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Plutôt que de racler le fond des océans, et si on filait un coup de patte au vivant ?

Le Parlement européen refuse d’interdire la pratique destructrice du chalutage de fond dans les aires marines protégées
Les lobbies ont la pêche. Mardi, les eurodéputé·es ont écarté la proposition d’une élue verte, Caroline Roose, qui visait à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées.
C’est une nouvelle occasion manquée de renforcer la protection de la biodiversité marine qui s’est jouée ce mardi, lors d’un vote en séance plénière au Parlement européen. 319 eurodéputé·es ont voté contre l’amendement déposé par Caroline Roose, tandis que 280 ont voté pour et 35 se sont abstenu·es. L’élue écologiste proposait d’interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP). Cette technique de pêche, qui consiste à racler le plancher océanique avec de lourds filets, est très controversée, car elle est non sélective et abîme largement les habitats marins traversés.
Contrairement à ce que leur appellation laisse entendre, les aires marines protégées ne sont soumises qu’à peu de restrictions. Elles sont pensées comme des espaces de cohabitation entre toutes sortes d’activités telles que le tourisme, le transport et la pêche - y compris industrielle. Une étude publiée dans la revue Science en 2018 relatait que le chalutage était 1,4 fois plus intense au sein des aires marines protégées en Europe qu’à l’extérieur. D’ici 2030, 30% des eaux européennes devront être protégées, selon la stratégie adoptée par la Commission. Aujourd’hui, seul 1% des espaces marins européens sont placés en protection « stricte », bien loin des 10% visés par Bruxelles pour la fin de la décennie.

Pour contrer la demande d’interdiction portée par Caroline Roose, jugée trop ambitieuse, l’eurodéputé macroniste (du groupe Renew Europe) et président de la commission « pêche » du Parlement européen Pierre Karleskind a proposé un amendement alternatif aux contours flous. Sa solution, vantée comme plus « pragmatique » : interdire « l’utilisation de techniques nuisibles dans les aires marines strictement protégées, en suivant les meilleurs avis scientifiques disponibles ». C’est finalement cet amendement qui a été adopté au Parlement dans le cadre du rapport d’initiative sur l’économie bleue.
« Les conservateurs et une partie des libéraux se rangent du côté des lobbies de la pêche industrielle plutôt que des océans et du climat », a regretté l’eurodéputée française Marie Toussaint. De son côté, Claire Nouvian, fondatrice de l’association de protection des océans Bloom, a dénoncé le « sabotage » opéré par le groupe LREM pour saper les ambitions européennes de protection de la biodiversité. Sur Twitter, l’activiste a fustigé l’hypocrisie du Président nouvellement réélu : « Donc c’est clair, Emmanuel Macron : votre “nation écologique” est une imposture ».

· Ce mercredi, la Commission européenne a présenté un sixième train de sanctions à l’encontre de la Russie. Parmi celles-ci : un embargo « total » sur le pétrole russe. « Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année », a expliqué Ursula van der Leyen aux eurodéputé·es réuni·es à Strasbourg. Depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie a doublé ses revenus liés aux exportations d’énergie fossile (The Guardian) - Ouest-France (AFP)


Sachet-le. On penserait que tout y est mort, mais il n’en est rien : le « continent de plastique » du Pacifique Nord abrite de nombreuses formes de vies, révélées par une expédition menée par le nageur Benoît Lecomte en 2019.

Parmi cette faune marine, on trouve de nombreuses créatures insolites, comme le dragon bleu des mers (e), ou la janthine (d), un escargot violet qui flotte grâce à ses bulles de mucus. Ces deux animaux flottants se nourrissent de la « flottille bleue », nom donné par le biologiste marin Alister Hardy à un ensemble d’espèces bleues à la dérive : la physalie (c), qui se maintient à la surface grâce à son volumineux flotteur ; la porpite (b) ; ou encore la vélelle (a), qui se déplace grâce au vent qui souffle dans sa membrane en forme de voile de bateau. Autant d’animaux mis en lumière dans une nouvelle étude à paraître. L’une de ses autrices, Rebecca Helm, vient d’alerter sur Twitter au sujet d’un fait surprenant : les nombreuses opérations de nettoyage des océans menacent la biodiversité qui s’est développée sur les amas de plastique. Elle milite pour mettre la pression sur les fabricants d’emballage pour réduire cette pollution à la source. Retrouvez notre analyse en intégralité sur vert.eco

En mai, et si on laissait la tondeuse au garage ?
On baisse d’un tond ! Révolution dans les jardins anglais : depuis trois ans, l’organisation caritative pour les plantes sauvages Plantlife invite les jardinier·es britanniques à remiser leur tondeuse au garage au mois de mai pour préserver la biodiversité.
« Ne faites rien, laissez les fleurs sauvages de votre pelouse s'épanouir et offrir un festin de nectar à nos pollinisateurs affamés » : voici le mot d’ordre de la campagne #NoMowMay (ou « mai sans tondeuses »). Un cri de ralliement qui convainc un nombre croissant de participant·es : « notre appel à ne pas tondre en mai s'est profondément enraciné », se félicite Ian Dunn, PDG de Plantlife, qui sent ainsi poindre « l'aube d'une nouvelle pelouse britannique ».
Cette conviction, il la tire des observations faites par son association qui, à travers cette campagne, implique les Anglais·es dans une immense opération de comptage de fleurs intitulée Every flower counts (« chaque fleur compte »). « Avec 15 millions de jardins au Royaume-Uni, nous voulons savoir quelles sont les fleurs les plus abondantes sur les pelouses et déterminer la quantité de nectar qu'elles produisent. »

En 2021, 78,8 % des 2 157 participant·es s’étaient abstenu·es de passer la tondeuse pendant un mois avant de prendre part à cette opération de science participative. Les « No Mow Mayers » avaient alors recensé plus de 465 000 fleurs et signalé la présence de plus de 250 espèces végétales - dont des fraises sauvages, de l'ail des ours et « un éventail éblouissant de raretés ». Les enquêteurs de l'opération ont aussi compté près de 100 espèces de pollinisateurs sur leurs pelouses en 2021, dont 25 types de papillons de nuit et de papillons et 24 types d'abeilles.

La cigognes de la télé-réalité
Un show à la mosellane. Il y a quelques années, Sarralbe (Moselle) a installé une webcam au-dessus de l’un des nombreux nids de cigognes qui peuplent la commune : celui de Maurice et Mélodie. Les internautes peuvent suivre, en temps réel et à toute heure du jour ou de la nuit, la vie du couple revenu de migration et flanqué de ses rejetons. Un spectacle étrangement divertissant et instructif. Par ailleurs, le site de la commune propose également de suivre certaines cigognes par GPS et répond aux questions les plus fréquemment posées au sujet de ces superbes échassiers.

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro