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L’effondrement des insectes volants outre-Manche

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Un tra­vail de four­mi. Au Roy­aume-Uni, les pop­u­la­tions d’insectes volants auraient dimin­ué de 60 % entre 2004 et 2021selon une nou­velle étude menée par deux fon­da­tions, le Kent Wildlife Trust et Buglife.

Des plaques d’immatriculation et des papil­lons : a pri­ori, aucun rap­port entre les deux. Sauf, peut-être, les don­nées col­lec­tées pour cette vaste expéri­ence de sci­ence par­tic­i­pa­tive. Des mil­liers d’automobilistes, inspirés par le « syn­drome du pare-brise pro­pre » (con­stat du déclin des pop­u­la­tions d’in­sectes en rai­son de la baisse des quan­tités d’an­i­maux volants s’a­bat­tant sur les voitures durant leurs tra­jets) ont téléchargé une appli­ca­tion et posé un cadre de comp­tage sur la plaque d’immatriculation de leur véhicule afin d’évaluer le foi­son­nement des insectes. Plusieurs mil­liers de tra­jets ont été effec­tués par les citoyen.nes volon­taires pour décompter le nom­bre de bêtes qui se retrou­vaient ain­si col­lés sur leur voiture.

Si l’idée peut paraitre diver­tis­sante, les con­clu­sions de l’étude sont plutôt glaçantes. Entre 2004 et 2021, les conducteur·ices bri­tan­niques ont ain­si compt­abil­isé 60 % d’animaux volants en moins, sug­gérant un effon­drement mas­sif de la pop­u­la­tion d’insectes. Ces derniers sont pour­tant essen­tiels à l’ensemble du vivant. « Cette étude sug­gère que le nom­bre d’insectes volants dimin­ue en moyenne de 34 % tous les dix ans », s’alarme Matt Shard­low, directeur général de Buglife, auprès du jour­nal bri­tan­nique The Guardian. « Il est essen­tiel de frein­er le déclin de la bio­di­ver­sité immé­di­ate­ment. »

Ces don­nées sont encore lacu­naires puisqu’elles n’ont été relevées que sur trois années dif­férentes (2004, 2019 et 2021). Les auteur·rices de l’étude insis­tent donc sur la néces­sité de renou­vel­er l’expérience pour con­firmer la ten­dance, mais les con­clu­sions ici faites rejoignent celles tirées ailleurs. En 2019, le biol­o­giste Anders Moller avait con­staté une baisse de 80 % dans l’abondance des insectes volants sur un tronçon de route au Dane­mark lors d’une expéri­ence sim­i­laire con­duite entre 1997 et 2017.