La quotidienne

Végétaux ou tard

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Entre intempéries et nouvelles maladies, la vie des arbres est remplie de péripéties. 


Ces nouvelles maladies qui détruisent arbres et cultures et coûtent des milliards à l’Europe

Le système d’importation des végétaux au sein de l’Union européenne permet aux ravageurs et maladies de mettre en péril l’agriculture du Vieux Continent. De la région des Pouilles en Italie aux marchés de plantes des Pays-Bas, enquête sur les nouvelles pandémies végétales.

Des plantes qui s’étouffent lentement, blanchissent et se dessèchent : c’est le résultat d’une bactérie qui ravage les champs d’oliviers du sud de l’Italie. Il n’existe à ce jour aucun remède connu pour cette maladie.

Depuis que les scientifiques ont découvert en 2013 la Xylella fastidiosa dans la région des Pouilles, celle-ci a tué un tiers des 60 millions d’oliviers de la région, dont beaucoup étaient centenaires et produisaient la moitié de l’huile d’olive italienne.

«La plus grande partie du territoire a été rendue complètement vulnérable puis détruite», décrit Donato Boscia, virologue végétal et chercheur principal sur la Xylella à l’Institut pour la protection durable des plantes de Bari, dans le sud de l’Italie. Les exploitations agricoles ont cessé de produire, les moulins à olives ont fait faillite et les touristes ont reporté leurs visites. Jusqu’à présent, la Xylella a causé des dommages évalués à un milliard d’euros environ.

Dans la région italienne des Pouilles, un olivier victime d’une attaque de la bactérie Xylella fastidiosa. © Agostino Petroni

En février 2024, des scientifiques des Pouilles ont trouvé une sous-espèce de Xylella qui a anéanti les vignobles américains ; elle n’avait jamais été détectée en Italie. Si rien n’est fait, elle pourrait mettre en péril l’avenir de la viticulture européenne.

Xylella est l’un des plus dangereux parasites de plantes au monde. Au cours du siècle dernier, il a ravagé les vignes aux États-Unis, les orangers au Brésil et les poiriers à Taïwan. L’Union européenne a inscrit la bactérie sur sa liste d’organismes de quarantaine prioritaires, mais celle-ci a tout de même franchi ses frontières.

Les recherches montrent que la bactérie est venue d’Amérique latine, très probablement transportée par des caféiers, en transitant par les Pays-Bas. Ce pays a une longue tradition et de forts intérêts économiques dans l’importation de plantes. Entre 2005 et 2014, environ 30 milliards de plantes, boutures, bulbes ont été importés de pays tiers en Europe, principalement via les ports néerlandais.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de l’enquête d’Agostino Petroni et Regin Winther Poulsen. Cet article a été publié conjointement par plusieurs médias européens : Vert, The Guardian (Grande-Bretagne), Follow the Money (Pays-Bas) et Aktuálně (République tchèque). Il a reçu le soutien de l’association Journalismfund Europe.

· Mardi, neuf activistes d’Extinction Rebellion ont été relaxés par le tribunal de La Rochelle qui a retenu «l’état de nécessité» pour leur action de septembre 2023. Les militant·es s’étaient introduit·es dans le grand port maritime de la ville pour accrocher des banderoles dénonçant les pratiques du système agro-industriel. - Sud Ouest

· Mardi encore, l’ONU a publié un rapport positionnant l’Asie en tête des régions les plus touchées par les aléas climatiques en 2023. Avec 79 catastrophes, des inondations et des tempêtes pour 80%, le continent a vu neuf millions de ses habitant·es touché·es et compte plus de 2 000 morts. - 20 minutes (AFP)

· En 2023, 31,7 millions de personnes ont voyagé en croisière. C’est 7% de plus que le niveau d’avant-Covid, a annoncé mardi l’Association internationale des croisiéristes. Le secteur, qui participe activement à la pollution des eaux et de l’atmosphère, s’attend à atteindre les 40 millions d’usagers d’ici à 2027. L’âge moyen des voyageur·euses est de 47 ans. - Ouest-France

Les scientifiques ont observé le taux de rouge sur les zones de peau de six poules Sussex dans le Val de Loire. © Inrae / Bertin et Arnould

Red poule. Les poules aussi ont des émotions fortes, et, comme nous, cela les fait rougir. C’est le fascinant constat qu’a fait une équipe de l’Institut national de recherche agricole (Inrae) dans une étude publiée cette semaine. Les scientifiques ont observé six jeunes poules pondeuses domestiques, de race Sussex, dans un verger du Val de Loire. Devant un bon repas, lors d’un bain de poussière, d’une sieste ou de tests de captures, les gallinacées ont été filmées trois semaines, jusqu’à l’obtention de 18 000 clichés. «Un logiciel d’imagerie a ensuite permis de mesurer sur les photos le taux de rouge au niveau des zones de peau situées sur la face des poules», explique l’Institut. Le résultat est sans appel : les poules rougissent selon leur état émotionnel, surtout quand elles stressent.

Gelées tardives : «On est à un degré près, s’il fait -1°C, ça craint»

Glace de pique. En cette fin avril, après un hiver très doux, les températures baissent dangereusement. Dans les vignes et les vergers, on cherche à limiter les dommages. Et on croise les doigts.

Depuis lundi, dans le nord-est du pays, les températures oscillent la nuit entre zéro et un degré. Les professionnel·les du vin redoutent l'impact sur la production de raisins. «Il n'y a rien d'anormal à voir du gel en avril. Mais le débourrement, la sortie des bourgeons, a 20 jours d'avance par rapport à une année normale. Alors maintenant, on est à un degré près : s'il fait -1°C, ça craint», explique Alain Renou, directeur des vignerons indépendants d'Alsace.

Les vignes ne sont pas les seuls végétaux placés sous haute surveillance. Tous les arbres fruitiers sont scrutés. «Plus c'est humide, plus les petits fruits, gorgés d'eau, sont sensibles, décrit Hervé Bentz, de la Fédération des arboriculteurs du Bas-Rhin. Si l'arbre sort d'une année compliquée, les fruits seront plus fragiles au démarrage». La situation est semblable dans le centre de la France, le sud-ouest, la Bourgogne…

De la paille brûlée est épandue sur le sol d'un vignoble, près de Saint-Émilion, le 23 avril 2024. © Christophe Archambault/AFP

La semaine dernière, c'est dans le Var qu'un gros épisode de gel a fait de la casse. Alors certain·es installent sur leurs parcelles de quoi produire de la chaleur : feux, bougies, chaufferettes, brûlots.

D'autres optent pour l'aspersion d'eau qui permet à la fois de réchauffer l'air et de créer une capsule de gel qui protègera les végétaux s'il fait trop froid. Plus perfectionnées, plus onéreuses aussi, les éoliennes ou les tours antigel rabattent l’air chaud et font remonter l'air froid.

«Ces interventions sont généralement efficaces entre -1 et -4°C», mais pas au-delà, estime Jean-Marc Touzard, directeur de l’unité Innovation à l’Institut national de recherche pour l'agriculture (Inrae).

Le dérèglement climatique ne mettra vraisemblablement pas fin à ces inquiétudes printanières : avec des hivers plus doux, la période végétative a lieu plus tôt. «Même si le nombre de gelées va globalement baisser, ce n’est pas pour autant que la probabilité d'en avoir au mois d'avril disparaît», résume Jean-Marc Touzard.

Alertés de plus en plus tôt et de plus en plus précisément, les agriculteurs et agricultrices disposent néanmoins de plusieurs leviers d'action, comme le choix de variétés tardives, ou la diversité des localisations des plantations.

👉 Cliquez ici pour lire le décryptage complet d’Aurélie Delmas.

 

Ils sont passés du volant au guidon et économisent beaucoup d’argent

Pédale dans la s’moula. Pour sa série «Biclou», Le Parisien a rencontré Moubine et Céline, deux cyclistes qui ont troqué la voiture pour le vélo. Libéré·es des frais d’assurance et autres coûts de réparation exorbitants, il et elle témoignent des économies effectuées depuis leur passage du volant au guidon.

© Le Parisien

+ Alexandre Carré, Jennifer Gallé, Agostino Petroni et Regin Winther Poulsen ont contribué à ce numéro.