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Contre la sécheresse et les inondations, il pleut des (plus ou moins) bonnes solutions.


Agnès Ducharne, hydrologue : «Il y a une privatisation de l’eau, cette ressource essentielle transformée en euros»

La fuite en avant. Mégabassines, géo-ingénierie, OGM… Que valent les solutions proposées aujourd’hui pour faire face aux sécheresses et aux inondations, dans un monde toujours plus exposé aux aléas climatiques ? Éléments de réponse avec l’hydrologue Agnès Ducharne.


Depuis les années 1950, nos prélèvements en eau ont été multipliés par trois à l’échelle mondiale. Comment expliquer cette intensification ?

Il y a d’abord l'augmentation démographique : entre 1960 et 2014, la population mondiale a été multipliée par 2,5. Ajoutez à cela le développement technologique et celui d'une agriculture moins pluviale, plus irriguée, qui est un acteur majeur des prélèvements en eau dans les milieux.

Cette accélération de l'appropriation des ressources naturelles par les êtres humains est caractéristique de notre époque. C’est très net depuis la Seconde Guerre mondiale. On parle de «la grande accélération», et cela se voit sur l'eau, sur les émissions de gaz à effet de serre, sur les ressources minérales.

La chercheuse Agnès Ducharne, le 10 septembre 2024 à Paris. ©  Margot Desmons / Vert

À l'heure actuelle, au niveau mondial, on prélève à peu près 10% des ressources en eau douce qui sont disponibles ; ces ressources se définissent par la différence entre les précipitations et l’évaporation continentale. Cette eau disponible, on la trouve notamment dans les nappes souterraines et les cours d'eau. Et à certains endroits où il y a beaucoup d'activités humaines et peu d'eau, on peut arriver à complètement assécher des fleuves à cause de pompages excessifs. C’est par exemple le cas du fleuve Colorado aux États-Unis, qui arrive à son exutoire à la mer à sec. Même chose pour le Nil en Égypte ou encore le fleuve Jaune en Chine.

Selon un récent rapport de l’ONU, le nombre de cours d’eau dont le débit diminue sur le long terme a été multiplié par cinq en 15 ans, et ces baisses fragilisent les écosystèmes et les activités économiques qui dépendent des ressources hydriques.
 

De nombreuses «solutions» nous sont présentées pour résoudre nos problèmes d’eau. Par exemple, le dessalement de l’eau de mer. Qu’en pensez-vous ?

Le dessalement fait partie de l'éventail des solutions techniques sur la table pour remédier à la pénurie d'eau, qui a deux composantes principales : un climat qui s'assèche et un usage excessif de l'eau. C’est bien ce dernier point qui est en cause.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce grand entretien réalisé par Jennifer Gallé.

· Mercredi, les avocat·es de Paul Watson ont saisi le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseur·ses de l’environnement, Michel Forst, pour dénoncer les conditions d’interpellation du militant défenseur des baleines le 21 juillet dernier au Groenland. Sa défense reproche au Danemark son excès de zèle dans l’arrestation de l’activiste alors que de nombreux pays avaient jusqu’alors ignoré la notice rouge émise en 2012 par le Japon à l’encontre du fondateur de l’ONG Sea Shepherd. - Libération

· Mercredi encore, un opposant à l'A69 a fait une chute de cinq à six mètres depuis un arbre où il était perché pour empêcher son abattage sur la ZAD du «Verger», dernier bastion à devoir être rasé sur le tracé de la future autoroute entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn). Les activistes mettent en cause l’intervention des gendarmes, chargés de décrocher les dernier·es opposant·es, tandis que les forces de l’ordre affirment ne pas avoir été dans l’arbre en question au moment de la chute. Souffrant d’une fracture, le militant a été évacué à l’hôpital. - Le Monde (AFP)

· Sur 89 échantillons d’eau du robinet prélevés partout en France métropolitaine, 43% contiennent des PFAS (ces «polluants éternels» très persistants dans l’environnement), ont révélé le réseau France Bleu et la cellule investigation de Radio France, ce jeudi. 27 échantillons contiennent notamment des PFAS interdits ou classés comme cancérogènes et certains prélèvements - à Cognac (Charente), Martres-Tolosane (Haute-Garonne) ou Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône) - dépassent largement les futurs seuils réglementaires qui entrerons en vigueur en 2026.

· Depuis lundi, la métropole de Lyon (Rhône) distribue gratuitement quelque 2000 arbres à ses résident·es dans l’espoir de lutter contre les effets du réchauffement climatique. Les habitant·es de maisons individuelles sont invité·es à planter un arbre dans leur jardin afin de contribuer à la végétalisation et au rafraîchissement du territoire. - BFMTV

Sportswashing

Souiller le maillot. Imaginez le maillot de votre équipe de foot préférée recouvert d’un liquide visqueux noir. Ça colle, ça pue et ça dérègle le climat. Les multinationales pétrolières et gazières ont investi 5,6 milliards de dollars (5 milliards d’euros) dans le sport, a révélé un rapport intitulé «Dirty money» (argent sale), publié mercredi par l’Institut New Weather. En tête des financeurs : la Saoudienne Aramco, l’Hollandaise Shell, et (surprise) la Française TotalEnergies. Les États du Golfe ne sont pas en reste : ils ont injecté 4,5 milliards de dollars (4 milliards d’euros) dans les ligues et les clubs sportifs entre 2022 et 2023. Alors que les énergies fossiles sont responsables de 80% du réchauffement climatique, États du Golfe et multinationales pétrolières comptent ainsi bénéficier de l’imaginaire et des valeurs associées au football, au cyclisme ou au rugby, comme l’esprit d’équipe, le respect et la santé physique. Un bel exemple de greenwashing, au pas de course.

Comment devenir milliardaire ? Notre mode d’emploi en 3 minutes

Aux ondes ! De «La Terre au Carré» (France Inter) à «C’est pas du vent» (RFI), Vert a propagé ses infos sur les ondes radiophoniques, ce mercredi. Sur RFI, Jennifer Gallé a décortiqué ce que signifierait, pour le climat et le vivant, le retour de Donald Trump aux commandes des États-Unis (juste ici) et sur Inter, Loup Espargilière a donné quelques conseils pour vous permettre de devenir le 54ème milliardaire français. Spoiler : il suffit d’hériter.

©  Getty / Moor Studio

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.