Un Friday Black contre Block

Le "Block Friday" des ONG

Est-il encore possible d'échapper au Black Friday, cette célébration rituelle de tous les excès mercantiles ? Amazon, en tout cas, n'échappera plus à la mobilisation des militants écologistes à son encontre. Depuis jeudi, les actions se multiplient en plusieurs points stratégiques pour tenter d'enrayer le commerce de la célèbre plateforme américaine de vente en ligne

Ce vendredi matin, dès l'aube, des militants de Youth for climate, ANV-COP21 ou encore Extinction Rebellion, ont organisé le blocage de la plateforme logistique de Saint-Priest (Rhône). Au même moment, des militants d'Attac se rendaient à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, pour occuper le siège d'Amazon. Comme le précise Reporterre, la police était déjà présente à leur arrivée. Depuis ce matin, des actions similaires ont cours à Saint Etienne, Lille ou Rennes.

Hier, une cinquantaine de militants d'ANV-COP21 et des Amis de la Terre avaient déjà paralysé pendant plusieurs heures le centre logistique de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, comme l'a raconté le Monde.

Compte Twitter des Amis de la Terre

Ces actions ont été planifiées dans le cadre de Block Friday, une opération qui rassemble une vingtaine d'organisations et dont le but est la dénonciation de la surconsommation et ses conséquences sociales et environnementales. Ce n'est pas un hasard si Amazon est la cible privilégiée des associations. Ces dernières années, la firme du multimilliardaire Jeff Bezos est devenue le symbole de toutes les dérives du commerce.
 

Tous contre Amazon

Destructions d'invendus, évasion fiscale, politique sociale et conditions de travail au rabais... Amazon, qui va réaliser une part importante de son chiffre d'affaires ce vendredi, a de sérieux arguments pour déplaire aux ONG. Dans un rapport paru le 24 novembre, Attac, les Amis de la terre et Solidaires font la liste de leurs griefs contre le site de vente en ligne

Les pratiques d'évitement de l'impôt y sont largement documentées. Par exemple, Amazon n'a déclaré qu'une petite moitié de son chiffre d'affaires réalisé en France en 2017. Dans le même temps, son réseau logistique est en partie construit avec des aides financières publiques : l'entrepôt de Brétigny-sur-Orge a ainsi bénéficié de 3 millions d'euros de subventions.

L'impact environnemental d'Amazon, bien que difficile à chiffrer puisque la firme se refuse de communiquer sur le sujet, est considérable. Son bilan carbone s'élèverait à un peu moins de 19 millions de tonnes de CO2 par an, l'équivalent des émissions annuelles de la Bolivie. Et ce n'est pas fini, puisque la firme développe actuellement le transport aérien de ses colis.

Amazon a également réussi à s'attirer des contempteurs inattendus. Le député (LREM) de Paris et ancien secrétaire d'Etat chargé du numérique Mounir Mahjoubi a rédigé une note, relevée par Libération, au sujet des destructions d'emplois générées par Amazon. Selon ses calculs, pour chaque emploi créé par Amazon, 2,2 postes seraient supprimés dans le petit commerce. En 2018, ce sont 20 239 emplois qui auraient ainsi disparu. 
 

Le dernier Black Friday ?

La question est posée par le Parisien, et elle mérite une esquisse de réponse. D'autant que la ministre de la Transition écologique elle-même s'en est mêlée. « Les grands gagnants de cette énorme opération commerciale ce sont les grandes plateformes en ligne […] Elles vont livrer des milliers de colis en France avec tout ce que ça pose comme problèmes d'embouteillages, de pollution et d'émissions de gaz à effet de serre », a déclaré Elisabeth Borne au micro d'Europe 1, jeudi 28 novembre. « L’an dernier, au lendemain du Black Friday, on a multiplié par dix le nombre de colis livrés en France », a-t-elle encore indiqué. 

Trois jours plus tôt, un amendement au projet de loi sur l'économie circulaire voté en commission à l'Assemblée nationale, ouvrait la voie à son interdiction. Déposé par la députée non-inscrite Delphine Batho, celui-ci vise à intégrer le Black Friday à la liste des pratiques commerciales agressives. L'amendement doit être débattu dans l'hémicycle à partir du 9 décembre.

L'urgence gagne le Parlement européen 

Après les élus britanniques, autrichiens ou français, les eurodéputés sonnent l'alarme à leur tour : jeudi 28 novembre à Strasbourg, le Parlement européen a déclaré l'urgence climatique et environnementale. Cette résolution a été votée à une très large majorité (429 pour, 225 contre, 9 abstentions). 

Le texte, qui promeut la nécessité de « limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C et [d']éviter une perte massive de biodiversité » n'a, certes, qu'une valeur symbolique. Mais il permet de réaffirmer l'urgence d'agir à quelques jours du début de la COP25, qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre, et à l'arrivée du nouvel exécutif européen. Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la commission, doit entrer en fonction ce dimanche. A lire sur le site de France Info
 

Des milliers de moutons morts noyés

Seuls 250 moutons ont été sauvés après le chavirement du Queen Hind, ce cargo qui transportait 15000 bêtes à destination de l'Arabie Saoudite, ce dont Vert s'était fait l'écho. Jeudi 28 novembre, des équipes de sauveteurs étaient encore à pied d'oeuvre pour tenter d'extraire davantage de moutons du navire, comme l'a raconté le Guardian. Vétérinaires, policiers et défenseurs des animaux tentent d'ouvrir des passages à travers les murs pour se rendre dans certains parties devenues inaccessibles. Mais les chances de survie diminuent alors que les moutons sont captifs de l'épave depuis maintenant cinq jours. 

Pour l'heure, les moutons sont en quarantaine auprès de l'entreprise qui devait les vendre. En Roumanie, d'où étaient issus les ovins, des organisations de protection des animaux craignent que l'importateur saoudien ne réclame les bêtes restantes. Elles souhaitent désormais offrir un avenir pastoral aux survivants, qui étaient promis à l'abattage. A lire dans le Guardian.

Les climato-sceptiques bougent encore. Dans une enquête en plusieurs volets, des journalistes de Reporterre, Bastamag, Mediapart et Politis expliquent comment les semeurs de doute ont changé leur façon d'aborder le sujet. 

Si la voix des négateurs du réchauffement porte encore aux Etats-Unis ou au Brésil, en France, plus personne ou presque ne se risque à remettre frontalement en cause l'élévation des températures. Le discours a évolué ; c'est plutôt l'origine humaine du réchauffement ou ses conséquences réelles sur la planète qui sont injustement remis en question. Cette enquête menée par les membres du Jiec (Journalistes d'investigation sur l'écologie ou le climat), révèle les méthodes des « faussaires », « relativistes » ou « hypocrites » qui sévissent encore parmi les scientifiques, politiques ou entreprises.

Votre mixeur est tombé en carafe deux jours après que l'aspirateur a rendu son dernier souffle ? Sachez que vous n'êtes plus seul•e. L'UFC-Que choisir lance son « observatoire des pannes » contre l'obsolescence programmée. Sur cette plateforme en ligne, les consommateurs peuvent désormais signaler les défaillances de leur électroménager. L'objectif, c'est d'inventorier les appareils trop rapidement défectueux, les pièces exagérément chères à remplacer, les systèmes d'exploitation de smartphones obsolètes au bout de quelques mois. 

L'UFC-Que choisir utilisera les résultats de cette vaste consultation pour proposer dans ses guides des appareils plus durables et tenter de faire bouger les constructeurs sur ce sujet particulièrement préoccupant pour l'environnement.

L'inventaire des espèces qui peuplent les eaux au large de la Guyane Française n'a pas encore été réalisé que la vie y est déjà menacée. Une mission, menée par Greenpeace et le CNRS, tente de documenter la richesse des écosystèmes marins guyanais alors que ceux-ci pourraient être saccagés par de futurs projets pétroliers de forage des sous-sols. C'est ce que raconte cette vidéo de la série Plan B du Monde :