Enfoncer le biclou

Chères toutes et chers tous,

Le monde des médias ne bruisse (presque) que de cela. Ces derniers jours, les journalistes de Vert ont été invité·es à maintes reprises pour raconter les origines et les suites de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique, des colonnes de la Croix aux dépêches de l'AFP, en passant par le canapé de France info !

Une semaine après son lancement, 1 300 journalistes et plus de 100 rédactions ont signé ce texte important pour améliorer collectivement le traitement médiatique de tous les sujets liés à l'écologie.

🗣️ Aidez-nous à aller encore plus loin ! Pour ce faire, vous pouvez partager la charte (en pdf ou en jpg) auprès des journalistes de votre entourage ainsi que sur les réseaux sociaux, où vous pourrez l'envoyer - en tout bienveillance - à celles et ceux qui feraient bien d'y jeter un œil. Retrouvez toutes les informations sur le site de la charte.


La petite reine a le vent en poupe ; profitons-en pour mettre à la bicyclette le reste de nos troupes. 


Un plan à 250 millions d’euros pour faire de la France une « nation à vélo »

On passe la deuxième ? Mardi, la première ministre Élisabeth Borne a présenté le nouveau « plan vélo », qui doit permettre de développer les infrastructures cyclables.

Dans une vidéo savamment orchestrée, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, et son ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, hèlent depuis leur bicyclette Élisabeth Borne et le président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), Olivier Schneider, d’un « on arrive ! » pour afficher leur soutien sans faille au biclou.

Mardi, la première ministre a annoncé le renouvellement du « plan vélo » lancé en 2018. Cette nouvelle mouture qui court jusqu’en 2027 sera abondée de 250 millions d’euros pour l’année 2023. L’objectif affiché : faire de la France une « nation du vélo », prévient Élisabeth Borne. 

Le ministre chargé des transports, Clément Beaune (au centre), et le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu (à droite), lors d'une balade à bicyclette dans Paris à l'occasion de la présentation du nouveau plan vélo, le mercredi 20 septembre. © Christophe Archambault / AFP

La première ministre entend créer un label « France vélo » pour stimuler la filière française et passer de 800 000 bicyclettes assemblées chaque année à un million. Ce nouveau plan prévoit de développer le diplôme « Savoir rouler à vélo » pour former 800 000 enfants chaque année, contre 160 000 au total depuis 2018. 

La cheffe du gouvernement s’est targuée du « vrai succès » du plan vélo depuis sa création, mettant en avant l’allongement du réseau cyclable - 16 000 kilomètres supplémentaires depuis 2017. Mais le développement de ces infrastructures reste très inégal sur le territoire et bénéficie surtout aux métropoles. « 90 % des communes n’offrent pas les conditions » pour passer au vélo, a expliqué Olivier Schneider de la FUB au micro de France info, se basant sur le dernier baromètre des villes cyclables.

Il a salué les annonces de la première ministre, tout en soulignant la nécessité d’aller plus loin. Dans une tribune au Monde publiée la semaine passée, le président de la FUB et la climatologue Valérie Masson-Delmotte réclamaient un « plan Marshall pour le vélo » de 2,5 milliards d’euros sur le quinquennat, soit 500 millions chaque année.

 

· Cet hiver, l’université de Strasbourg va fermer deux semaines de plus pour économiser de l’énergie face à la flambée des prix, a annoncé son président Michel Deneken ce lundi. Pour la CGT, il est « tout à fait inacceptable que l’État reporte ses propres charges d’employeur (chauffage, connexion, lumière, restauration, etc.) sur le personnel et les étudiant·e·s ». Limité à 19 degrés, le chauffage sera allumé « le plus tard possible ». - Libération

· Lundi encore, le patron du groupe Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, a appelé à limiter nos déplacements en avion. D’après lui, il faut faire preuve de modération tant que nous n’aurons pas « des avions propulsés soit à l’électricité, soit à l’hydrogène, soit avec des carburants durables faits à partir d’électricité verte ». Ce qui « sera le cas dans trente ans ». - BFMTV

· Mardi, en ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé les États riches à taxer les profits des producteurs d’énergies fossiles pour financer la lutte contre le réchauffement climatique. Les industriels du charbon, du pétrole et du gaz « devraient passer moins de temps à faire de la publicité pour éviter un désastre de communication et plus à éviter un désastre planétaire ». - Le Monde

· Mardi toujours, 80 organisations, collectifs et syndicats ont demandé une « sortie totale des pesticides de synthèse d’ici cinq ans » dans une tribune publiée sur le site de Franceinfo. « L’État français ne peut plus ignorer les scientifiques », alertent les signataires, qui pointent les risques pour la santé et la biodiversité et réclament une « transition agricole vers un modèle plus résilient ».

La coupe est pleine ! Révolté, même Kylian Mbappé envisage de boycotter la coupe du monde qui s’ouvre dans deux mois au Qatar. Mais à sa manière.

Cliquez sur le dessin pour le voir en grand. © Sanaga pour Vert

Devenir éco-délégué pour faire bouger son école

Depuis la rentrée 2020, chaque classe de collège et lycée doit élire deux éco-délégué·es, en plus des traditionnels délégué·es de classe. À quoi servent-ils et quel en est l’intérêt pour les élèves ?

Vendredi 16 septembre, sous les ors de la République, en plein cœur de l’Assemblée nationale, Lucy Burel, 14 ans, tout juste entrée en troisième, recevait le prix de l’action éco-déléguée 2022 au nom du collège Émile Zola de Prahecq (Deux-Sèvres). Challenge anti-gaspi à la cantine, aménagement de parcelles en friche, boutique « écosolidaire » dans le foyer : les idées n’ont pas manqué pour transformer l’établissement.

Plusieurs actions ont été mises en place au collège Émile Zola de Prahecq au cours de l'année précédente © Éducation nationale

D’abord expérimenté·es dans plusieurs académies, les éco-délégué·es sont devenu·es obligatoires depuis la rentrée 2020 dans toutes les classes de collège et de lycée, et recommandé·es dans les écoles primaires pour les CM1 et CM2. Elles et ils ont vocation à sensibiliser leurs camarades aux écogestes et à proposer des initiatives et des actions à mener dans toute l’école. Chaque établissement élit aussi des « super » éco-délégué·es, dont la principale mission consiste à « porter des projets pour améliorer la biodiversité, diminuer l'impact énergétique de l'établissement, promouvoir des gestes écoresponsables de l'ensemble de la communauté éducative, sensibiliser à la lutte contre le gaspillage alimentaire, promouvoir des actions », indique le ministère de l’Éducation nationale.

« Au début, je me suis inscrite parce qu’il y avait mes amis, raconte à Vert Lucy Burel. Mais après, j’ai vu des infos et des journaux et je me suis dit que si on ne commence pas maintenant, après, la biodiversité va se dégrader. Ça permet de faire du travail d’équipe, de faire se rapprocher tous les élèves », abonde la collégienne. Cette année, l’une de ses camarades a lancé l’idée de travailler sur les économies d’énergie au collège. Vaste chantier.

Comment vider les océans, par l’Ami des lobbies

Nuisances sonores, déchets plastiques, surpêche, augmentation des émissions de CO2… Déguisé·es en scientifique et en lobbyiste décomplexé, les comédien·nes Laura Flahaut et Hadi Rassi reviennent sur les principales causes de l’extinction de la vie marine en lien avec les activités humaines dans le dernier épisode de la websérie parodique réalisée par Jérémy Bismuth.

© Ami des lobbies

+ Loup Espargilière, Juliette Quef, Sanaga et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.