La quotidienne

Le Canada a un problème d’élections

Un numéro où l'on verra qu'Erin O'Toole comme Justin Trudeau, les candidats aux élections canadiennes se battent pour construire toujours plus de gros tuyaux.


Élections au Canada : le grand perdant sera l'environnement

Six ans après son accession au pouvoir, le bilan écologique de Justin Trudeau est catastrophique. Et son adversaire principal aux élections fédérales, qui se tiennent ce lundi, promet de faire pire.

Premier ministre depuis 2015, Justin Trudeau a continuellement soutenu l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, pétrole non-conventionnel parmi les plus sales. En 2018, voyant patiner le projet de pipeline Trans Mountain Pipeline qui devait relier l'Alberta à l'est du pays, le gouvernement Trudeau a dépensé 4,5 milliards de dollars (3 Mds€) pour le racheter et garantir sa réalisation (Le Devoir). De quoi tripler les quantités transportées au mépris des communautés autochtones qui se sont battues contre cette infrastructure qui traverse leurs terres.

Ottawa s'était également démenée pour tenter de sauver Keystone XL : un futur oléoduc de 1 900 kilomètres entre l'Alberta et le Texas. Le projet a finalement échoué après son abandon par Joe Biden (Vert), le nouveau président des Etats-Unis. Parmi les autres cadeaux accordés à l'industrie fossile, Justin Trudeau a exempté les forages exploratoires réalisés en mer de toute autorisation environnementale (Le Devoir). Résultat : les émissions de CO2 nationales ont augmenté de 723 à 730 mégatonnes entre 2015 et 2019 (Radio Canada), un cas de figure unique parmi les pays riches.

A gauche, le premier ministre Libéral Justin Trudeau, à droite, son adversaire conservateur, Erin O'Toole © Vert

S'il est élu, Trudeau promet d'investir un milliard de dollars pour restaurer et protéger les grands écosystèmes lacustres et fluviaux. Il prévoit également la fin des voitures à essence neuves d'ici 2035, et la neutralité carbone en 2050. Au printemps, son parti s'était donné pour objectif de réduire de 40 à 45% les émissions d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 2005. Un objectif modeste, comparé à celui de l'UE : -55%.

Mais encore trop ambitieux pour son adversaire conservateur, Erin O'Toole. Celui-ci prévoit tout simplement d'en rester à l'objectif de l'ancien premier ministre conservateur Stephen Harper : -30% en 2030. Le programme d'Erin O'Toole contient de nombreuses mesures cosmétiques et fait la part belle aux fausses bonnes idées, comme la capture de CO2 atmosphérique (Vert). Hélas, le conservateur est désormais donné favori.

· Samedi, quelque 42 000 chasseurs ont défilé dans plusieurs départements de France pour défendre les chasses « traditionnelles ». Une mobilisation qui intervient après que le Conseil d'État a jugé illégales la chasse la glu et d'autres techniques utilisant des filets (pantes, tenderies) ou des cages (matoles). La fédération nationale des chasseurs a toutefois indiqué avoir « apprécié » le « soutien gouvernemental », après que celui-ci a publié des projets d'arrêtés pour réautoriser certaines de ces techniques.

· Dimanche, Yannick Jadot et Sandrine Rousseau sont arrivé·e·s en tête du premier tour de la primaire écologiste. Avec respectivement 27,7% et 25,1% des voix, tou·te·s deux accèdent au second tour à l'inverse de Delphine Batho (22,3%), Eric Piolle (22,2%), et Jean-Marc Governatori (2,3%). Plus de 120 000 personnes ont participé à ce scrutin en ligne, dont le second tour se tiendra du 25 au 28 septembre. - Le Monde (AFP

© Inspiration4

Elon est content. Samedi, les quatre premiers touristes spatiaux transportés par la navette de SpaceX ont retouché terre. Atteignant jusqu'à 590 kilomètres d'altitude, ces quatre Américain·e·s ont survolé plusieurs dizaines de fois la planète à 28 000km/h depuis leur capsule « Dragon » (AFP). C'est un succès pour le patron de SpaceX, Elon Musk, qui s'est lancé dans une course effrénée avec Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, pour démocratiser le tourisme dans l'espace. Et tant pis pour l'apparente contradiction entre sa promesse de trouver une solution à la crise climatique avec son concours Lépine à 100 millions de dollars (Journal du geek), et celle de développer toujours plus le transport aérien, déjà responsable de 5% du réchauffement climatique (Réseau action climat). Pour rappel, le vol spatial de Jeff Bezos et de ses trois clients avait produit en dix minutes 200 à 300 tonnes de CO2 (Guardian), soit les émissions annuelles de vingt à trente Français·es.

À Paris, les vélos désormais plus nombreux que les voitures aux heures de pointe

Une grande couronne pour la petite reine. Depuis plusieurs mois, l'essor du vélo dans la capitale est tel qu'il peut désormais dépasser le trafic automobile aux heures de pointe.

Après d'importantes grèves dans les transports en commun à la fin 2019, qui ont refait émerger des centaines de milliers de personnes sur la chaussée, puis le déconfinement du printemps 2020, le vélo a connu une croissance phénoménale dans les rues de Paris. A tel point que ce mode de transport, qui ne représente que 3% des déplacements à l'échelle nationale, concurrence désormais la voiture sur certains axes parmi les plus fréquentés de la ville.

Pour s'en convaincre, les décodeurs du Monde ont exploité les données issues de compteurs placés sur les boulevard Magenta (10ème arrondissement) et Voltaire (11ème) entre le 30 août et le 17 septembre. Deux artères qui disposent de voies à double sens pour les vélos.
Il apparaît qu'aux heures de pointe, ces axes voient passer entre 23 et 109% plus de cyclistes que d'utilisateurs de véhicules à moteur. Et ce, en raison de la saturation des voies dédiées aux voitures et deux-roues.

Les voies cyclables peuvent atteindre 580 vélos en une heure contre 420 passagers motorisés, indique encore le Monde. Une efficacité plus grande pour gérer les pics de trafic malgré une emprise bien plus réduite : les pistes cyclables étudiées mesurent de deux à trois mètres de large contre huit à dix mètres pour la chaussée. Sur le reste de la journée, les voitures restent plus nombreuses.

Outre leur taille réduite, les vélos sont également plus rapides que les voitures à Paris, avec une vitesse moyenne de 15 km/h contre 14 pour les autos (mairie de Paris). L'abaissement de la vitesse autorisée à 30 km/h dans la quasi-totalité des rues de la ville achèvera peut-être de convaincre les derniers réticents de se mettre à la bicyclette.

La paille et les poutres

Do it yourself, niveau 9 000. A Moisdon-la-Rivière, Patrick et Brigitte Baronnet ont remonté leurs manches pour fabriquer eux-mêmes des maisons autonomes et écologiques. Des habitats au design original si économes que le couple s’enorgueillit de n'avoir plus payé de facture d'électricité depuis 51 ans. Brut est allé à leur rencontre.

© Brut