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Spoiler : pour lutter contre le dérèglement du climat, repeindre les voitures en vert ne suffira pas.

Après le dieselgate, un hybridegate ?
La nouvelle fraude à la mode ? Certaines voitures hybrides émettent jusqu'à 12 fois plus de CO2 que ce qu'affichent les constructeurs, alerte l'ONG Transport & environment (T&E).
Les fabricants sont pressés par l'Union européenne de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de leurs véhicules. En attendant que leurs client•e•s se convertissent à la voiture électrique, ils ont trouvé un allié de choix : la voiture hybride.
Celle-ci fonctionne avec un moteur thermique classique et un moteur électrique. Ce qui permet, en principe, de consommer moins d'essence tout en conservant une certaine autonomie. Mais qui alourdit également le véhicule.

Comme le dévoile T&E dans une étude publiée ce lundi, des fabricants ont très largement minoré les émissions réelles de leurs véhicules. L'ONG bruxelloise a étudié les performances de trois des voitures hybrides rechargeables les plus vendues : le Mitsubishi Outlander, la Volvo XC60 et le BMW X5.
Batterie pleine ou vide, circulation en ville ou sur autoroute... Il ressort que même dans des conditions optimales de test, les émissions réelles de ces trois SUV se situaient entre 29 et 89% au-dessus de ce qui avait été annoncé.
Pis : censés émettre 32 grammes de CO2 par kilomètre parcouru pour la BMW, 46g pour le Mitsubishi et 71g pour la Volvo, ces chiffres grimpent respectivement à 254g, 164g et 184g lorsque la batterie est vide, et jusqu'à 385g, 216g et 242g en mode recharge de la batterie.

Des chiffres qui crèvent le plafond imposé par Bruxelles : d'ici la fin de l'année 2020, la moyenne des émissions de CO2 des voitures vendues par les constructeurs ne devra pas dépasser 95 gCO2/km, sous peine de lourdes amendes. La moyenne actuelle se situe autour de 120 gCO2/km (Auto plus).
Face au gouffre qui sépare les promesses de la réalité, T&E s'interroge quant à un nouveau dieselgate, du nom du scandale qui avait éclaboussé Volkswagen en 2015. Pendant des années, le constructeur a truqué les tests de pollution de ses véhicules roulant au diesel pour échapper aux sanctions américaines et européennes. Plus d'informations dans le Monde (abonnés).

• Les 1 000 visons d’un élevage situé dans l’Eure-et-Loir vont être abattus après que le virus du Covid-19 y a été détecté, comme l’ont indiqué les ministères de l’agriculture, de la santé et de la transition écologique, dimanche. La semaine dernière, le Danemark avait achevé la mise à mort de la totalité des 15 à 17 millions de visons issus de ses élevages, craignant qu’une version mutée du virus ne contamine sa population (Vert). - France info (AFP)

Le réchauffement et la pollution, du sol au plafond
Tout va bien. Les glaciers de l'Everest fondent et des microplastiques ont été retrouvés à plus de 8 000 mètres d'altitude lors d'une expédition scientifique inédite.
De plus en plus emprunté par des randonneurs du monde entier, l'Everest est également de plus en plus plus pollué. C'est ce qu'ont pu constater les membres d'une vaste expédition de deux mois menée au printemps 2019 sur le plus haut sommet du monde. Leurs découvertes ont donné lieu à la publication de plusieurs études dans la revue One Earth.
La totalité des échantillons de neige prélevés dans onze lieux différents contenaient des microplastiques. Issus du matériel des alpinistes, ceux-ci sont charriés par le vent. Les plus hautes concentrations ont été observées au camp de base de l'Everest, dont sont parties plus de 880 personnes en 2019.

Autre découverte majeure : le réchauffement n'épargne pas les plus hauts sommets. En comparant des photographies anciennes et leurs mesures sur place, les scientifiques ont déterminé que les 79 glaciers étudiés avaient perdu 100 mètres d'épaisseur en moyenne depuis 60 ans. Un phénomène qui s'accélère d'année en année et qui concerne désormais des glaciers situés à plus de 6 000 mètres.
Pour améliorer la compréhension du climat à une si haute altitude, et anticiper les pires effets du réchauffement, les scientifiques ont installé une station météo sur une plateforme située à 8 430 mètres d'altitude. Plus d'informations dans le Monde (abonnés).

Punir les atteintes à l'environnement
C'est gentil. Dimanche, le gouvernement a annoncé la création d'un délit d'écocide.
Au printemps, la Convention citoyenne pour le climat recommandait d'introduire le crime d'écocide dans le droit français afin de mieux sanctionner les graves atteintes portées à l'environnement. Dans un entretien accordé au JDD, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti ont indiqué préférer s'en tenir à un délit.
Celui-ci introduira en réalité deux nouveaux délits. Le délit général de pollution punira les nuisances délibérées, comme les rejets d'eaux usées dans la nature. Les peines encourues iront de trois à dix ans d'emprisonnement et les amendes de 375 000 euros à 4,5 millions d’euros, a détaillé Eric Dupont-Moretti. Le délit de mise en danger de l'environnement devra permettre, quant à lui, de sanctionner avant qu'une éventuelle pollution ait eu lieu.

Certain•e•s, comme Arnaud Schwarz, président de France nature environnement saluent cette avancée. Mais d'autres observateur•rice•s sont plus réservé•e•s. L'avocat spécialisé Arnaud Gossement applaudit la création de ces nouveaux délits, mais « si on ne crée pas plus de postes de juges, de greffiers et surtout d’enquêteurs, d’officiers de police judiciaire, d’agents de l’Office français de la biodiversité, ces nouvelles mesures resteront sur le papier » (Libération). Or ces dernières années, les effectifs de la police de l'environnement n'ont cessé de fondre (Vert).
D'autres, enfin, jugent que le projet du gouvernement n'a rien à voir avec la proposition initiale : « L’écocide est un crime contre la sûreté de la planète, hors il a été relégué au rang de délit environnemental. Utiliser le terme d’écocide en le vidant de sa substance est un mauvais tour fait aux citoyens, en donnant l’illusion qu’ils ont obtenu ce qu’ils souhaitaient », s'est étranglée la juriste Valérie Cabanes sur Twitter.

Pourquoi les feuilles tombent en automne
Chaque automne, les arbres se déshabillent en attendant le printemps. Mais savez-vous vraiment pourquoi ? Brut répond à cette question pas si bête que ça.
