Chères toutes et chers tous,
🤔 Quelles sont les questions sur l'écologie qui vous taraudent en ce moment ? Dites-nous tout en répondant simplement à ce mail ! Demain, nous vous proposerons de choisir entre deux des questions posées par nos lectrices et lecteurs, et nous répondrons la semaine prochaine à celle que vous aurez retenue.
🗓️ Samedi 18 novembre, nous vous donnons rendez-vous à partir de 16 heures à la Recyclerie, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, pour assister aux «Assises de la démocratie terrestre» en présence de Vandana Shiva. La militante écoféministe indienne y animera une conférence à l’occasion de la parution de son autobiographie Mémoires terrestres. Retrouvez toute la programmation et les infos pratiques juste là.
Pour le climat, on fait les comptes et c'est pas des contes de fées.

Transition bas-carbone : le monde est (très) en retard sur tout… sauf les voitures électriques
Presque du climat. En prévision de la 28ème conférence climat de l'ONU (COP28), plusieurs organisations environnementales ont passé à la loupe l’avancée de la transition écologique mondiale. Sur 42 indicateurs analysés, 41 révèlent des tendances insuffisantes, très insuffisantes, voire carrément à contresens.
Parmi les temps forts de la COP28, qui débute le 30 novembre à Dubaï (Vert y sera), figure le premier bilan mondial des progrès accomplis depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015. Selon le rapport «State of Climate Action 2023» publié aujourd’hui par six organisations, le résultat sera loin du compte.
Les sept secteurs d’activités examinés (électricité, industrie, transports, forêts, agriculture et finance) au travers de 42 indicateurs couvrent environ 85% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, un seul de ces indicateurs est aujourd’hui en ligne avec les exigences climatiques : la part de l’électrique dans les ventes de véhicules légers, passée de 2,8 % en 2020 à 10 % en 2022. Six autres sont «hors des clous» et affichent une «tendance prometteuse, mais insuffisante», tels que le rythme d’installation d’énergies renouvelables, de reforestation ou de vente de véhicules électriques plus lourds.
À l’inverse, 24 indicateurs sont jugés «totalement hors des clous». Ils vont du kilométrage de pistes cyclables à l’intensité carbone de la production de ciment ou d’acier, en passant par la consommation de viande ou la restauration des mangroves. Six indicateurs vont carrément à contresens, tels que l’augmentation des financements publics aux énergies fossiles ou la hausse du nombre de kilomètres parcourus en voiture.
Pour se remettre sur les rails, les efforts à consentir sont parfois colossaux, avertissent les auteur·ices de l’étude. Par exemple, la sortie du charbon doit aller sept fois plus vite et se traduire par la fermeture d’environ 240 centrales à charbon par an jusqu’en 2030. Le rythme de la déforestation devrait être divisé par quatre et les financements alloués à la transition devraient progresser huit fois plus vite.

· Lundi, l’État a publié une liste de 15 sites industriels en Auvergne-Rhône-Alpes désormais placés sous surveillance pour leurs émissions de PFAS, aussi appelés «polluants éternels». En mai 2022, l’émission de France télévisions «Vert de rage» et l’association Générations futures avaient révélé des mesures élevées de PFAS autour des usines d’Arkema et de Daikin à Pierre-Bénite (Grand Lyon), donnant lieu à des plaintes, notamment pour «mise en danger de la vie d'autrui» et «pollution des eaux souterraines». – Lyon Capitale
· Les tempêtes Ciaran et Domingos, qui se sont abattues sur l’Hexagone entre le 1er et le 5 novembre, ont causé 517 000 sinistres pour un coût de 1,3 milliard d’euros, a indiqué la fédération France Assureurs ce lundi. Ces tempêtes se classent en 5ème position des événements météorologiques les plus dévastateurs pour la métropole après Lothar et Martin en 1999 (13,8 milliards d’euros), Daria, Herta et Vivian en 1990 (3,4 Mds€), Klaus et Quinten en 2009 (2,6 Mds€) et Xynthia en 2010 (2 Mds€).
· Responsable à elle seule du tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine pourrait voir son bilan carbone baisser dès 2024, affirme le média spécialisé Carbon Brief dans un rapport paru lundi. Pour la première fois, la production d’électricité d’origine renouvelable devrait croître plus vite que la demande en énergie, de sorte que le pays peut envisager de réduire sa production d'électricité à partir du charbon.


«En France, la filière du réemploi des emballages pourrait créer des milliers d'emplois locaux. Saura-t-on saisir cette opportunité ?»
- Célia Rennesson
Emballé, c’est pesé. Alors que le réemploi des emballages doit se généraliser pour limiter les déchets, la filière fait face à de nombreux obstacles. Dans cette tribune à Vert, Célia Rennesson, directrice et cofondatrice du Réseau Vrac et Réemploi, explore l’avenir de la filière et les nécessaires changements à mettre en œuvre.

Soutenir un média garanti sans pub, ni greenwashing
Ça pub. Est-il bien raisonnable d’entrecouper des articles sur des sécheresses-record avec des publicités pour des compagnies aériennes ? De ponctuer des reportages sur des mégafeux avec des réclames pour des banques qui financent les énergies fossiles ?
Des signaux aussi contradictoires entraînent une confusion dans l’esprit du public et nuisent à sa compréhension des enjeux. En outre, ces encarts laissés aux compagnies qui aggravent la situation leur permettent aussi de dérouler leurs argumentaires pleins de greenwashing, ce récit parallèle qualifié de «nouveau déni climatique» par Laurence Tubiana, architecte de l’Accord de Paris. Enfin, peut-on s’exprimer en toute liberté sur l’industrie automobile quand on est dépendants de ses pubs (pour des SUV) ?
Pour résoudre ces graves problèmes, Vert s’est fixé une folle mission : informer le plus grand nombre sur tous les sujets liés à l’écologie, avec un contenu gratuit ET sans publicité.

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La vipérine, par «Ta mère nature»
À pique. Impossible de ne pas tomber sur elle au détour d’une friche ou d’un champ. Avec ses feuilles piquantes, ses fleurs bleu-violet et ses 1 800 graines par pied, la vipérine est une championne de la dissémination. Ophélie Damblé, alias «Ta mère nature», tire le portrait de cette sauvageonne dans la dernière vidéo de sa série consacrée à ces végétaux dont «tout le monde s’en tam-pomme d’arrosoir».

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Justine Prados ont contribué à ce numéro.