Chères toutes et chers tous...
SAUVEZ LA DATE ! Pendant la campagne présidentielle, le climat n'a occupé que 3,6% du temps d'antenne des grands médias. Une disparition qui pose un grave problème : mal informé·es les citoyen·nes tardent à se mettre en mouvement, pendant que la crise climatique continue de s'aggraver.
Heureusement, un nombre croissant de journalistes, de scientifiques et des collectifs citoyens se battent pour faire exister ce sujet crucial, des journaux locaux jusqu'aux JT des grandes télés.
⏰ Mardi 24 mai, à 19h à la Base (Paris 10), nous nous demanderons comment (enfin!) mettre le climat à la Une des médias.
Avec : Paloma Moritz, Anne-Sophie Novel, Loup Espargilière, Sophie Roland, les collectifs Quota climat et Plus de climat dans les médias, et des scientifiques !
Pour tout savoir de la soirée, qui sera également retransmise en vidéo, et vous inscrire, cliquez ici.
Des jeunes affichent le rapport du Giec dans le métro tandis que la France ploie sous la chaleur et les restrictions d’eau.

La chaleur et la sécheresse s’installent en France
La chaleur va de nouveau peser sur la France pendant une grande partie de la semaine, occasionnant de possibles records mensuels dans le sud-ouest. En parallèle, une sécheresse durable gagne de plus en plus de départements.
Un nouvel épisode de « chaleur estivale », des mots de Météo-France, va durement toucher le pays cette semaine. Par endroits, les températures pourraient depasser de 10 °C les normales saisonnières. Cette « anomalie thermique » se traduira par des températures bien au-delà de 30 °C au fil des prochains jours dans plusieurs régions. « Sans être exceptionnel [...], il s’agit d’un épisode de chaleur remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique », juge Météo-France. Dans le sud-ouest, le mercure pourrait grimper jusqu’à 35 °C voire 38 °C en raison du « dôme de chaleur » qui étouffe le pays. Selon les explications de Futura Sciences, ce dôme est lié à la présence d’un anticyclone qui piège la chaleur remontant du sud.

Ces températures anormales risquent d’aggraver la sécheresse qui frappe la France depuis plusieurs semaines et inquiète de nombreux·ses agriculteur·rices. Si l’on ne déplore pas encore de dégâts concrets sur les récoltes, l’absence de pluie cumulée aux fortes chaleurs ralentit et abîme les cultures et laisse craindre une mauvaise saison agricole.
Lundi, 16 départements français sont concernés par des restrictions d’eau liées à la sécheresse dans l’ouest et le sud du pays, selon le site gouvernemental Propluvia. Dans la Vienne, le préfet a mis en place des mesures drastiques pour enrayer la sécheresse jugée inédite par sa précocité et son intensité. Selon la Nouvelle république, certaines nappes phréatiques présentent des niveaux particulièrement alarmants - ils seraient plus bas que ceux de 2005, l’année de référence pour les seuils minimaux. Depuis vendredi, les particuliers ont interdiction de laver leurs voitures, remplir leurs piscines ou arroser leurs pelouses. L’irrigation agricole est également prohibée une grande partie de la journée.
Enfin, la chaleur de ce week-end a entraîné d’inévitables dégradations orageuses. Dimanche, de violents orages ont perturbé le quart nord-est de la France. Jusqu’à 5 500 foyers ont été privés d’électricité au plus fort des perturbations dans le Maine-et-Loire, la Mayenne et la Manche (BFMTV). Lundi matin, quelque 5 000 foyers étaient encore privés d’électricité.

· Mercredi dernier, la convention internationale contre la désertification (COP15) nommait son président, Alain-Richard Dowahi, seul candidat au poste. Or, selon des révélations faites par Jeune Afrique et relayées par Reporterre, l’homme politique ivoirien est soupçonné d’être impliqué dans une affaire de trafic de bois précieux en Côte d’Ivoire. Auditionné depuis plusieurs mois dans ce cadre, il se défend de toute participation, alors que ces révélations lui ont coûté son poste de ministre des Eaux et Forêts.
· Vendredi, l’Inde a annoncé l’interdiction de ses exportations de blé, alors que sa production est menacée par la vague de chaleur historique qui fait rage depuis des semaines. Deuxième producteur au monde de cette céréale, le pays plaide pour sa sécurité alimentaire. Mais les membres du G7 (les 7 premières économies mondiales) critiquent une décision qui ne ferait « qu’aggraver la crise » d’un approvisionnement mondial déjà mis à mal par la guerre en Ukraine. Les prix promettent de continuer à croître. Dix millions de tonnes de blé étaient prévues à l’export depuis l’Inde pour la période 2022-2023. - Libération


51°C
La vague de chaleur qui touche l’Inde et le Pakistan depuis maintenant plus d’un mois continue de s’intensifier. Samedi, le mercure a atteint 51°C à Jacobabad, ville du centre du Pakistan, selon le site infoclimat.
Exceptionnelles en raison de leur intensité et de leur durée, les fortes températures dépassent de six à neuf degrés les normales saisonnières du pays, selon le service météorologique pakistanais (PMD). Plus d’un milliard d’habitant·es sont touché·es par le phénomène, particulièrement dangereux pour la santé humaine puisque, combinées à un fort taux d’humidité, les fortes chaleurs empêchent le corps humain de se refroidir par la transpiration, comme Vert l’avait expliqué. Des effets délétères se font également ressentir sur le fonctionnement du pays : le travail et l’agriculture sont fortements ralenti·es, la forte hausse de consommation électrique, notamment pour la ventilation, a relancé en urgence la production de charbon, et le risque de pénurie alimentaire se fait de plus en plus insistant. Une synthèse de cette crise est à lire sur le site de Bon pote.

Le dernier rapport du Giec s’affiche dans le métro
Une promo d’enfer. Pendant toute cette semaine, une campagne de pub massive pour le dernier rapport du Giec portée par le collectif étudiant Pour un réveil écologique s’affiche dans 108 stations de métro parisien.
Plutôt qu’un burger, est-ce qu’on se ferait pas une petite soirée Giec ? C’est ce que proposeront les affiches munies d’un QR code, invitant les cinq millions d’usagers quotidiens du métro à emporter sur leur smartphone une synthèse des conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Né en 2018, le collectif d’étudiants et de jeunes diplômés Pour un réveil écologique fédère plus de 33 000 étudiants et 400 établissements d’enseignement supérieur autour des enjeux écologiques. Avec cette action, il veut faire connaître sa démarche tout en offrant une meilleure visibilité aux alertes des scientifiques : « L’objectif est de donner au grand public les clés de compréhension de l’état d’urgence climatique tout en pointant l’insuffisante mobilisation des médias sur cette question », explique à Vert Amélie Deloche, membre du collectif. « Nous voulons amener le sujet dans les journaux télévisés et chez les publicitaires. De nombreux espaces publics pourraient être réquisitionnés pour ce type d’affichage. »

À l’origine de cette campagne de sensibilisation inédite : un montage posté sur le réseau social Linkedin publié le mois dernier dans lequel le collectif rêvait de voir sa synthèse des dix grands points clefs du dernier rapport du Giec placardée en lieu et place des affichages qui encouragent à la surconsommation au mépris du « contexte d’urgence écologique dans lequel nous sommes ». Le post interpelait notamment Médiatransport, la régie publicitaire du métro parisien. Devenue virale, avec plus de 30 400 likes, l’idée s’est donc concrétisée, avec l’aide de la régie.
Théo Miloche, coordinateur de cette campagne, regrette toutefois « qu'en 2022, ce soient encore les jeunes qui doivent se mobiliser face au manque d’écho médiatique pour faire connaître un rapport aussi crucial ». Céline Guivarch, directrice de recherche au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired) et rédactrice du dernier rapport du Giec, salue « une action d’utilité publique ».

En juillet 1976, une sécheresse historique s’abat sur la France
Sur le grill. À l’été 1976, la France est marquée par un épisode de sécheresse intense : des pluies hivernales peu abondantes, un printemps très sec, des pics à 30 °C relevés début mai sur le sud-ouest et un mois de juin le plus chaud enregistré depuis 1873. La sécheresse devient alors une affaire d’État ; les évêques de France font prier dans les églises pour un retour de l’eau ; l’armée vient en renfort des agriculteurs et des camions-citernes acheminent de l’eau potable dans certains villages du Gers… Le journal Sud-Ouest a déterré les archives photos et vidéos de l’époque, dont ce JT du 3 juillet 1976 sur TF1, qui s’attarde sur la situation alarmante dans le pays.

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro