La quotidienne

Condamnés à bord

Chères toutes et chers tous,

📺 Jeudi, notre camarade journaliste Anne-Claire Poirier, que vous lisez régulièrement dans les colonnes de Vert, était invitée par Public Sénat dans le cadre d’une émission sur le Pacte vert européen et les ambitions écologiques de l’Europe. Retrouvez son intervention en cliquant ici.


L’avion vert n’est pas près de décoller, mais gare à ceux qui veulent s’y opposer.


Avion Air France repeint en vert par Greenpeace : «la cause est juste», estime le procureur

L'avion vert est pas mûr. Neuf activistes de Greenpeace qui avaient barbouillé de vert un avion à l’aéroport de Roissy, comparaissaient ce jeudi au tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Des amendes relativement faibles ont été requises. Récit.

De la peinture verte barbouillée sur la carlingue d’un avion, des personnes perché·es sur l’aile et le toit de l’appareil, une grande banderole jaune «Climat en danger, la solution : moins d’avion»…  Le 5 mars 2021, neuf militant·es de l’association Greenpeace ont investi le tarmac de l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle pour une courte action de désobéissance civile contre «l’avion vert».

Des militant·es de Greenpeace repeignent un avion Air France en vert tandis que d’autres tentent de déployer une banderole sur le toit de l’appareil, le 5 mars 2021 à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. © Alain Jocard / AFP

«Ces actes sont considérés comme illégaux, mais moi je les considère comme légitimes. C’est important de pointer du doigt l’impact du trafic aérien sur le dérèglement climatique et l’inaction du gouvernement», explique Estrella, l’une des cinq militant·es présent·es à l’audience.
 

Le mythe de l’avion vert

Pour appuyer ces propos, la défense a fait intervenir deux experts : le climatologue et membre du Giec Gerhard Krinner, et Florian Simatos, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae-Supaéro). «Il est requis une diminution forte et durable des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, soit -5% à -10% par an si on veut être sérieux. Et tous les secteurs doivent contribuer, dont l’aviation», a avancé Gerhard Krinner.

· Jeudi, le réseau de transport public de Lyon Sytral a annoncé que les 118 panneaux publicitaires numériques du métro lyonnais seraient retirés dès le 1er avril. Il s’agit de réduire la pression publicitaire et la facture d’électricité. 65% de l’espace libéré seront réservés aux acteurs et manifestations locales. - Rue89Lyon

· Jeudi soir, Gabriel Attal a annoncé la composition complète de son gouvernement, attendue depuis des semaines. Guillaume Kasbarian, député Renaissance et porteur de la loi de durcissement des peines pour les squatteurs, est nommé ministre délégué du Logement. Patrice Vergriete, ancien maire de Dunkerque à qui l’on doit la gratuité des bus dans cette ville, devient chargé des Transports. Agnès Pannier-Runacher vient en renfort de Marc Fesneau au ministère de l’Agriculture. Hervé Berville garde le portefeuille de la Mer et récupère celui de la Biodiversité. - France info

· Le nombre de papillons monarques observés dans leur zone d’hivernage au Mexique a chuté de 59% par rapport à 2022. En cause, le changement climatique et les pesticides. C’est la seconde fois que des seuils aussi bas sont atteints pour cette espèce menacée d’extinction. - The Guardian

Pauvre Pascal Praud. Ça doit être dur de ne jamais rien comprendre à rien.

Aujourd’hui, Pascal, il voit que tout le monde parle de climat et d’écologie, mais lui, il se rend bien compte qu’il est un peu largué. Et ça l'énerve !

Par quelle sorcellerie pourrait-il faire froid à un endroit, et en même temps plus chaud ailleurs ? Ça dépasse son entendement ! Alors, il accuse les écologistes de «confondre allègrement météo et climat». C’est celui qui dit qui est, quoi. Nananère.

Et puis Pascal, quand il ne comprend pas quelque chose, il crie très fort dans la télévision de son ami Vincent. Ou alors, il gribouille très fort dans le journal de son ami Vincent.

Des choses comme «La France n’est pas responsable du réchauffement climatique». Pourtant, il devrait être fier, lui qui aime tant son pays : à travers l’Histoire, la France a émis plus de CO2 que 95% des pays du globe. Cocorico !

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«Ce que murmurent les animaux» à Virginia Markus

Copains comme cochons. Dans le court récit intime Ce que murmurent les animaux, la militante animaliste suisse Virginia Markus raconte son quotidien dans un sanctuaire d’animaux d’élevage rescapés de l’abattoir, et les liens puissants tissés avec ses drôles de colocataires.

Après avoir mené des actions coups de poing, réalisé des enquêtes citoyennes sur le sort des cabris, et été condamnée à une peine avec sursis, Virginia Markus a posé ses valises sur un terrain escarpé du Chablais vaudois, en Suisse, en 2018.

Une ferme-sanctuaire pour l’association Co&xister qu’elle a créée, peuplée d’animaux réchappés de la boucherie et de rêves, où elle expérimente la cohabitation interespèces. Commandes de nourriture, nettoyage, gestion administrative, rencontres avec des éleveurs en reconversion : le quotidien est intense, rythmé par les saisons.

Puisqu’«on ne connaît pas ceux que l’on mange», Virginia fait le portrait de la «famille» qu’elle a recueillie : Priya, la poule «chamane» qui a sauté hors du camion qui l’emmenait à l’abattoir ; Barbouille, la vache «douce et sociable» qui a adopté deux veaux orphelins ; Maman Ondée, la cheffe de clan des cochons, qui a donné vie à Makha sous les yeux ébahis de l’humaine.

Un témoignage personnel et joyeux, en petit format, sur l’amour à ses amies les bêtes qui n’ont pas fini en steak.

«Ce que murmurent les animaux», Virginia Markus, éditions Bayard, janvier 2024, 160 pages, 14€.

Juliette Quef

Bien au chaud sur la glace

Le musée d’histoire naturelle de Londres a remis cette semaine le prix du public du Wildlife Photographer of the Year à la photographe Nima Sarikhani pour son cliché «Ice bed» (Lit de glace). La Britannique a navigué trois jours durant dans l’océan Arctique avant de trouver des ours polaires et d’immortaliser leur confortable nuit. Pour découvrir les autres finalistes, c’est par ici.

© Nima Sarikhani / Wildlife Photographer of the Year

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.