Des champs de tournesols aux sommets alpins, de Chambéry à Washington, les citoyen•ne•s bouillonnent.
Les OGM cachés dans nos assiettes
Sus aux organismes génétiquement modifiés, en embuscade jusque dans nos mayonnaises ! Rassemblés sous la bannière « Combat Monsanto » et sous le mot d'ordre #StopOGMCachés, des militants ont envahi plusieurs supermarchés à Paris, Bordeaux, Rennes et Valence durant le weekend.
Membres d'Attac ou d'ANV-COP21, les protestataires ont étiqueté de nombreux produits avec la mention « contient des OGM cachés ? ».
Les « OGM cachés », ce sont les variétés de végétaux obtenues par des mutations génétiques et qui, jusqu'à récemment, n'étaient pas considérées comme des OGM en France. Conformément à un arrêt de la justice européenne vieux de 18 mois, le Conseil d'Etat vient de reconnaître, le 7 février, que celles-ci étaient bien des OGM, comme Vert l'avait raconté.
Ces plantes ont subi des mutations afin de leur permettre de supporter les herbicides destinés à tuer les « mauvaises herbes ». Ce qui fait d'elles des « éponges à pesticides », selon les manifestants. Ces variétés entrent dans la composition de nombreux produits transformés vendus dans les grandes surfaces, ce que dénoncent encore les protestataires.
Après la décision du Conseil d'Etat, le gouvernement n’a que quelques mois pour retirer les plantes obtenues par mutagenèse du catalogue des variétés. En France, selon Actu-Environnement, 142 000 hectares de terres accueilleraient des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH).
Or, c'est bientôt la période des semis pour le tournesol et le colza. L'Etat a intérêt à modifier le catalogue avant que ne soient mises en terre des cultures de végétaux qui seront interdits au moment de leur récolte. C'est l'avis de Guy Kastler, membre de la Confédération paysanne interrogé par Actu-Environnement, pour qui « il faut tout de suite interpeller l'industrie pour qu'elle produise une quantité suffisante de semences alternatives. Si elle refuse de le faire, il faudra qu'elle assume ses responsabilités ».
Le Conseil d’État rejette le recours des maires contre les zones sans pesticides
« Pas d'urgence ». Vendredi 14 février, le Conseil d'État a rejeté le recours en référé déposé par le collectif des maires anti-pesticides, ainsi que deux associations. Les requérants avaient déposé une demande d'annulation en urgence du décret qui fixe les nouvelles zones de non-traitement (ZNT), entrées en application au 1er janvier 2020.
Les ZNT établissent des distances minimales entre les habitations et les aires d'épandages de pesticides. Cinq mètres pour les cultures basses, dix mètres pour les cultures hautes, 20 mètres lorsque sont employés des produits cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) : ces zones sont bien trop étroites pour protéger les riverains, selon les requérants.
Or, dans sa décision, le Conseil d'État a jugé que « la condition d’urgence (…) ne peut être remplie », comme l'a rapporté l'AFP. Ce, pour deux raisons : les distances sont celles qu'avait recommandées l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et « les autres États membres de l’Union européenne n’imposent pas, à ce jour, de distances de sécurité générales supérieures à celles prévues par l’arrêté contesté ». Au-delà de cette procédure d'urgence, le Conseil d'État devra se prononcer sur le fond du dossier dans les mois prochains. À lire dans le Monde (AFP).
L'écolobashing des « agriculteurs pro-chimie »
Les nouvelles zones de non-traitement (ZNT) ne satisfont personne. Pas même les agriculteurs « conventionnels », ceux qui promeuvent l'usage de pesticides et qui le font savoir avec fracas. Samedi, l'association France nature environnement (FNE) a annoncé déposer plainte contre la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), après que des dégradations ont été commises sur ses locaux toulousains.
Opposée aux nouvelles ZNT, qu'elle accuse de nuire aux agriculteurs, la FDSEA de Haute-Garonne a organisé une manifestation nocturne à Toulouse, dans la nuit de mercredi à jeudi, comme l'a rapporté France 3. Des ordures, des œufs et de la paille, dans laquelle étaient plantés des drapeaux de la FNSEA (la fédération nationale), ont été retrouvés.
France nature environnement, qui milite pour la sortie des pesticides, s'est alarmée de devenir la cible de tentatives d'intimidation de la part de « ces agriculteurs pro-chimie ». Dans un communiqué, FNE a dénoncé la nouvelle cellule Déméter, fruit d'un partenariat entre FNSEA et gendarmerie, qui doit répondre à un supposé dénigrement systématique des agriculteurs : « la création d’une telle cellule semble finalement avoir décuplé le sentiment d’impunité chez certains agriculteurs », a tancé l'association, qui réclame la dissolution de cette cellule. À lire sur le site de France 3.
De la neige apportée sur les pistes par hélicoptère
Ils l'ont refait. À Luchon-Superbagnères, il fait si chaud que même les canons à neige ne fonctionnent plus. Plutôt que de s'admettre vaincu par le réchauffement climatique, le conseil départemental de Haute-Garonne, propriétaire du domaine, a décidé de sortir les hélicoptères pour apporter de la neige.
Des manifestants pacifiques gazés à bout portant
Ça devient une habitude. Samedi matin, une centaine de membres d'Extinction Rebellion, d'Attac et des Amis de la Terre ont bloqué l'accès des voitures à l'aéroport de Chambéry (Savoie). Les militants demandaient la fermeture de cette infrastructure, « qui bénéficie à l'élite sociale, méprise l'environnement et détruit le vivant », des mots d'Extinction Rebellion.
Pacifiques, les manifestant•e•s ont été délogé•e•s à grands renforts de gaz lacrymogène, aspergés à bout portant alors qu'elles et ils scandaient « CRS, doucement, on fait ça pour vos enfants. » Des images qui rappellent celles de l'occupation du pont de Sully (Paris) par Extinction Rebellion : l'IGPN avait annoncé l'ouverture d'une enquête après des actes similaires commis par des policiers. À lire sur le site de France Info.
En Autriche, le dernier mégaprojet absurde de station de ski
64 hectares de pistes en plus, trois nouvelles remontées mécaniques et un tunnel skiable de 600 mètres : dans le Tyrol, en Autriche, un mégaprojet de station de ski ne passe pas.
La résistance à l'extension du domaine du Brunnenkogel rassemble des membres de l'influent club alpin autrichien, des résidents ainsi que des militants écologistes, qui dénoncent « une atteinte massive à la nature alpine », comme le rapporte le Monde. Une pétition opposée au projet a atteint les 150 000 signatures. Face à eux, les commerçants qui dépendent du tourisme défendent les travaux qui nécessiteront le terrassement de 120 000 m3 de terrain et la démolition de 750 000 m3 de roches et de glace, toujours selon le quotidien.
Le chômage est pourtant à zéro dans la vallée et les hôteliers et restaurateurs sont obligés de recruter en Europe de l'Est. Ce projet absurde, aux futures conséquences environnementales délétères a, fort heureusement, de bonnes chances de capoter. À lire dans le Monde (abonnés).
À 82 ans, elle est plus chaude que le climat
Arrêtée plusieurs fois depuis octobre 2019, Jane Fonda, 82 ans, fait feu de tous bois pour alerter au sujet de la crise climatique. Comme le raconte Brut, elle est l'initiatrice des Fire drill fridays (les vendredis d'exercices incendie), qui rassemblent, chaque vendredi, des dizaines de milliers de personnes devant le Congrès américain. L'icône du cinéma s'est inspirée des vendredis pour le futur de Greta Thunberg et de sa citation : « Nous devons agir comme si notre maison était en feu, parce que c'est le cas ! »