Chères toutes et chers tous,
🎙️ Hier, Juliette Quef était dans la Terre au Carré, sur France inter, pour raconter son aventure à la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) sur les Nouveaux imaginaires. Une chronique à réécouter en podcast juste là.
Sur les inondations, face au déni du maire de Cannes, les scientifiques sonnent l’alarme.
David Lisnard, Météo France et Michel Barnier : comment la polémique autour des inondations à Cannes a noyé le consensus scientifique
À vau-l’eau. Le maire de Cannes (Alpes-Maritime) David Lisnard a rejeté la responsabilité des inondations qui ont frappé sa ville sur Météo France alors que le rôle de l’artificialisation lors de fortes pluies est bien démontré par les scientifiques. On fait le point.
Lundi 23 septembre tôt dans la matinée, un orage a provoqué d’impressionnantes inondations à Cannes (Alpes-Maritime). Jusqu’à 80 millimètres d’eau ont envahi les rues de la ville, et la gare a été submergée. Pas de victimes, mais des torrents de boue et des voitures emportées par les flots. Le maire Les Républicains (LR), David Lisnard a aussitôt réagi sur X, dénonçant une défaillance dans les prévisions de Météo France : «Aucune alerte reçue, aucun modèle météo en anticipation».
Sauf qu’une alerte jaune aux précipitations avait bien été déclenchée par l’institution météorologique dès la veille à 6h. Météo France a précisé à Nice-Matin que la prévision de cet orage avait été diffusée à tous les acteurs institutionnels.
Interrogée lundi soir dans l’émission C à vous de France 5, la nouvelle ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, est revenue sur la principale cause qui a exacerbé les inondations : «À force d’imperméabiliser et de densifier les villes, on arrive à des dégâts de cette nature. […] 50 millimètres d’eau, ce n’est pas les chutes du Niagara non plus». Une analyse qui n’a pas plu à David Lisnard dont le compte X s’est à nouveau enflammé. Le Premier ministre Michel Barnier a décroché son téléphone pour s’excuser.
Malheureusement pour David Lisnard, les faits scientifiques sont bien établis. Comme le rappelle le climatologue Christophe Cassou, «les quantités de pluie sont tout à fait classiques pour cette période de l’année et pour cette région» et «l’exposition [à ces risques] augmente car la surface de zones habitables en zone inondable augmente». Le directeur de recherches au CNRS déplore un discours «déresponsabilisant» du maire de Cannes alors que l’aménagement des villes est un levier efficace pour diminuer la vulnérabilité des populations face à de tels épisodes pluvieux, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (Giec).
Dans les prochaines années, la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur (Paca) va connaître de plus en plus d’événements pluvieux en raison du dérèglement climatique, comme l’a montré un rapport scientifique régional, paru en 2021.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Mathilde Picard.
· Les opérations de déconstruction d’un pont construit trop haut sur le tracé de la future autoroute A69 entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn) ont débuté mardi. Situé à Cambon-lès-Lavaur (Tarn), l’ouvrage doit être partiellement détruit et reconstruit près d’un mètre plus bas afin de permettre le bon écoulement du ruisseau qu’il traverse. Une malfaçon qui ne devrait pas trop retarder le chantier, a indiqué le concessionnaire, Atosca. - France bleu Occitanie
· Mardi encore, une majorité des pays Européens a voté pour abaisser le statut de protection du loup. Si elle entre dans la législation européenne, la mesure permettra de tuer plus facilement ces prédateurs dans les régions où ils sont jugés trop nombreux, à l’aide de quotas de chasse. Ce vote a suscité l’indignation des défenseurs de l’environnement. - Ouest-France
· Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 3,6% en France au premier semestre 2024 par rapport à la même période l’an dernier, révèle le dernier baromètre du Citepa, l’organisme chargé de l’inventaire national des rejets de CO2 et de polluants, publié ce jeudi. «Le niveau d’émissions de ce premier semestre 2024 est le plus bas atteint sur ces dernières années, dans la continuité de la réduction observée après 2021, en dessous du niveau de 2020», note le Citepa. - Libération (AFP)
· Ce jeudi marque le 5ème anniversaire de l’explosion de l’usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime) lors de laquelle 9 500 produits potentiellement dangereux ont brûlé. L’industriel a été mis en examen pour «mise en danger d’autrui» mais l’enquête n’a pas réussi à identifier la cause de l’incendie. Santé Publique France n’a pas lancé d’étude de biosurveillance pour établir les liens entre l’exposition aux polluants et d’éventuelles pathologies. Une étude de l’université de Rouen a pourtant repéré 30 molécules qui proviendraient de l’incendie, dont certaines cancérogènes. - Le Monde (abonné·es)
Taxe «grands voyageurs», quotas, interdiction des jets privés : le Réseau action climat explore les mesures les plus efficaces pour réduire le trafic aérien
Ça en jet ! Dans un nouveau rapport publié jeudi, le Réseau action climat évalue neuf mesures pour limiter le trafic aérien à travers le prisme de la justice sociale.
Après une brève accalmie liée au Covid-19, le trafic aérien est reparti de plus belle. L’Association internationale du transport aérien (Aita) prédit même un record pour l’année 2024, avec 4,96 milliards de passager·es attendu·es dans les aéroports du monde entier. Pire encore, l’organisation anticipe un doublement du nombre de voyageur·ses entre 2023 et 2043.
Or, les expert·es sont unanimes (ici, ici ou bien là) : le trafic doit diminuer si l’on veut respecter les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et limiter le dérèglement climatique d’ici à 2100 à +2°C, voire +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
«Aujourd’hui, le débat n’est plus tant de savoir s’il faut réduire le trafic aérien ou pas, mais plutôt comment on fait, avance auprès de Vert Alexis Chailloux, responsable aérien et ferroviaire au Réseau action climat et auteur du rapport en question. Le problème, c’est que c’est l’un des rares secteurs qui n’a pas commencé du tout à baisser ses émissions.»
Des mesures justes et efficaces
Le Réseau action climat a passé au crible neuf mesures présentes dans le débat public afin d’évaluer trois critères. Dans un premier temps, leur potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre - c’est-à-dire leur efficacité concrète. Ensuite, les recettes fiscales potentielles collectées par l’État pour investir dans des mobilités moins carbonées. Et, enfin, la répartition de l’effort, à savoir le type de population touchée par cette politique et ses caractéristiques sociales. Par exemple, l’interdiction des jets privés est qualifiée de mesure particulièrement juste puisqu’elle n’impacte qu’une infime minorité de Français·es : les plus riches.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Justine Prados.
À la découverte des petits et grands secrets du vivant
Saterrelipopette. Saviez-vous que les araignées ne sont pas des insectes, que le thon ne peut pas s’arrêter de nager au risque de suffoquer, ou que les dauphins s’appellent par leur nom ? Tous les jours, le présentateur de France bleu Benoît Prospero propose une pastille de deux minutes pour vous faire découvrir les trésors cachés de la biodiversité.
+ Margot Desmons, Mathilde Picard, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.