La quotidienne

Le climat va se faire Mickey

Chères toutes et chers tous,

📣 Et vous, qu’est-ce que ça vous fait, le retour au pouvoir de Donald Trump ? En colère, dépité·e, motivé·e ? Racontez-nous (en répondant à ce mail) comment vous avez vécu cet événement ; nous publierons un florilège de vos réactions dans l’édition de demain.


Avec son projet pour la planète, Donald risque de tous nous rendre Dingo.


Donald Trump réélu président des États-Unis : à quoi s’attendre en matière de climat ?

Ça ne Trump pas. Donald Trump fera son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, après avoir battu la démocrate Kamala Harris ce mercredi. Une élection aux conséquences potentiellement désastreuses pour la planète. Négociations pour le climat, renouvelables, détricotages en tout genre : on fait le tour de la question.
 

Les énergies fossiles à gogo

«Fore, chéri, fore» : Donald Trump a donné le ton pendant sa campagne. Une des priorités de son second mandat sera de «forer à tout-va» de nouveaux puits de pétrole et de gaz. En encourageant la production de pétrole, le fracking (une technique d’extraction d’hydrocarbures par fracturation du sol, délétère pour les nappes phréatiques et l’environnement), Donald Trump compte faire baisser le coût de l’énergie et redonner du pouvoir d’achat aux Américain·es.

© Sanaga

Un déclin des renouvelables pas si certain

Climatosceptique de longue date, le milliardaire américain s’est engagé à détricoter l’Inflation reduction act - le vaste paquet climat lancé par Joe Biden, qui finance notamment le déploiement des renouvelables. Un jeu dangereux, déconnecté de la réalité économique, puisque les renouvelables deviennent des sources d’énergies de plus en plus compétitives. «L'obsession de Trump pour les énergies fossiles est court-termiste et ignore les tendances du marché mondial, explique Linda Karcher, directrice exécutive du think tank européen Strategic perspectives. La demande de pétrole et de gaz diminue dans le monde entier à mesure que nous passons à des sources d'énergie plus propres. Cela risque de coûter des emplois à ceux-là mêmes qui ont voté pour lui».

Si l’économie américaine est véritablement la priorité de Donald Trump, alors il ne serait pas dans son intérêt de démanteler les infrastructures d’énergies renouvelables. C’est d’autant plus le cas d’un point de vue géopolitique, lorsque l’on s’intéresse à la guerre commerciale qui oppose son pays à la Chine depuis des années.

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· Mardi, un homme de 34 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Tours à 20 000 euros d’amende pour avoir revendu des produits phytosanitaires interdits en France qu’il importait d’Espagne. Il est accusé d’avoir écoulé 62 000 litres d’herbicides, fongicides et insecticides - dont 23 000 à base de glyphosate -, pour un total de 2,5 millions d’euros, «à plusieurs milliers d’acquéreurs français entre janvier 2020 et juillet 2023», selon la gendarmerie. - 20 Minutes (AFP)

· Ce jeudi, l'observatoire européen du climat Copernicus a annoncé que l’année 2024 était sur le point de devenir l'année la plus chaude jamais mesurée sur Terre. Pour la première fois, la limite de 1,5°C de réchauffement pourrait être franchie sur une année civile. En 2015, dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, les pays s'étaient engagés à limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle (milieu du 19ème siècle), et de tout faire pour rester sous 1,5°C. Avec un tel dépassement des températures, les événements extrêmes risquent de se multiplier, prévient sur France info le paléoclimatologue Joël Guiot.

· Ce jeudi encore, le procès de l'effondrement d'immeubles de la rue d’Aubagne en 2018, qui avait fait huit morts, s’ouvre pour six semaines à Marseille. 87 parties civiles se sont constituées et 16 prévenus seront sur le banc des accusés, pour ce moment symbolique dans la lutte contre le logement indigne dans la cité phocéenne. D'après la Fondation Abbé-Pierre, partie civile lors du procès, plus de 40 000 personnes souffrent du mal-logement à Marseille. - BFM Marseille

Trop fossile ! Les banques européennes continuent de soutenir massivement les nouveaux projets pétroliers et gaziers, révèle l’ONG Reclaim Finance. Dans un rapport publié ce jeudi, elle souligne que les investissements dans les renouvelables demeurent, eux, très minoritaires. Entre 2021 et 2023, les établissements européens - les britanniques Barclays et HSBC en tête - ont financé l’extraction et le transport de combustibles fossiles à hauteur de 200 milliards de dollars (environ 186 milliards d'euros). Si certaines banques comme BNP Paribas ont pris des engagements pour arrêter de financer l’extraction de combustibles fossiles, le transport du pétrole et du gaz (pipelines, terminaux de gaz naturel liquéfié) continue à être financé.

👉 Cliquez ici pour lire le décryptage de Mathilde Picard.

Forêt parée. La déforestation de l’Amazonie brésilienne a chuté de 30,6% entre août 2023 et juillet 2024, avec 6 288 kilomètres carrés de forêt primaire déboisés sur ces douze mois. Ces données, publiées par le gouvernement du président Lula, sont «le résultat le plus bas des neuf dernières années», se félicite l’Institut national de recherches spatiales (INPE) du Brésil, cité par l’AFP. Il en va de même pour le Cerrado, savane à la biodiversité exceptionnelle, qui a connu une chute de sa déforestation de 25,7% (8 000 kilomètres carrés de végétation perdus). Alors que la présidence Bolsonaro (2019-2022) avait été celle d’un déboisement déraisonné (+75,5% par rapport à la décennie précédente) sur fond de climatoscepticisme et de soutien au développement des terres agricoles, Lula a pris depuis son retour au pouvoir en 2023 un virage à 180 degrés. Objectif : zéro déforestation au Brésil d’ici 2030.

Un voyage dans les 2030 glorieuses avec Julien Vidal et ses invitées

Tout feu, tout femmes. Julien Vidal, fondateur du mouvement Ça commence par moi, est de retour avec un nouvel épisode de son podcast 2030 glorieuses. Il part à la rencontre «des acteurs du monde de demain» avec un mantra : «L’action est le meilleur remède contre le fatalisme». L’occasion d’écouter trois femmes engagées déjà passées par son micro quelques années auparavant : la journaliste Laura-Jane Gautier, Marie Petit, autrice qui forme des profs à l’enseignement en extérieur, et Alice Longuepe, banquière itinérante à la Nef.

© 2030 glorieuses

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Loup Espargilière, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Sanaga ont contribué à ce numéro.