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I feel gourde

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Se préparer pour mieux résister aux événements climatiques extrêmes, c'est le défi lancé par la Croix-rouge cette semaine


Pourquoi avons-nous tous les mêmes plantes ?

Monstera, calathea, caladium, alocasia, pilea… Ces plantes d’intérieur ont le vent en poupe depuis quelques années. Une mode qui découle d’une envie de reconnexion à la nature, de l’influence des réseaux sociaux et d’une production de masse.

Dans les appartements, les restaurants et même dans les bureaux, nous voyons souvent les mêmes plantes. «Le retour en force des végétaux d’intérieur date de 2015 et a atteint son pic pendant la pandémie», détaille Manuel Rucar, dirigeant du cabinet Chlorosphère, spécialisé dans l’analyse des tendances dans le domaine des végétaux d’intérieur et d’extérieur.

«Les plantes tendance ont en commun d’avoir un feuillage très graphique, un côté “très originel”», décrit Manuel Rucar. Des «plantes de mamies», terme utilisé par la profession, sont redevenues à la mode après l’avoir été dans les années 1970.

De gauche à droite : Pilea involucrata, monstera monkey leaf, pilea involucrata, calathea ctenanthe, pilea peperomioides. © Juliette Mullineaux/Vert

Les nouveaux acheteur·ses de plantes vertes ont majoritairement moins de 40 ans, selon Manuel Rucar. Les contraintes de place et de budget les amènent à se tourner vers les mêmes espèces ou familles : faciles à entretenir et résistantes. 

Originaires d’Asie et d’Amérique du Sud, les espèces en vogue sont pourtant majoritairement importées. «Ce n’est pas un secret mais la majorité de ces plantes viennent des Pays-Bas, mais aussi un peu de Belgique et de Danemark, confie Hector Bemachy, fondateur de la jardinerie Belle Plante. Une production de masse pour suivre les tendances.

«Instagram est une source d’amplification des tendances», assure Hector Demachy. Avec les hashtags #urbanjungle, #plantdaddy et #plantmama, les végétaux ont conquis les réseaux sociaux.

👉 Cliquez ici pour lire cet article de Juliette Mullineaux dans son intégralité. 

· Jeudi, les groupes locaux d’Alternatiba Paris, Lyon et Montpellier ont annoncé leur départ de l’organisation nationale pour créer un nouveau mouvement de désobéissance civile appelé Action justice climat (AJC). Ce collectif se construit autour de trois piliers principaux : la défense d’une écologie populaire, la lutte contre l’extrême droite et des alliances avec les syndicats.

· Cette semaine, 196 lobbyistes de l’industrie fossile et chimique sont présent·es aux négociations qui ont cours à Ottawa (Canada) en vue de la signature d’un traité mondial sur le plastique, a révélé le Center for international environmental law (Ciel) jeudi. C'est 37% de plus que lors de la dernière session de discussions. En parallèle, une étude publiée dans la revue Science advances a dévoilé qu’une cinquantaine d’entreprises sont responsables de plus de la moitié de la pollution plastique dans le monde.

· La France va tester l’enfouissement du CO2 dans quelques anciens gisements pétroliers à partir de 2025, indique un appel à projets lancé ce vendredi par le gouvernement. L’objectif : accompagner les industries lourdes incapables d’éliminer toutes leurs émissions de gaz à effet de serre dans leurs stratégies de décarbonation. Ce procédé à l’efficacité controversée est souvent perçu comme un permis de continuer à polluer qui masquerait l’essentielle réduction des émissions. - Libération (AFP)

Catakit

Kit à survivre. Trousse de premiers secours, couverture de survie, eau et nourriture non périssable : la Croix-Rouge française suggère aux citoyen·nes de confectionner un «Catakit», un sac d’urgence en cas d’événement climatique extrême. Dans un rapport publié jeudi, l’association observe que la population française est très mal préparée aux phénomènes météorologiques dangereux (inondations, canicules, tempêtes, etc). Un constat inquiétant alors que de plus en plus de personnes sont exposées à des risques climatiques. Parmi les autres préconisations de la Croix-Rouge : renforcer la sensibilisation de la population - seul·es 40% des Français·es sont formé·es aux premiers secours contre 80% des Allemand·es -, améliorer le recensement des personnes vulnérables, ou encore développer un soutien psychologique pendant et après les crises.

Le contenu du sac d’urgence recommandé par la Croix-Rouge. © Croix-Rouge

Une enquête «béton» en bédé sur un matériau pas très écolo

Less béton. Dans leur documentaire graphique publié aux Presses de la cité, l’architecte Alia Bengana et le journaliste et photographe Claude Baechtold racontent les dessous de leur enquête sur l’industrie de la construction, en pleine pandémie.

Alia Bengana prend conscience des pollutions liées aux bâtiments dans les années 2010. Missionnée en Algérie pour construire une villa, elle se demande pourquoi utiliser du béton alors que la terre serait plus adaptée aux conditions climatiques. «La terre, c’est pour les pauvres», lui répond-on. En 2020, ce sujet s’impose à elle alors qu’elle est confinée en Suisse avec son mari Claude Baechtold ; un forage de sable est installé juste derrière chez eux. Elle et il mènent l’enquête et s’associent alors au média Heidi.news pour la publier.

Le béton n’est pas un matériau banal. La production ciment, ingrédient-clé du béton, représente 7% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Deuxième ingrédient essentiel de cet or gris, le sable protège l’érosion des côtes et permet la vie dans les mers ; son extraction est une catastrophe écologique.

Béton, Alia Bengana, Claude Baechtold, Antoine Maréchal, Presses de la cité, avril 2024, 160p.

Au gré de rencontres avec des scientifiques et des professionnels, le constat s’impose : le lobby du béton est puissant. Malgré l’opacité et les croche-pieds, le couple parvient à tirer le fil des responsabilités et montre comment les entreprises de la construction parviennent à s’approprier des terres, infiltrer les pouvoirs publics et acheter les agriculteur·ices.

Illustré par Antoine Maréchal, ce délicieux documentaire graphique nous embarque dans le quotidien coloré d’un couple inarrêtable qui réussit à faire passer la pilule rouge des dégâts environnementaux à grandes rasades d’autodérision et de solutions.

Juliette Mullineaux

Un recrutement digne d’un blockbuster américain

Climat hollywoodien. Lors de la Journée de la Terre mardi, le gouvernement américain a annoncé une campagne de recrutement de l’American Climate Corps, un programme lancé en septembre dernier et qui vise à préparer les jeunes à des emplois dans des secteurs liés au climat. Dans cette vidéo publiée sur Instagram, le président Joe Biden, la députée Alexandra Ocasio-Cortez et le sénateur Ed Markey annoncent 2000 recrutements. Dans un style très hollywoodien, elle et ils invitent à rejoindre l’unité pour «être payé pour combattre les impacts du changement climatique».

@potus (President Joe Biden)/Instragram

+  Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.