Un numéro où l'on verra que l'école est un lieu de transmission de savoirs et parfois, aussi, d'échanges autoroutiers.

En Europe, l'hiver le plus chaud jamais mesuré
Arbres en fleur, sommets désertés par la neige... L'Europe vient de connaître son hiver météorologique (qui va de décembre à février) le plus chaud. Et de très loin.
Selon les données publiées par Copernicus, programme européen d'observation de la planète, la température des trois derniers mois s'est élevée à 3,4°C au-dessus de la moyenne de la période 1981-2010. Soit 1,4°C de plus que le précédent record, qui datait de l'hiver 2015-2016. C'est la moyenne la plus haute mesurée depuis 1855, année des plus anciens relevés disponibles.
La température a été particulièrement douce dans le nord du continent, de la Finlande à la Russie en passant par l'Ukraine. Dans la capitale finlandaise, à Helsinki, la température a dépassé de 6°C la moyenne de la période hivernale, selon le Guardian.
« Bien que cet hiver ait été un événement extrême en tant que tel, il est probable qu['il] ait été rendu plus extrême par le réchauffement climatique », a expliqué au quotidien britannique Carlos Buontempo, directeur du Climate Change Service de Copernicus. A l'échelle mondiale, le mois de février qui vient de s'achever a été le deuxième le plus chaud jamais mesuré, à + 0,8°C.

Sur l'autoroute de l'école
Un échangeur autoroutier à quelques mètres d'une école : c'est le projet contre lequel se battent depuis deux ans les riverains du quartier Pleyel de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Leur recours est étudié depuis le jeudi 5 mars par la cour administrative d’appel de Paris.
Comme le raconte Mediapart, parents d'élèves, habitants et élu•e•s ont déposé un référé-suspension. Cette procédure d'urgence vise à faire annuler l’arrêté préfectoral qui déclare « d’intérêt général » la construction d’un réseau d’échangeurs autoroutiers entre l’A86 et l’A1, aux portes de Paris. A deux pas du stade de France, celui-ci doit permettre de fluidifier la circulation à l'approche des Jeux olympiques de 2024.
Les requérant•e•s craignent une augmentation du trafic routier qui dégraderait la qualité de l'air autour du groupe scolaire de 700 élèves. L'autorité environnementale, chargée de donner son avis sur les dossiers de ce type, a elle-même reconnu que « le projet dégrade la situation par rapport au scénario [actuel], pour tous les composants atmosphériques […], le NO2 [dioxyde d’azote] et pour les composés sans seuil : baryum, chrome et mercure ». À lire dans Mediapart (abonnés) et le Parisien.
En Ile-de-France, des parents mobilisés contre la pollution aux abords des écoles
Leurs poumons ne sont pas encore tout à fait formés et cela les rend beaucoup plus sensibles à la pollution. A Paris et en proche banlieue, des parents se mobilisent dans une trentaine d'écoles pour alerter sur les dangers d'un air dégradé pour la santé des enfants.
Jeudi et vendredi, l'association Respire et la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) se sont alliées pour sensibiliser parents, pouvoirs publics et aspirant•e•s maires à l'approche des élections municipales, raconte le Parisien.
Particules fines et dioxydes d'azote en tête, de très nombreux établissements situés en zone urbaine subissent toujours des dépassements répétés des normes sanitaires fixées par l'Organisation mondiale de la Santé. Ce que Greenpeace et Respire ont démontré dans une série de cartes réalisées pour les villes de Paris, Marseille, Lyon, ou Strasbourg.
Raison principale : l'usage de la voiture. Dans un guide écrit conjointement en septembre 2019, Respire et la FCPE énumèrent une série de recommandations à destination des parents et des autorités, parmi lesquelles : piétonniser et végétaliser les abords des écoles, favoriser la mobilité à vélo ou encore, limiter la circulation sur les grands axes alentours. À lire dans le Parisien.

Bâtiments : basses ambitions
Au lendemain du « jour du dérèglement », le chemin vers la neutralité carbone paraît plus raide que jamais. L'association négaWatt accuse le gouvernement de réduire ses exigences en matière d'efficacité énergétique.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut diminuer drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et l'un des leviers principaux à la main du gouvernement français, c'est la rénovation thermique des bâtiments.
Or, l'Etat prévoit de modifier le calcul du diagnostic de performance énergétique des logements, ou « étiquette énergie », pour favoriser les habitations chauffées à l'électricité. Celles qui sont « classées C vont passer B. Ce sur-classement de l'électricité est une vraie tromperie vis-à-vis des consommateurs », juge Olivier Sidler, porte-parole de négaWatt, auprès d'Actu-environnement.
De la même manière, les exigences du label BBC (pour bâtiment basse consommation), vont quasiment être divisées par deux. « Une manière d’afficher que l’Etat tient l’objectif […] d’avoir rénové l’ensemble du parc bâti au niveau BBC en 2050 », dénonce l'association dans un communiqué.
Pour respecter l'objectif contenu dans la dernière loi de Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), il faudrait rénover 540 000 logements par an entre 2020 et 2030 à la norme BBC. Ce qui fut le cas de 30 000 habitations seulement depuis 2018, rappelle l'association.
Le gouvernement choisit donc de se faciliter la tâche, ce qu'il a déjà fait quelques semaines auparavant, comme Vert l'avait raconté. Très en retard sur ses objectifs de réduction des émissions de CO2, l'Etat a choisi de les amoindrir dans la dernière version de sa Stratégie nationale bas-carbone, feuille de route non-contraignante visant à lutter contre le réchauffement climatique. A lire dans Actu-environnement et sur le site de négaWatt.

Interdire les terrasses chauffées
Convaincra-t-elle par l'exemple ? Depuis le 1er janvier, Rennes est la première grande ville française a avoir interdit le chauffage des terrasses de ses bistrots et restaurants.
Finis les grille-pains électriques qui consomment davantage qu'un ménage et autres braseros au gaz suspendus qui polluent plus qu'un tour du monde en voiture. Et, selon Reporterre qui s'est rendu à Rennes, ça se passe plutôt bien.
Contrairement à l'un des arguments brandis par les opposants à la fin des terrasses chauffées, les propriétaires d'établissements interrogés par le quotidien semblent ne pas avoir à déplorer une chute de leur chiffre d'affaires. Et les client•e•s ne paraissent pas avoir prévu de déserter massivement leurs bars préférés.
Reste à convaincre d'autres municipalités que les terrasses chauffées, apparues en nombre après l'interdiction de fumer dans les lieux publics prononcée en 2007, ne font pas réellement partie de l'âme des villes, et que celles-ci se passeront sans mal de cette aberration écologique. A lire dans Reporterre.

Le grand dérèglement
Le nouveau « jour du dérèglement » a visiblement inspiré Guillaume Meurice, humoriste-reporter de France Inter, qui est allé causer crise climatique et fin du monde avec des concitoyen•ne•s très avisé•e•s.
