La quotidienne

Bure à cuire

Un numéro où l'on verra que ceux qui ont un pistolet chargé sont aussi ceux qui creusent.


Déchets nucléaires à Bure : ouverture d'un procès très politique

Subir à Bure. Poursuivi·e·s notamment pour « association de malfaiteurs » sept militant•e•s anti-nucléaire sont jugé·e·s à partir d'aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse).

L'affaire est politiquement radioactive et les trois jours d'audience s'annoncent électriques. En effet, ce ne sont pas de simples délinquant·e·s qui sont appelé·e·s à la barre mais des militant·e·s engagé·e·s contre le projet Cigéo. Celui-ci prévoit l’enfouissement de déchets nucléaires hautement radioactifs pour une durée de 100 000 ans à Bure (Meuse). Les avocat·e·s de la défense dénoncent une « criminalisation de l'action politique » et pour cause : après trois ans et quatre mois d'une information judiciaire extrêmement fouillée et intrusive – le dossier fait plus de 17 000 pages, les accusations sont finalement bien modestes.

Les soutiens aux “malfaiteurs” sont invités à se réunir à Bar-le-Duc durant les trois jours du procès. © Cedra / Twitter

Sur les onze personnes concernées par l’instruction au départ, quatre ont bénéficié d'un non-lieu pour absence de charges. Trois personnes sont poursuivies pour détention d'éléments entrant dans la composition d'engins incendiaires et une pour violence volontaire en réunion (n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail - ITT). L'accusation d'association de malfaiteurs, qui pèse uniquement sur trois citoyens, recouvre en fait l'organisation d'une « manifestation illicite » à Bure le 15 août 2017, à laquelle ont participé entre 600 et 800 personnes, ainsi que la « participation à un attroupement après les sommations de dispersion ».

Pour Raphaël Kempf, l'un des avocats des prévenu·e·s, « cette enquête a servi à nuire à un mouvement politique qui déplaît au pouvoir », a-t-il expliqué à l'AFP. Il pointe notamment les moyens d'investigation « disproportionnés » utilisés par la cellule de gendarmerie dédiée à l'enquête. Selon Reporterre et Mediapart, un million d'euros environ a été dépensé, 29 lieux et personnes mis sur écoute, 85 000 conversations et messages interceptés représentant l'équivalent de 16 années cumulées de conversations et d'échanges. La justice a également commandé une soixantaine d'expertises pour un coût dépassant les 180 000 euros. Tout ça pour ça.

• La majorité des produits vendus par Nestlé ne sont pas « sains » et certains « ne seront jamais “bons pour la santé”, en dépit des efforts pour les améliorer », admet le numéro un mondial de l'alimentation dans un document interne auquel a accédé le Financial Times. Dans une présentation faite à ses cadres, la direction de Nestlé a indiqué que 70% de ses produits alimentaires ne dépassent pas 3,5 sur l'échelle de qualité nutritionnelle australienne (qui classe les aliments de 0,5 à 5). 96% des boissons et 99% des glaces et confiseries sont en deçà, contrairement à 82% des eaux et 60% des produits laitiers qui le dépassent. - Courrier International 

Les glaciers d'Islande ont perdu environ 750 km2 de surface depuis le début des années 2000, soit 7 % de leur superficie totale, indique une nouvelle étude publiée lundi. Si l'on remonte à 1980, cela représente 2 200 km2 et près de 18% de leur surface. A cause du réchauffement climatique, les quelque 400 glaciers de l'île sont menacés de disparition complète d'ici 2200. La fonte s'accélère également au niveau mondial où 220 000 glaciers perdent en moyenne près de 300 milliards de tonnes de glace chaque année. Le rythme annuel s’est accru de 30 % en deux décennies. - Le Parisien (AFP)
 

Les négociations sur le climat reprennent à l’approche de la COP26

A table ! A six mois de la 26ème conférence des parties sur le climat (COP26), les Nations Unies ont relancé, lundi, les premières discussions depuis 2019.

Le reflux de la pandémie de Covid-19 laisse à nouveau la place au climat dans les négociations internationales. L'ONU en a profité pour organiser jusqu'au 17 juin prochain un round de discussions informelles en vue de la COP26 qui se tiendra en novembre à Glasgow (Ecosse), après avoir été retardée d'un an. Il est désormais « crucial » de rattraper le temps perdu et de faire de la COP un succès, a expliqué la responsable climat de l'ONU Patricia Espinosa, lundi (France Info). L'idée est donc de préparer « des décisions prêtes pour l'adoption » en novembre.

Le menu est copieux puisque les négociateur·rice·s espèrent régler plusieurs points en suspens depuis l'Accord de Paris adopté en décembre 2015. Parmi eux, le fonctionnement des marchés carbone (où s’échangent les droits à émettre du CO2) ou encore l'engagement des pays développés à financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d'ici à 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. D'autre part, de nombreux pays doivent encore réviser à la hausse leurs engagements climatiques (appelés « contributions déterminées au niveau national » ou NDC). Selon l’ONU, les efforts promis en 2015 par les signataires de l’accord de Paris entraînent le monde vers un réchauffement de 3 ou 4°C d’ici la fin du siècle. 

Les optimistes comptent sur le nouveau leadership des États-Unis pour créer l'impulsion suffisante. Le sommet en ligne sur le climat convoqué fin avril par le nouveau président américain, Joe Biden, a vu les grands pays émetteurs redoubler d'engagements vers la neutralité carbone, à commencer par les États-Unis eux-mêmes.

La boussole des labels pour faire le tri dans son caddie

A en perdre le nord. Pour aider à s'y retrouver dans la jungle des labels privés, publics, marques et autres appellations, trois associations ont passé à la loupe les 18 logos les plus connus en France.

Action Aid France, Bio Consom'acteurs et Fair(e) un monde équitable ont retenu une trentaine de critères économiques, sociaux et environnementaux pour classer les 18 labels en deux tableaux synthétiques : un premier consacré aux « bio », l'autre aux « équitable ». L'objectif poursuivi par les associations est à la fois de sensibiliser et d'accompagner les consommateurs au changement tout en pointant les abus de certains affichages.

Le tableau des labels « équitable » et « bio » réalisé par les associations. Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand.

La boussole révèle ainsi que les logos Bleu Blanc Cœur, Bienvenue à la ferme, Label Rouge et Haute Qualité Environnementale n'apportent aucune garantie environnementale, sociale ou sociétale. Ils autorisent l'utilisation de produits chimiques de synthèse, d'OGM, les cultures sous serres chauffées et ne prennent pas en compte la protection de la biodiversité. A l'inverse, les labels Demeter, Bio Cohérence et Nature et Progrès sont les plus exigeants en matière de bien-être animal, de valorisation des circuits courts, et de protection de la biodiversité. La boussole révèle également certaines lacunes des labels officiels AB (pour « Agriculture biologique ») ou Eurofeuille (le label bio de l’Union européenne), qui autorisent notamment les fermes usines, n’incitent pas à la vente directe ou aux circuits courts et ne respectent pas les fondamentaux du commerce équitable.

Concernant les labels « équitable », les trois associations adressent un carton rouge à celui de la Rainforest Alliance, qui ne garantit pas de prix rémunérateur pour les agriculteurs ni de partenariats économiques équilibrés, et autorise des substances potentiellement dangereuses et les OGM dans les produits alimentaires.

Arrêter c'est sympa

Après avoir multiplié pendant cinq ans et demi les vidéos coup de poing sur les thématiques écologiques, l'équipe de Partager c'est sympa a décidé d'arrêter l'aventure, au moins sous la forme actuelle. « L'impression d'avoir tout dit, que rien ne change » et « la fatigue militante » ressentie par Vincent Verzat le conduisent aujourd'hui à envisager des changements radicaux, comme il l’explique dans une vidéo de remerciements et d’au revoir, publiée lundi. Le vidéaste se laisse trois mois de réflexion et de rencontres avant d'annoncer en septembre ce que deviendra la chaîne. Quant à Victor Vauquois, le producteur-journaliste de PCS, il a décidé de s'impliquer directement dans l'action, aux côtés de ceux que la chaîne a mis en valeur pendant toutes ces années. Qu’ils soient à leur tour remerciés pour leur beau et riche travail d’intérêt général.

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