Il est un pesticide, qui n'en finit plus de ressurgir dans l'actualité. Cette fois-ci, pourtant, les nouvelles sont plutôt bonnes. L'action collective, menée pour demander des comptes à l'Etat dans le scandale du Chlordécone, rassemble désormais plus de 1000 participants. Soit le minimum jugé crédible par ses instigateurs pour porter le recours devant la justice, comme le raconte Martinique la 1ère.
Initiée par deux associations, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) et Vivre, l'action vise à faire admettre la responsabilité de l'Etat dans l'utilisation massive du Chlordécone en Guadeloupe et en Martinique jusqu'en 1993. La dangerosité de ce pesticide cousin du DDT, utilisé dans les bananeraies antillaises, avait été établie dès les années 1960. Les gouvernements successifs ont pourtant choisi de laisser les agriculteurs continuer à s'en servir pour lutter contre le charançon noir du bananier jusqu'en 1993.
Aujourd'hui, la quasi-totalité de la population de la Martinique et de la Guadeloupe est contaminée par ce perturbateur endocrinien. Le taux de cancer de la prostate chez les Antillais serait 7 fois supérieur à la moyenne mondiale, selon une étude réalisée par le CHU de Pointe-à-Pitre, citée par France Info.
L'action tentera de faire admettre l'existence d'un préjudice moral « d'anxiété » pesant sur les plaignants, comme dans le dossier de l'amiante. Au total, 1290 personnes ont rejoint la mobilisation, comme on peut le lire sur le site MySmartCab, qui centralise les dépôts de dossiers. Toute l'histoire de ce scandale en vidéo dans la rubrique « À regarder », plus bas.
Fongicides SDHI
Il est un autre pesticide à qui l'on souhaite une carrière plus courte. Fin 2017, une dizaine de chercheurs français avait donné l'alerte sur les fongicides SDHI : dans un avis publié mardi 19 novembre, la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement juge ces craintes fondées. Comme le raconte le Monde, cette instance indépendante officielle composée de 22 experts, a estimé valables les arguments présentés par les scientifiques et a considéré qu'un « doute sérieux » existait au sujet de cette famille de pesticides.
Les fongicides SDHI sont utilisés pour bloquer le fonctionnement cellulaire et donc la prolifération des champignons. Ils sont accusés de ne pas avoir une action ciblée et d'affecter indistinctement insectes, animaux et humains.
Les chercheurs à l'origine de l'alerte ont contribué à la réalisation d'une étude parue début novembre dans la revue Plos One dans laquelle ils apportaient des preuves supplémentaires des risques qu'ils attribuaient aux SDHI.
Depuis cette première alerte, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui délivre les autorisations de mise sur le marché, a toujours refusé de se prononcer sur le sujet, jugeant les preuves insuffisantes.
Loi mobilités
La loi d'orientation des mobilités (LOM) a été définitivement adoptée, hier, à l'Assemblée nationale. Parmi les principales mesures de ce texte : la fin de la vente des véhicules neufs roulant aux énergies fossiles d'ici 2040, l'encadrement de l'usage des trottinettes et vélos en libre service, ou la création d'un forfait mobilité. Une aide de 400€ par an que pourront verser les employeurs à leurs salariés qui choisiront le covoiturage ou le vélo pour se rendre au travail.
Grande avancée pour les villes : la LOM leur donne un cadre juridique pour mettre en place une zone à faibles émissions (ZFE) sur leur territoire. Paris, Lille ou Strasbourg ont déjà mis en place cet outil leur permettant d'interdire la circulation à certaines catégories de véhicules.
Le passage de la vitesse maximale autorisée à 80km/h sur les routes secondaires avait suscité beaucoup de remous à l'été 2018 ; le texte prévoit d'autoriser les présidents de départements et, dans certains cas, les maires, à repasser certaines routes à 90km/h. Enfin, parmi les mille autres mesures : les restrictions de circulation en cas de pics de pollution seront systématisées.
Les avancées contenues dans ce textes n'ont pas achevé de séduire la trentaine d'associations environnementales regroupées au sein du Réseau action climat (RAC). Celles-ci réclamaient par exemple la sortie de la voiture thermique d'ici 2030 et regrettent les trop faibles avancées en matière de transport de marchandise et de fiscalité écologique.
Le RAC a produit son « tableau de bord climatique », qui évalue en détail chaque point de la réforme. Le collectif estime que seuls 40% environ « du chemin est parcouru pour mettre la politique nationale de transports en cohérence avec la protection du climat et les besoins de mobilité ». Plus d'informations sur le site de Ouest-France.
Les constructeurs automobiles ne sont, décidément, pas en pointe dans la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que les SUV, ces « véhicules utilitaires sportifs » très consommateurs de matériaux et de carburant pullulent, les Echos racontent la fin programmée des petites voitures.
Exit, par exemple, la célèbre Fiat 500, jugée trop peu rentable. Les marges sont trop faibles sur le « Segment A », celui des véhicules les plus menus. Par ailleurs, leur demande est en baisse, alors que les SUV représentent désormais 40% des voitures en circulation. Enfin, les constructeurs se plaignent des coûts trop élevés de mise aux normes anti-pollution des moteurs thermiques, qui rendent trop chers les plus petits modèles. Un argument cocasse.
Pour relever le défi climatique, il vaut mieux, semble-t-il, s'en remettre aux SUV électriques, comme s'en amusait Vert, hier.
Quel est le bilan carbone d'un hachis parmentier ? D'un brocoli ? C'est la question à laquelle se proposent de répondre les créateurs de l'application Etiquettable, comme le raconte Libération. Par de savants calculs et en croisant plusieurs jeux de données, ils arrivent à déterminer à peu près le niveau d'émissions de gaz à effet de serre de produits vendus en supermarché. Ceux-ci reçoivent une note, inspirée du nutri-score, comprise entre A+ et E. L'objectif d'Etiquettable, c'est de convaincre les grands distributeurs de faire figurer sur leurs produits l'impact de ces derniers. Dans l'espoir de guider les consommateurs vers des choix aux conséquences plus légères. La Fourche, épicerie bio en ligne, s'y est déjà convertie.
Cette vidéo du Monde, qui résume toute l'histoire du scandale du Chlordécone en 6 minutes :