► Quand les lobbies agricoles débarquent sur Insta

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« J’ai reçu un mes­sage inat­ten­du. Deux agricul­teurs avaient besoin de mon aide pour partager un mes­sage »Sur son compte Insta­gram, Johan Papz, influ­enceur aux 700 000 fol­low­ers, a récem­ment pub­lié une vidéo dans laque­lle il se rend au chevet de maraîch­ers à qui « on veut […] inter­dire un pro­duit qu’ils utilisent con­tre une mau­vaise herbe qui détru­it tous leurs légumes. » Le « pro­duit » en ques­tion, c’est le Bonalan, un her­bi­cide que la Com­mis­sion européenne songe à inter­dire en rai­son de sa dan­gerosité.

Cliquez sur l’im­age pour affich­er la vidéo © Compte Insta­gram de Johan Papz

Prob­lème, détail­lé dans un fil Twit­ter par le jour­nal­iste Hugo Clé­ment, tout était cousu de fil blanc : « cette vidéo n’est pas un reportage dés­in­téressé, mais un parte­nar­i­at rémunéré, financé par Inter­fel [lob­by des pro­duc­teurs de fruits et légumes — Ndlr] et pro­duit par une agence Belge ». Ce qu’avait oppor­tuné­ment oublié d’indi­quer son auteur, ce qui est inter­dit (la men­tion a été ajoutée entre-temps). “Le bio aus­si utilise des phy­tos”; “sans pes­ti­cides, rien ne pousse”; “Si on inter­dit ce pro­duit, les agricul­teurs des autres pays vont nous devancer”; Ce reportage bidon con­stitue une par­faite com­pi­la­tion des argu­ments de mau­vaise foi des lob­bies agro-indus­triels.