solution à ce cauchemar. C’est un peuple inconnu qui la leur donne : il va falloir « jardiner » la mer.
Avec ses tampons fait-main, ses pinceaux et ses couleurs, Suzy Vergez nous embarque dans le monde merveilleux de l’appétit détraqué des humains. Si le propos de ce conte déborde largement les océans, il permet d’entrevoir le bonheur de la sobriété. Un objet beau et délicat, idéal pour aborder la question de l’épuisement des ressources naturelles et les solutions pour prendre soin du vivant. A lire avec nos tout-petits à partir de quatre ans.
Petit pêcheur, grand appétit, Suzy Vergez, Rue du monde, mai 2021, 48p, 17€.