Pétrimoine mondial


Un numéro où l'on verra que certains Etats préfèrent Texaco à l'Unesco.  

La protection du lac Tchad abandonnée au profit des compagnies pétrolières 

Inscription au pétrimoine mondial. L'État tchadien tourne le dos à la protection de l'emblématique lac Tchad pour permettre à des compagnies pétrolières de s'y installer

Le lac Tchad s'étirait autrefois entre les frontières du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Tchad. Depuis les années 70, sous l'effet de la sécheresse, il a rétréci comme peau de chagrin et sa superficie ne représente plus que 10% de celle d'alors. Le lac n'est plus à cheval que sur le Tchad et le Cameroun.

Le lac Tchad vu depuis l'espace par la mission Apollo 7, en 1968 © NASA

Aujourd'hui, 45 millions d'habitant•e•s vivent toujours de ses ressources. La zone est le théâtre d'une vaste crise humanitaire où se mêlent chamboulement climatique, famine, instabilité sociale et politique et terrorisme. Il y a deux ans, les quatre Etats de l'ancienne zone historique du lac ont entamé des démarches pour la faire figurer au patrimoine mondial, à la fois naturel et culturel, de l'Unesco. 

Dans une lettre dévoilée par le Guardian, le ministre tchadien du tourisme et de la culture demande à l'Unesco de « reporter le processus d'inscription du lac Tchad au patrimoine mondial ». Il y explique que le gouvernement « a signé des accords de co-production avec certaines compagnies pétrolières », et les parcelles qui leur ont été accordées empiètent sur la zone concernée. Le report doit permettre de redessiner les cartes « pour éviter toute interférence ».

Du côté du Cameroun, on tombe des nues : « Cela fait deux ans que nous travaillons pour présenter notre candidature et nous n'avons jamais entendu parler de cela », s'est plainte Alice Biada, ministre des arts et de la culture de l'Etat voisin.

Pour l'Unesco, une suspension n'est pas envisageable. Si le Tchad venait à poursuivre ses ambitions pétrolières, cela signerait la fin de la procédure. Et le début, peut-être, d'un saccage environnemental, comme celui qu'a connu le Delta du Niger depuis que le Nigéria a ouvert les vannes du pétrole. A lire dans le Guardian (en anglais). 

• 9 000 tonnes de produits chimiques brûlées, un panache de fumée de 22 kilomètres... Il y a un an, le 26 septembre 2019, un gigantesque incendie ravageait l'usine Lubrizol et sa voisine Normandie Logistique. Depuis, l'enquête judiciaire n'a toujours rien donné, rappelle Actu-environnement. Malgré les annonces faites jeudi par le gouvernement, la prévention des risques dans les sites industriels a peu évolué, raconte Libération. La chronologie de la catatrophe est à lire sur le site de France bleu Normandie

• Jeudi, Total a annoncé la fermeture de sa raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne. Le pétrolier prévoit d’y installer un site « zéro pétrole », qui produira des biocarburants pour les secteurs routier et aérien, et une usine de bioplastique - Le Monde (abonnés)

• Greta Thunberg va verser respectivement 50 000€ à trois ONG : le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la spécialiste de l'énergie solaire Solar Sister, et Oil Change International qui milite pour la sortie du pétrole. Lorsqu’en juillet dernier, elle avait reçu le prix Gulbenkian - doté d’un million d’euros, la militante avait annoncé qu’elle reverserait cette somme à des associations écologistes - France info (AFP) 

• Plus de 80% des poissons vendus dans la grande distribution ou dans les poissonneries de quartier ne sont pas issus de la pêche durable, d'après une enquête de l'UFC-Que Choisir, publiée jeudi. Pire, les deux tiers des poissons sont capturés dans des stocks déjà surexploités - Le Parisien (AFP)

• Du « greenwaring » ? Ce vendredi, la ministre de la Défense, Florence Parly, devrait présenter sa stratégie pour une armée plus « verte ». Au menu : blindé hybride, remplacement de chaudières au charbon et panneaux solaires - France info 

Petit guide pratique, ludique et illustré de l'effondrement

Fontes des glaces, montée des eaux, sécheresse généralisée ; les chamboulements que connaît la planète ont de quoi inquiéter. Que nenni ! nous disent les auteurs du Petit guide pratique, ludique et illustré de l'effondrement, qui nous proposent rien de moins que de « vivre la fin du monde dans la joie et la bonne humeur ».

Adeptes des « bandes détournées », Emile Berthier et Yann Girard sont passés maîtres dans l'art de pirater des comics américains des années 40 à 60 pour leur donner une seconde jeunesse. 

Au fil d'une centaine de pages au style suranné, se dessine une invraisemblable galerie de personnages : trappiste végane adepte du jeûne hydrique, David Côtelette tente de s'intégrer dans une tribu indienne - pardon, une communauté de néo-ruraux végétaliens ; des carboniques anonymes se réunissent pour soigner leur addiction aux trottinettes électriques ; messie de l'effondrement, Pablo de Servigneth prêche le collapse à des ouailles avides de savoirs sur le compostage et l'aquaponie. De quoi se désopiler en attendant l'apocalypse. 

Petit guide pratique, ludique et illustré de l'effondrement, 2020, éd. Bandes détournées, 96p., 18€

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (Faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, une recette pour faire peau neuve sans remplir les océans de billes de plastique. 

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'afficher en plein écran et l'enregistrer d'un coup de clic droit © Vert

Les millions de perdrix et faisans élevés pour la chasse 

Faisan comme si. Chaque année en France, pour éviter aux chasseurs de trop se fatiguer, des millions de perdrix et faisans sont élevés pour être relâchés et abattus lors de parties de chasse

Un type d'élevage peu connu, mis en lumière par l'association L214, qui s'est introduite sur le site de Missé (Deux-Sèvres) de Gibovendée, leader français et européen du secteur. Celui-ci exporte notamment de nombreux poussins à destination de la Grande-Bretagne. L214 accompagne son enquête d'une pétition pour pousser Eurotunnel, société qui exploite le tunnel sous la Manche, à refuser de laisser passer des animaux destinés à être chassés. 

© L214