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Le sud-est de la France a été balayé par des pluies historiques ; un énième signe du changement climatique

Le sud-est de la France noyé sous des crues et des pluies diluviennes
Qui l’eut crue. Routes coupées, trains interrompus, ponts effondrés, un millier de personnes évacuées, des vaches emportées par le courant… ce jeudi, des pluies violentes ont généré des scènes de chaos dans plusieurs départements du sud-est de la France - dont l’Ardèche, la Loire et la Haute-Loire, la Lozère ou encore le Rhône.
Signe du déluge qui s’est abattu, plus de 600 millimètres d’eau (soit soixante centimètres) sont tombés sur l’Ardèche entre mercredi et jeudi. Les inondations ont été particulièrement brutales dans ce département, et plus encore à Annonay, commune de 16 000 habitant·es située au nord, qui s’est rapidement retrouvée sous les eaux jeudi matin.
La ville avait déjà fait l’objet d’un plan de prévention des risques renforcé à la suite d’inondations en 2014. Jeudi, les installations de ce plan ont été dépassées par la hauteur et l’impact de ces soudaines intempéries, a indiqué la ministre de l’Écologie, Agnès Pannier-Runacher, sur BFMTV. Le département de la Loire a également subi d’importants dégâts, dont des coulées de boue et l’effondrement de deux ponts.

Aucune victime humaine de ces intempéries n’est à déplorer. Ce vendredi matin, plus aucun département ne se trouve en vigilance rouge, mais 18 demeurent en vigilance orange pour «crues» ou «pluie-inondation» dans la moitié sud du pays.
On doit ces intempéries à un «épisode cévenol», du nom de ce phénomène météorologique spécifique aux Cévennes qui a le plus souvent lieu durant l’automne. À cette saison, la mer Méditerranée est encore chaude et les remontées humides génèrent des précipitations intenses et des orages soudains, bloqués au-dessus de la région par les reliefs montagneux.
La situation a été aggravée par la forte saturation en eau des sols, qui ont connu le mois de septembre le plus arrosé depuis 25 ans. Les sols sont alors incapables d’absorber le surplus d’eau, qui déferle et entraîne des inondations en cas de fortes précipitations.
«Nous faisons face à une situation inédite par son ampleur [...] c’est du jamais-vu», a ajouté Agnès Pannier-Runacher, soulignant que le dérèglement climatique rendra ces épisodes de plus en plus courants. Ce à quoi le climatologue Christophe Cassou a rétorqué via X : «Regarder dans le rétroviseur pour l’adaptation et la gestion de risque est gage d’impréparation. Raisonner en temps de retour n’est pas pertinent dans un climat qui change».

· Jeudi, le collectif qui s’appelait anciennement Dernière rénovation a annoncé la fin de sa campagne de «résistance civile» intitulée Riposte alimentaire. «Nos combats juridiques ne sont pas terminés», rappelle-t-il toutefois. Au moins 37 audiences de Dernière Rénovation et Riposte Alimentaire, dont les militant·es ont mené de nombreuses actions de désobéissance civile, sont prévues jusqu’en octobre 2025. «Le combat ne s’arrête évidemment pas là», prévient le collectif, qui s’émeut de la «fascisation des débats et de [la] catastrophe climatique».
· Jeudi encore, le maire (Les Écologistes) de Bordeaux (Gironde) Pierre Hurmic a précisé à Libération sa feuille de route pour bannir du centre historique les paquebots de croisière. Il souhaite que ces navires polluants débarquent plus loin et qu’ils soient moins nombreux chaque année. Mais il prévient : «il n’est pas question de [les] supprimer tout bonnement».
· Ce vendredi, l’automobiliste qui a tué un cycliste mardi à Paris sera présenté à un juge, en vue d’une possible mise en examen. Le parquet a ouvert une enquête pour meurtre, alors que cet homme de 52 ans est soupçonné d’avoir délibérément écrasé le cycliste après une altercation, selon des témoins. L’avocat du prévenu assure que son client n’a pas volontairement foncé sur la victime. - Le Parisien (AFP)


120 millions d’euros
Faire déborder la vase. Ce mercredi, le Siba, le syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (Gironde) a annoncé un investissement de 120 millions d’euros pour éviter que «les bassins de sécurité» remplis d’eaux usées ne débordent à nouveau dans la nature à cause de précipitations trop importantes. Une nouvelle station d’épuration doit être construite dans le nord du bassin d’Arcachon d'ici à cinq ans. En fin d’année 2023, le réseau d’assainissement avait été saturé par l’accumulation des eaux de pluies et des eaux usées. Résultat : des huîtres contaminées, des milliers de consommateur·ices atteint·es de gastroentérite, l’interdiction de la vente des mollusques fin décembre et des plaintes déposées par des ostréiculteurs et associations environnementales. À deux mois des fêtes, en attendant la construction de déversoirs d’orages qui devront faciliter l’infiltration de l’eau dans le sol, le Siba admet que «si de mêmes évènements [pluvieux] qu’en 2023 ou 2024 surviennent, des inondations seront inévitables».

Kohei Saito, le philosophe star du Japon qui veut verdir le marxisme
Marx attaque. Le projet de ce jeune penseur : dépoussiérer la pensée de Karl Marx pour l’adapter à l’urgence écologique. Son dernier livre, Moins ! La décroissance est une philosophie (Seuil, 2024), vient d’être traduit en français.
👉 Cliquez ici pour lire ce portrait d’Esteban Grépinet.


Des oiseaux, un jaguar et une baleine… «chantent» l’hymne de la Colombie pour la COP16
Singe phonie. Un producteur de musique colombien a prélevé dans la nature et assemblé les cris de plusieurs animaux pour remixer l'hymne national de son pays. Oiseaux, grenouilles et même un jaguar et une baleine, se donnent à voir et à entendre dans un clip diffusé sur les réseaux sociaux. À partir de lundi, la Colombie accueille la 16ème Conférence des Nations unies (COP16) sur la biodiversité.

+ Loup Espargilière, Esteban Grépinet, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.