Dans Devenir gardiens de la nature, la juriste Marine Calmet appelle à s’inspirer des populations indigènes de l’Amazonie pour donner de vrais droits à la nature.
Elle est une région française et pourtant, elle constitue une zone de non-droit environnemental. Du projet de mine « Montagne d’or » au forage offshore de la compagnie pétrolière Total, Marine Calmet a arpenté la Guyane en pirogue pour s’opposer aux projets destructeurs du vivant aux côtés des communautés locales et des militant•e•s. De déconvenues en humiliations, et en victoires éphémères, c’est le parcours d’un engagement qui est dépeint – le sien – et celui qu’elle propose au monde.
La loi ne protège pas. L’Etat ne régule plus. Le marché encore moins. Seules les communautés locales et les ONG agissent encore en garde-fous. Dans ce manifeste, Marine Calmet plaide pour réviser le droit de l’environnement : « L’absence de régulations et la prévalence des considérations économiques sur la protection des droits humains et des communs qui a permis l’exploitation à outrance de la nature, est en train de compromettre les conditions de la vie sur Terre ». Pour accorder des droits à la nature, la présidente de l’association Wild Legal invite à prendre exemple sur les peuples autochtones de la forêt guyanaise, qui font de l’humain l’un des humbles membres de la communauté des vivants.
Marine Calmet ne fait aucune concession : ni aux grands groupes qui s’approprient la terre, la pillent et la souillent, ni à elle-même, qui cherche à se positionner dans ce combat. Au contact des communautés indigènes Kali’na ou Wayampi, elle observe et questionne ses moteurs d’action et sa propre place de gardienne de la nature. Un autoportrait d’une jeune femme dévouée à sa cause, dont le témoignage captivant et l’énergie communicative donneront de l’élan aux jeunes militant•e•s, ainsi que des perspectives concrètes à toutes et tous pour dépasser les écogestes, retisser des liens avec le vivant et s’engager, tout en prenant soin de soi.
Devenir gardiens de la nature, Marine Calmet, Tana éditions, mars 2021, 224p, 18,90€