La quotidienne

Tenons-nous à coraux !

Chères toutes et chers tous,

💚 1 500 mercis ! La campagne de dons pour nous aider à fabriquer la série Désordres de grandeur s'est achevée hier sur un résultat qui nous laisse pantois : vous nous avez permis d'atteindre plus de 560% de l'objectif initial ! Les retardataires auront quelques jours de rab pour commander leur propre poster.

🌊 À l’écrasante majorité (79%), vous nous avez demandé de répondre à la question suivante pour le Vert du faux de cette semaine : « Les aires protégées sont-elles réellement efficaces ? ». Réponse à venir dans l’édition de jeudi. 

 
🍁 Jusqu’à vendredi, Vert passe en édition spéciale sur le vivant alors que se tient à Montréal la 15ème Conférence des Nations unies (COP15) sur la biodiversité. Les éditions quotidiennes seront un peu plus riches qu'à l'accoutumée - le vivant le vaut bien !


Comme le reste du vivant, le corail va mauvais train ; il y a urgence à en prendre soin avant qu’il ne déraille. 


Liste rouge : l’UICN alerte sur les activités humaines dévastatrices pour la vie marine

Corail aïe aïe. Dans la dernière mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) met en lumière la disparition accélérée de plusieurs espèces marines, comme les coraux et les dugongs - un mammifère marin.

« Les espèces marines font face à une tempête de menaces », s’est exclamée Jane Smart, directrice du Centre pour la science et les données de l’UICN, ce vendredi. Depuis Montréal (Canada), elle présentait le dernier rapport de l’institution à l’occasion du 15ème sommet mondial (COP15) sur la biodiversité. Parmi les principales pressions qui s’exercent sur la vie des océans : la surpêche, le braconnage, le changement climatique et les pollutions.

« Il faut réduire la pression, la surexploitation, la pêche excessive et les émissions de dioxyde de carbone, car les récifs de coraux sont très importants pour nos écosystèmes et nous sommes en passe de les perdre », alerte David Obura, à la tête du groupe dédié aux coraux à l’UICN. Les maladies, propagées par le commerce international ou déclenchées par les rejets toxiques de l'industrie en mer, affectent fortement ces écosystèmes fragiles.

Un dugong, que l'on appelle aussi « vache des mers », au large des côtes égyptiennes. © Julien Willem

C’est ainsi que le corail de pilaires vient de rejoindre les 9 250 autres espèces classées « en danger critique » d’extinction. Mets très réputés, 54 espèces d’ormeaux sont désormais menacées d’extinction. Victimes de captures accidentelles, il ne reste plus qu’un millier de dugongs adultes entre l’Afrique de l’Est et la Nouvelle-Calédonie, indique la nouvelle édition de la liste rouge. 

Au total, 42 000 des 150 000 espèces d’animaux, végétaux ou champignons répertoriées (soit 28%), sont menacées d’extinction, à plus ou moins long terme.

· Vendredi, le Conseil d’État a annulé le décret interdisant les emballages en plastique pour certains fruits et légumes, en vigueur depuis un an. Les industriels contestaient le calendrier de sortie fixé par le gouvernement pour des produits bénéficiant de dérogations (les fruits rouges par exemple). L’État devra désormais établir une liste de dispenses définitives - au risque de multiplier les exemptions, s’inquiètent des associations. - Le Monde

· Vendredi toujours, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une série de dispositions pour accélérer le déploiement de l'énergie solaire. Les député·es se sont accordé·es pour obliger l’installation de panneaux solaires dans les parkings extérieurs de plus de 1 500 mètres carrés, et pour faciliter l'installation de projets photovoltaïques ou de production d'hydrogène dans les zones côtières. - France info

Des dizaines d'activistes, vêtu·es de combinaisons blanches à capuche, ont pénétré dans la cimenterie pour la dégrader. © Les Soulèvements de la Terre

Les dindons de Lafarge ? Samedi, plusieurs dizaines d’activistes écologistes ont dégradé une cimenterie du groupe Lafarge, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône). Ils et elles annoncent avoir « saboté les infrastructures de l'incinérateur, éventré les palettes de ciment et mis hors d'état de nuire les machines », pour dénoncer « la catastrophe écologique » de l’industrie de la construction. Les militant·es ont également souligné les liens du groupe français avec l’État islamique en Syrie entre 2012 et 2014 (Le Monde). En France, la multinationale est toujours mise en examen pour « complicité de crime contre l’humanité ».

L’appel de la forêt. Jeudi, le collectif COP15, qui regroupe des représentant·es d’associations et de gouvernements locaux, a exhorté les négociateur·rices à mieux prendre en compte les « causes sous-jacentes [de l’effondrement du vivant] qui prennent racine dans un système économique et un système de valeurs dommageables pour la nature ». Ce vibrant « appel de Montréal », qui mise davantage sur les peuples autochtones que sur la technologie, est à lire sur le site de la SNAP Québec.

COP-15°C. Samedi, dans un froid glacial, un millier de personnes a défilé dans les rues de Montréal (Canada) lors d’une « marche pour le vivant », à l’appel de la Coalition COP15 qui réunit une centaine d’associations locales et internationales. Les manifestant·es ont réclamé plus d’ambition dans les négociations, après une première semaine peu encourageante. Les premières nations du Canada ont aussi rappelé leur rôle essentiel de « gardiennes de la biodiversité ».

« Rendez les terres », « pas de fierté dans le génocide » ; les peuples autochtones étaient en tête du cortège qui s’est élancé du pied du Mont royal ce samedi. © Alexis Aubin/AFP

Que faire si vous trouvez un animal blessé dans votre jardin ou en promenade ?

Loups et blessures. D’année en année, on trouve de plus en plus d’animaux blessés en France, sans trop savoir comment réagir. Petit guide des bonnes pratiques.

Lorsque l’on trouve un animal blessé, la première chose à faire est d’analyser la situation. « C’est comme si on tombait sur un enfant tout seul, il faut d’abord chercher les parents », illustre Jade Seguin, du Réseau des centres de soins de la faune sauvage. Pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un petit en attente de sa famille, il est recommandé d’appeler un·e spécialiste pour lui décrire la situation. Le mieux est de s’adresser au centre de soin le plus proche ou à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) - et, s'il s'agit d'un animal agressif, à la mairie, la gendarmerie ou au commissariat.

Des cerfs sont pris en charges par des bénévoles lors d’incendies de forêt au Brésil ©  Maria Magdalena Arrellaga / Climate Visuals Countdown

Les gestes de premiers secours

Après s’être assuré·e que l’animal est bien en détresse, il ne faut surtout pas le toucher, rappelle Marc Giraud, porte-parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Mieux vaut alors se munir de gants, placer un tissu sur l’animal pour le plonger dans le noir et l’isoler dans une boîte en carton. Pour ne pas risquer de l’étouffer ou de lui causer une indigestion, il est également déconseillé de lui donner à boire, ou à manger avant qu’un·e spécialiste l’ait suggéré.
 

Droit de véto

Bien que la loi stipule qu’« il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit », elle interdit aussi de garder chez soi une espèce protégée. Il est possible de se tourner vers un·e vétérinaire ; elles et ils sont dans l’obligation de prendre en charge l’animal, sans faire payer aucun frais.

Plongée dans l’univers méconnu des requins

Les dents de l’amer. Perçus comme des prédateurs féroces et des « machines à tuer », les requins subissent une mauvaise réputation souvent injustifiée. Dans un documentaire de 43 minutes aux images exceptionnelles, Alexis Barbier-Bouvet et Didier Noirot nous emmènent à la découverte de ces espèces complexes et plus fragiles qu’on ne le croit.

© Arte

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.